CHAQUE SEMAINE, QUELQUES PEPITES D'ACTUALITE
ARCHIVES DES LIVRES

N° 142 LUNDI 9 JUIN 2003
« DICTIONNAIRE DES ILES » 
CHRISTIAN NAU, MANGO, 2002, 384 P.
  • LE GENRE : dictionnaire
  • L’AUTEUR :
    Christian Nau est un aventurier. Il a déjà parcouru le globe dans tous les sens et par tous les moyens. Entre ses défis, il a travaillé pendant cinq ans sur ce livre.
  • LE SUJET :
    Ce dictionnaire répertorie avec minutie les îles du monde, de l’île Abaco à l’île Zichy, les mers et les océans, les détroits, les golfes, les caps. Chaque lieu est localisé avec précision. Son histoire et ses principales caractéristiques sont commentées. Les îles les plus importantes sont illustrées d’une carte.
  • UN AVIS :
    Ce dictionnaire est une somme étonnante. Il est le fruit d’un travail minutieux et sans doute laborieux tant les détails sont nombreux. Qui pouvait imaginer que nos mers et océans contiennent tant d’îles et d’îlots ? Elles y sont toutes, des plus grandes aux plus petites, des plus reculées au plus connues. Ce travail renvoie à l’histoire des conquêtes et des découvertes, les noms des marins les plus illustres sont cités, les voyages les plus difficiles sont évoqués. Alors à l’approche des vacances, quelle destination choisirez-vous parmi cette sélection monumentale ? L’île de la Lune au large de Copacabana, en Bolivie, l’île de Pitcairn, où se posèrent les révoltés du Bounty, ou encore l’île Tintamarre, une petite île au large de Saint-Martin, l’île du plus petit royaume du monde, sur 60 hectares… Bon voyage !
  • UNE NOTE :
    [ - = A EVITER, = SANS PLUS, = BON MOMENT,
    = TRES BON MOMENT, = EXCEPTIONNEL ]

N° 141 LUNDI 2 JUIN 2003
« DICTIONNAIRE PHILOSOPHIQUE » 
ANDRE COMTE-SPONVILLE, PUF, 2001, 656 P.
  • LE GENRE : dictionnaire
  • L’AUTEUR :
    André Comte-Sponville est philosophe. Il alterne les ouvrages destinés au grand public, comme « L’amour, la solitