LA NOUVELLE ECONOMIE SELON JACQUES ATTALI LIBERATION, 5 MAI 2000 Ancien conseil spécial auprès de François Mitterrand, ancien président de la Berd, Jaques Attali est aujourd'hui essayiste et consultant. Il est aussi " ange des affaires " et investit dans de nombreuses jeunes entreprises prometteuses. De son interview à Libération ressortent les quelques points suivants : " Aucune entreprise ne survivra si elle ne se transforme pas radicalement, si elle n'utilise pas l'Internet comme un réseau sanguin. " Selon lui, la chance des nouvelles entreprises réside dans le fait qu'elles n'ont pas les contraintes du passé à gérer. " Pour l'instant, l'Internet est encore considéré comme un gadget par les hommes politiques. Cela changera, sous la pression des utilisateurs de ces nouveaux médias, qui verront vite quel usage ils peuvent en exiger. " L'accompagnement politique et social de la révolution technologique en cours mettra du temps. " Avec l'Internet, le monde est poussé vers la réalisation de l'utopie d'un marché pur et parfait. " Mais il ajoute que cette économie est par nature anticapitaliste : " Dans l'ancienne économie, personne n'a intérêt à ce que les autres aient la même chose que soi, dans la nouvelle, chacun a intérêt à ce qu'un maximum d'autres soient branchés sur le même réseau "… " Nous entrons dans une période de nouveau Moyen Age. (…) Ce Moyen Age bunkérisé est déjà là : ce sont les guerres locales, les banlieues qui s'isolent, les riches qui s'isolent, les touristes qui se font prendre en otage. " La parade selon lui : un gouvernement mondial, qui pourrait notamment superviser les grosses opérations de fusion. " Le virtuel deviendra la norme de la classe moyenne et le réel le signe du luxe. Mais c'est déjà très largement le cas. " Utopiste ou visionnaire ?

N° 60 LUNDI 24 AVRIL 2000

START-UP : LA FIN DE L'EUPHORIE THE NEW YORK TIMES, COURRIER INTERNATIONAL, 20 AVRIL 2000 Alors que le phénomène des jeunes pousses ne touche la France que depuis quelques mois, il est intéressant d'observer son évolution dans la Silicon Valley, où il existe depuis un certain temps. Elles sont souvent constituées de spécialistes à haut potentiel issus des plus grandes entreprises, qui ont osé tenté l'aventure. Mais au bout du compte, leur seul rêve est que la start-up soit rachetée par une de ces grandes entreprises. La boucle est alors bouclée. Selon le New York Times, "le monde des start-up ne joue plus le rôle qu'il tenait il y a quelques années. A l'époque, il représentait un défi pour les entreprises traditionnelles, qui n'avaient pas encore saisi l'importance d'Internet. Il attirait les renégats et les visionnaires. Depuis, les jeunes entreprises sont rentrées dans le rang. Elles ne sont plus en rébellion contre l'ordre établi, mais constituent un vaste laboratoire de recherche et développement. Celles qui proposent une invention réellement séduisante entreront dans le giron des grands groupes de haute technologie, qui possèdent la capacité de transformer une innovation en produit de grande consommation."

N° 59 LUNDI 17 AVRIL 2000

QUEL AVENIR POUR LA PRESSE EN LIGNE ? L'EXPANSION, 30 MARS 2000 Au début de cette année, les ventes au numéro de Libération sont passées sous la barre des 100.000 exemplaires, pour la première fois depuis longtemps. Certains journalistes n'ont alors pas hésité à montrer du doigt la version en ligne gratuite du quotidien, soupçonnée de faire perdre des lecteurs " traditionnels " au journal. Libération est actuellement le troisième quotidien en ligne le plus visité avec 1,35 millions de connexions en février dernier, derrière Les Echos et Le Monde. Cet exemple français montre que les journaux en ligne sont à un tournant de leur développement. Installés à coup d'investissements colossaux, dans l'euphorie du développement d'internet, ils se demandent aujourd'hui comment continuer alors qu'ils perdent tous de l'argent. Seuls deux sites au monde sont en effet rentables : celui du Wall Street Journal (www.wsj.com), qui a fait le choix de la consultation payante, et celui de USA Today (www.usatoday.com), quotidien le plus visité en ligne aux Etats-Unis. Pour certains observateurs, " le commerce électronique représentera la principale source de revenus pour les sites d'informations. " Dans ce cas, quelle crédibilité le lecteur-consommateur pourra-t-il accorder au contenu des sites des grands journaux ? Et l'image du journal-papier ne risque-t-elle pas d'en souffrir ? Les choix à faire dans les mois qui viennent ne sont pas anodins.

N° 58 LUNDI 10 AVRIL 2000

LA REVOLUTION INTERNET SELON LE PATRON DE CISCO LE MONDE, 28 MARS 2000 70 % des informations qui circulent sur internet passent à un moment ou un autre par un matériel Cisco. Cette entreprise américaine produit en effet de nombreux éléments essentiels à la vie des réseaux informatiques. Aujourd'hui très puissante, elle talonne Microsoft de près avec une capitalisation boursière qui dépasse les 500 milliards de dollars. Du fait de cette position, John Chambers, son PDG, est considéré comme un précurseur et visionnaire sur internet. Depuis des années il explique que " toutes les entreprises qui n'auront pas intégré la dimension internet dans leur stratégie, leurs relations avec leurs clients, leurs fournisseurs et leurs salariés vont disparaître au cours des prochaines années. " Concernant l'agitation actuelle sur les places boursières, il pense " qu'il y aura des hauts et des bas et la plupart des entreprises créées aujourd'hui disparaîtront au cours de la prochaine décennie. Mais celles qui survivront justifieront à elles seules le niveau atteint par le marché aujourd'hui. Petit à petit les valeurs internet rentreront d'ailleurs dans les normes d'évaluation et d'appréciation des marchés financiers. " Interrogé sur l'intérêt d'internet pour le citoyen ordinaire, il est très optimiste. " L'augmentation inouïe de la productivité va augmenter le niveau de vie de l'ensemble des habitants de la planète, alors que la révolution industrielle n'avait concerné que 20 % d'entre eux. La mise en réseau de toutes les informations disponibles va permettre d'augmenter le niveau d'éducation et de soins. Enfin, la libre circulation de l'information va promouvoir et consolider la démocratie. (…) Le siècle internet va tout changer. " Un personnage à suivre.

N° 56 LUNDI 27 MARS 2000

BIENTOT LA FIN DU www ? www.zdnet.fr Le mode d'accès à un site web consiste aujourd'hui à taper une adresse dite URL, c'est-à-dire http://www… L'adresse à taper n'est ainsi pas toujours très simple, ni à retenir, ni à communiquer. Un nouveau mode d'accès pourrait prochainement monter en puissance : le système des mots-clés. La société RealNames a en effet développé une technologie permettant d'accéder à un site en tapant simplement un mot. Cette technologie est fournie gratuitement aux créateurs de logiciels ou de sites. Il leur faut juste payer le droit d'utiliser un mot-clé précis à hauteur de cent dollars par an environ. Pour les particuliers hébergés sur un site de communauté, le mot devrait rester d'accès gratuit. Un indice ne trompe pas quand à l'avenir potentiel de ce système : l'arrivée de Microsoft dans 20 % du capital de la société. Va-t-il devenir le standard des années qui viennent ? Un débat reste à trancher : AOL utilise déjà ce concept. Qui pourra donc en faire valoir la paternité ? Dans tous les cas, une nouvelle course à la réservation des mots-clés est lancée.

N° 54 LUNDI 13 MARS 2000

INTERNAUTES FRANÇAIS : QUI SOMMES-NOUS ? YAHOO ! INTERNET LIFE, MARS 2000 Selon la grande enquête menée par l'Ifop et Europe 2 pour le numéro un de Yahoo ! Internet Life, nous sommes 4 millions de vrais internautes en France. Par " vrais " il faut comprendre ceux qui ont une connexion au domicile et qui se branchent au moins une fois par semaine. Nous constituons 11,7 % des foyers français, loin derrière les 22 % de foyers allemands par exemple. A 66 %, les internautes français sont des hommes. 62 % sont âgés entre 25 et 49 ans et 54 % sont cadres supérieurs ou issus des professions intermédiaires. 54 % se connectent tous les jours ou presque. Si la majorité recourt à un fournisseur d'accès payant, seulement 18 % se disent très satisfaits de leur connexion. Ils sont même 89 % à juger que le temps de chargement des pages est trop long. La marge de progrès technique est encore considérable. Le temps consacré à internet est en majorité du temps pris sur celui consacré auparavant à la télévision. La première utilisation d'internet est à 97 % la messagerie électronique : les utilisateurs ne pourraient plus s'en passer. Viennent ensuite l'utilisation des moteurs de recherche à 94 %, la documentation sur un sujet précis à 84 % et le téléchargement de logiciels à 75 %. 38 % des hommes reconnaissent avoir consulté un site pour adultes dans les trois derniers mois. En terme de commerce électronique, 69 % des sondés ont déjà acheté en ligne. Les produits les plus achetés sont les livres, à 51 %, devant les CD audio. Enfin, 38 % des internautes ont franchi le pas en créant leurs pages personnelles, pour s'amuser à créer des pages ou faire partager une passion. Vous reconnaissez-vous dans ce profil ?

N° 52 LUNDI 28 FEVRIER 2000

INTERNET : RELATIVISONS ! MARIANNE, 14 FEVRIER 2000 L'intérêt fréquent de l'hebdomadaire Marianne est de commencer à agiter le débat sur une question avant les autres. C'est ce qu'il a fait une fois de plus avec son dossier du 14 février : " les deux faces de la révolution internet. " Au-delà de l'euphorie ambiante, pour relativiser, prenons en compte ces quelques repères : Internet n'est qu'un chantier, sans plan et sans architecte. C'est donc presque un terrain vague ! Ce qui se passe actuellement n'est qu'une mise en place et personne ne sait quelle forme cela va prendre au final. Il faut donc se méfier des gens qui " savent ". Internet est-il si mondial que cela ? Avez-vous souvent visité un site chilien, soudanais ou pakistanais ? Comme à la télévision, l'américanisation est rampante. Le web reste avant tout anglophone, même si l'ouverture aux autres langues existe. 58 % des internautes accèdent au réseau en anglais, contre 3,9 % en français. Cinq ans après sa naissance, le taux de pénétration d'internet dans la population mondiale reste ridicule : 4 %, soit 248 millions d'internautes sur 6 milliards de terriens. Le chiffre tombe à 0,3 % en Afrique, alors qu'il est de 43 % en Amérique du Nord. Beaucoup de monde se réjouit qu'internet soit un espace sans loi, ou plutôt que ce soit celui de la loi de la jungle. Serons-nous capable de trouver une solution de régulation à l'échelle mondiale ? En attendant, notre liberté d'aller et de venir sur le réseau peut être plus forte que celle de ceux qui cherchent à nous polluer le voyage. Faut-il croire au même succès de la vente de produits alimentaires et de morceaux de musique sur le web ? Certainement pas. Tous les sites commerciaux qui se montent ne résisteront pas, malgré leur enthousiasme. A ce niveau, ce qui risque de faire la différence est la qualité de présentation du produit ou des services : le vendeur électronique reste à inventer. Quand au mirage du " tout le savoir au bout des doigts ", il ne faut pas tromper les novices. Ce n'est pas vrai. D'abord parce que tout le savoir, les archives, les bibliothèques ne sont pas numérisés aujourd'hui. Ensuite parce que les moteurs de recherche ne mènent que rarement droit au but recherché. Enfin, parce que les bonnes informations peuvent aussi être payantes. Bref, comme le conclut l'auteur du dossier : " nous aurons l'internet que nous mériterons. "

N° 51 LUNDI 21 FEVRIER 2000

PUBLICITE SUR INTERNET : VOUS ETES CERNE www.lexpansion.com Ford vient de l'annoncer, un quart de son budget publicitaire sera investi sur Internet. Les médias traditionnels risquent-ils de perdre la manne financière, qui a explosé en France en 1999 ? Andy Grove, le patron d'Intel est radical : " les médias qui d'ici trois ans ne se seront pas adaptés auront disparu ". Il est vrai que la publicité sur Internet dispose d'outils infaillibles pour cibler ses clients potentiels, ce qui ne peut que séduire les investisseurs. Lors de l'inscription sur certains sites, l'internaute doit donner des renseignements sur ses goûts et centres d'intérêts. En fonction de ces informations, à chaque visite un bandeau publicitaire personnalisé s'affichera. Sur les grands moteurs de recherche, les investisseurs publicitaires paient pour que leur annonce n'apparaisse que quand certains mots sont demandés par l'internaute. La publicité Renault apparaît par exemple quand le mot voiture est tapé. L'adresse IP, c'est-à-dire votre adresse personnelle attribuée par votre fournisseur d'accès, permet de vous localiser à tout moment. Il est donc possible d'afficher une publicité en fonction de votre origine géographique. Inutile de mettre en avant une annonce pour un produit français si l'internaute est étranger. Bientôt, il sera encore possible de faire le lien entre vos achats en ligne et la publicité qui s'affichera dans la foulée. Vous venez d'acheter un lecteur de DVD ? Ne vous faudrait-il pas de nouvelles enceintes à raccorder à votre téléviseur ? Ne bougez plus, vous êtes cerné…

N° 49 LUNDI 7 FEVRIER 2000

ET LE WEB CREA LE WAP WEB MAGAZINE, FEVRIER 2000 Internet se porte bien, c'est un euphémisme. Il se crée des milliers de sites chaque jour. Les plus grands spécialistes prévoient un avenir en rose pour le commerce électronique. Pourtant, un handicap de taille reste à surmonter pour atteindre une nouvelle étape décisive de diffusion - jusqu'à la prochaine - : pouvoir s'affranchir de l'obligation de se connecter via un ordinateur et une ligne téléphonique, au mieux un portable et un téléphone mobile. Le rêve ? Une connexion simple et facile directement sur un nouvel objet communiquant, qui n'est pas un ordinateur portable et plus tout à fait un téléphone mobile. Le nouvel exploit technologique est en passe d'être atteint. Pour nous faire patienter le temps nécessaire, les opérateurs de téléphonie mobile vont plus que jamais mettre en avant la technologie wap dans les mois qui viennent. De quoi s'agit-il ? D'un protocole qui permet à un téléphone mobile d'accéder à des fonctions multimédias comme la messagerie électronique ou la vidéo. Le site web sur un PC de bureau devient un site wap sur le mobile. La technologie GPRS devrait ensuite suivre dans quelques mois. Elle améliorera la capacité et la vitesse de transmission des données aux mobiles. Enfin, sur la même voie, le Bluetooth devrait lui aussi bouleverser l'avenir du mobile. Il est le petit voyant à infrarouge qui équipe déjà les téléviseurs à télécommande. Bientôt, il reliera sans fil ordinateur et imprimante ou scanner. Au mobile, il pourrait donner la capacité d'ouvrir la voiture, la maison, le compte bancaire… Cela n'arrête pas et c'est pour cela que les plus grands groupes fusionnent et que les cotes flambent à la bourse.

N° 46 LUNDI 17 JANVIER 2000

LA NOUVELLE ECONOMIE PREND FORME CHRONIQUE MULTIMEDIA , EUROPE 1, " TV + ", CANAL +, 15 JANVIER 2000 L'avenir dira si la semaine passée restera dans l'histoire des hautes technologies. Tous les spécialistes s'accordent cependant déjà pour dire que les trois événements auxquels nous venons d'assister sont loin d'être anodins. Aux Etats-Unis, le leader mondial de l'accès à Internet, AOL, a pris le contrôle du numéro un mondial de la communication, le groupe Time Warner. Toujours outre-Atlantique, c'est ensuite Bill Gates qui a annoncé son départ du poste de président exécutif à la tête de Microsoft, pour se consacrer à nouveau à ses amours des débuts, la création de logiciels. Enfin en France, le groupe Lagardère est entré à hauteur de 34 % dans Canalsatellite et a pris une participation dans Multithématiques, l'éditeur de nombreuses chaînes numériques dont Canal Jimmy. Comment devons-nous, simples utilisateurs des nouvelles technologies, comprendre ces événements ? Comme l'indiquait Xavier Dalloz, consultant en hautes technologies, dans la chronique multimédia d'Europe 1, trois idées peuvent être dégagées. En premier lieu, dans la nouvelle économie, le contenu a un rôle-clé structurant. En se mariant à Time Warner, AOL met la main sur des sources qui alimenteront demain Internet. De même dans la télévision, Lagardère apporte ses supports traditionnels à Canalsatellite. En second lieu, on assiste au rapprochement accéléré des entreprises du monde traditionnel à celles du monde d'Internet. Les secondes ne peuvent plus se développer sans les premières, à qui les internautes-consommateurs font confiance. En troisième lieu, un nouveau " business model " se concrétise. Nous sommes en train de passer de l'ère du logiciel à l'ère du contenu. A ce titre, les difficultés stratégiques de Microsoft sont éloquentes. Le géant est attaqué de toutes parts par de nombreuses entreprises, parfois toutes petites, comme l'avait été en son temps IBM, lorsque les compatibles PC ont pris leur envol… Du point de vue de l'environnement technologique, deux éléments majeurs vont encore accélérer ces changements. Le développement du haut débit, qui permettra une circulation plus rapide et en plus grande quantité de l'information. Dans le domaine de la télévision, en France, c'est le numérique terrestre qui risque bel et bien de bouleverser notre relation à ce bon vieux téléviseur. De quoi s'agit-il ? De la possibilité de capter par la vieille antenne sur le toit de la maison, non plus 6 chaînes hertziennes, mais 36 ! Par la magie de la compression numérique, chacun des 6 canaux actuels pourra transmettre 6 chaînes numériques. Le téléviseur n'aura pas à être changé. Il suffira de lui adjoindre un petit décodeur. Bref, la nouvelle économie est en train de prendre forme sous nos yeux ébahis. Plus que jamais dans ce contexte, il appartiendra à chacun de prendre le recul indispensable pour faire le tri dans le bombardement d'informations.

N° 42 LUNDI 20 DECEMBRE 1999

LE MARKETING DU WEB 
LE MONDE INTERACTIF, 8 DECEMBRE 1999

Le commerce électronique devrait générer 300 milliards de francs de chiffre d'affaires en France en 2003, selon les prévisions actuelles. Ces chiffres " permettent de dégager une tendance de l'économie mondiale : le commerce du XXIe siècle sera électronique. Les échanges se virtualisent, les produits se dématérialisent et les boutiques se numérisent." Face à ce phénomène, les entreprises commencent à former de nouveaux spécialistes du marketing adapté au réseau. Il ne faut toutefois pas attendre de révolution dans ce domaine. Les techniques utilisées seront d'abord celles qui ont fait leurs preuves, appliquées au web. " Le site Web remplace la plaquette d'entreprise ; le courrier électronique, le publipostage ; le marketing personnalisé en ligne, le marketing direct téléphonique, et le bandeau publicitaire, les encarts promotionnels dans les journaux. " " La vraie révolution se situe au niveau des coûts, de la gestion du temps et de l'absence de dimension géographique. " De nouvelles formations apparaissent pour affûter les candidatures à des postes qui ne vont cesser de se multiplier.

N° 39 LUNDI 29 NOVEMBRE 1999

LES VESTIGES D'INTERNET LE MONDE, EDITION SPECIALE L'AVENIR, 2000-2099, 10 F Le Monde a publié la semaine passée un numéro spécial exceptionnel intitulé L'Avenir, posant 21 questions sur le XXIème siècle. Les interrogations les plus sérieuses sont posées sur le climat, le sport, l'environnement, la société plongée dans l'ère numérique, l'urbanisme, l'art, le travail, la santé, la démographie…Les plus grands spécialistes apportent leurs éclairages, des romanciers les commentent. Le numéro est illustré par des œuvres du peintre Paul Rebeyrolle, récentes ou inédites, souvent sombres. Incontestablement, le titre du 21ème chapitre retient plus l'attention que les autres. L'article de Daniel Schneidermann invite à un " voyage dans les vestiges d'un réseau nommé Internet ". Il nous fait faire un petit bon en avant, au-delà des années pionnières du réseau que nous vivons actuellement. Pour lui, le virage sera pris en 2020. Les internautes en auront eu assez de la mainmise des marchands et, surtout, auront succombé au fléau d'Internet : le temps perdu. Il imagine l'apparition d'une nouvelle génération de moteurs de recherche, " directement reliés aux influx du cerveau ", et qui permettront d'aller droit au but en quelques secondes. Les " fausses pistes, les hésitations, les découvertes " ne seront alors plus que des souvenirs. " Ce jour viendra… ", dit-il. Pas trop vite, les hésitations du moment ont parfois tant de charme…

N° 38 LUNDI 22 NOVEMBRE 1999

QUE VA DEVENIR VOTRE MAGNETOSCOPE ? www.besok.com Le site d'information scientifique Besok pose cette semaine la question de l'avenir du bon vieux magnétoscope. Il est présent dans plus d'un foyer sur deux en France et dans neuf sur dix aux Etats-Unis. En offrant une possibilité simple d'enregistrement et de réengistrement à volonté, la cassette VHS a conquis le monde entier sans difficulté. Mais la saga semble bel et bien rentrer dans sa dernière phase. Selon les spécialistes, le DVD, le Digital Video Disc, sera un des grands cadeaux offerts en cette fin d'année. Le successeur numérique du bon vieux support magnétique a tout pour plaire. Il offre une qualité d'image et de son exceptionnelle, sans compter des fonctionnalités enrichies, comme le sous-titrage multi-langues. Un de ses secrets, pour enregistrer tant d'informations sur une galette, réside dans la norme de codage MEPG. Elle permet de compresser en très peu de place les plages de temps d'un film pendant lesquelles une zone de l'écran ne change pas. Pendant un dialogue en premier plan par exemple, si le décor de fond reste le même, il est stocké dans très peu d'espace sur le disque. Mais le DVD a encore des limites. Il en existe plusieurs formats différents et aucun lecteur-enregistreur de salon très simple et peu coûteux n'est encore disponible. Les observateurs savent qu'il en était de même à l'apparition du CD audio. C'est juste une question de temps. Votre magnétoscope est donc en sursis !

LA FOLIE MOBILE 
LE MONDE, 16 NOVEMBRE 1999

Vous êtes utilisateur d'un téléphone portable ? Saviez-vous alors que le contrat qui vous lie à votre opérateur de téléphonie vaut actuellement entre 25.000 et 35.000 francs ? Mais ne vous faites pas d'illusion, vous ne parviendrez pas à votre niveau à négocier quoi que ce soit, si ce n'est à profiter des offres quasi gratuites lancées pour les fêtes de fin d'année. Votre contrat a potentiellement cette valeur dans le contexte des OPA qui se succèdent dans le monde des opérateurs téléphoniques. La dernière en date, celle de l'américain Air-Touch, qui souhaite avaler l'allemand Mannesmann, atteint des sommets : 44.000 F ont été mis sur la table pour chacun des 3,5 millions d'abonnés allemands ! En France, la valeur boursière de Bouygues Télécom est dorénavant supérieure à celle de l'entreprise de bâtiment historique Bouygues ! Sachant qu'un abonné moyen rapporte 2.500 F à son opérateur par an, la facture est chère payée. Que se passe-t-il donc ? Une vague purement spéculative entraîne un certain nombre d'opérateurs. Ils se dépêchent de recruter de nombreux abonnés pour chercher ensuite à revendre la société au plus offrant. Pourtant l'économie de cette industrie semble fragile. Les clients sont très infidèles et se recrutent de plus en plus dans des classes sociales moyennes ou jeunes, qui ont moins de revenus que les précédentes. Seuls les plus gros opérateurs peuvent imaginer réaliser de bons profits. C'est d'autant plus le cas qu'il va falloir très rapidement gérer une nouvelle phase technologique : le mariage de la téléphonie mobile avec Internet, qui donnera lieu à la naissance de la troisième norme de transmission de l'information. Il sera alors grand temps de jeter les portables actuels !

N° 37 LUNDI 15 NOVEMBRE 1999

LE XXIème SIECLE DOMINE PAR LES MACHINES ? LE MONDE, 9 NOVEMBRE 1999 Hugo de Garis est un chercheur en intelligence artificielle basé dans un puissant laboratoire japonais. Il est controversé car provocant. Mais dans le contexte d'une science qui n'en est qu'à ses balbutiements, et qui ne manque pas d'inquiéter, ne faut-il pas écouter aujourd'hui ceux qui seront peut-être considérés demain comme des visionnaires ? Dans l'interview qu'il a accordée au Monde, il ne va pas par quatre chemins. " Nous voyons se dessiner ce que j'appelle des " artilecs " - artificial intellects -, des machines massivement intelligentes, et qui le deviendront beaucoup plus que nous. On va entrer dans la nanotechnologie, qui opère à l'échelle du nanomètre (un millionième de millimètre). On pourra mettre un bit (une unité d'information sur un atome. " Après, il enchaîne les chiffres pour expliquer que les capacités de travail de ces nouvelles intelligences seront bien supérieures à celles de l'homme. A ses yeux, cette évolution conduira irrémédiablement à un conflit entre les partisans des artilecs et leurs opposants farouches. Le débat n'aura alors pas d'autre enjeu que " la destruction de l'espèce humaine ", car il envisage que " à partir d'un certain seuil, les machines pourraient construire d'autres ordinateurs plus complexes qu'eux " conduisant à une " réaction en chaîne de l'intelligence ", dans laquelle l'homme sera dépassé depuis longtemps. Pure science-fiction pensez-vous ? Le chercheur est, quant à lui, radical : " Les choses sont écrites sur le mur, comme on dit. Ce n'est plus qu'une question de temps. " Avec un peu d'avance, joyeux XXIème siècle !

N° 35 LUNDI 1er NOVEMBRE 1999

AVEC L'ORDINATEUR : ENTRE AMOUR ET HAINE PSYCHOLOGIE, NOVEMBRE 1999 La relation peut parfois tourner au drame. Le geste de cet habitant d'Issaquah, non loin de chez Bill Gates, en témoigne : il a abattu son ordinateur de quatre balles dans le disque dur, plus une fatale dans l'écran. De plus en plus présent dans notre quotidien, nous entretenons avec l'ordinateur des relations d'amour ou de haine, en fonction des circonstances. Souvenez-vous de votre dernière panne au pire des moments… Deux chercheurs de l'université de Stanford vont même plus loin. Selon eux, " notre inconscient étend aux interactions avec l'ordinateur toutes les règles de l'interaction sociale entre deux êtres humains ". Ils ont constaté que la politesse, la flatterie et le sexisme, par exemple, sont souvent appliqués à l'objet. " Nous attribuons à l'ordinateur une " présence sociale " à laquelle nous réagissons comme à celle d'une autre personne. " Bill Gates, très intéressé, n'a pas manqué d'embaucher les deux spécialistes. Il a sans doute vite imaginé qu'il deviendrait intéressant de manipuler les émotions des utilisateurs, pour son plus grand profit. Demain peut-être, le correcteur orthographique soulignera les fautes, mais félicitera aussi pour les orthographes sans faille ! De là à parler d'une " informatique affective ", il n'y a qu'un pas. Son objet est de " reconnaître les états affectifs d'un utilisateur et d'y répondre de façon appropriée ". Un premier test tout simple a montré que les utilisateurs changeaient totalement leur perception de leur ordinateur défaillant, quand celui-ci s'excusait !

LE E-COMMERCE PAS DIFFERENT DE LA VENTE EN SUPERMARCHE 
www.actualinfo.com

Deux éminents professeurs d'économie anglais, Peter Fader de la Wharton School et Bruce Hardie de la London Business School, viennent de rendre public les résultats de leur étude sur le commerce électronique. Ils ont analysé les pratiques de consommation sur les quatre principaux sites commerciaux dans le monde, Amazon, Barnes & Noble, CD Now et Expedia, ainsi que quelques autres de moindre envergure. Leur conclusion est nette : la vente sur Internet ressemble fortement à la vente en supermarché. La différence principale réside dans le fait que, sur Internet, il y a chaque jour de nombreux nouveaux clients, ce qui n'est pas le cas forcément en supermarché. Plus surprenant encore, et contre toutes les attentes, ils estiment que la fidélité des acheteurs en ligne devrait atteindre à peine les 30 % du nombre initial. Cette estimation est très loin des espérances faramineuses des investisseurs. Au même moment, Amazon vient de publier ses derniers résultats : les ventes sont certes en forte augmentation, mais les pertes ont parallèlement été multipliées par trois. En France, la période des fêtes de fin d'année devrait être éclairante sur l'intérêt des internautes français pour le commerce en ligne.

N° 34 LUNDI 25 OCTOBRE 1999

L'ERE DE L'APRES-PC A COMMENCE 
LE MONDE INTERACTIF, 6 OCTOBRE 1999

C'est le patron de Sun Microsystems qui a lancé la formule " Le réseau, c'est l'ordinateur " (" The network is the computer "). " Il s'agit d'une nouvelle phase de l'informatique dans laquelle la puissance de calcul et les applications se trouvent sur les serveurs, alors que les usagers y ont accès par des " terminaux bêtes " et à bon marché, ou par des appareils informationnels conçus pour réaliser une seule tâche mais capables de se connecter au réseau. " Ce nouveau modèle présente l'avantage d'offrir des coûts d'entrée réduits puisque le simple usager n'a plus à acheter tous les logiciels nécessaires. Sans l'exprimer clairement, Microsoft vient de franchir un pas décisif vers cet après-PC en lançant à la mi-septembre Windows DNA 2000, qui utilise le langage XML (eXtended Markup Language), " une norme ouverte qui pourrait devenir le standard sur Internet ". La firme de Bill Gates cherche bien sûr à ne pas perdre son avantage actuel dans le cadre de cette nouvelle évolution du monde de l'informatique.

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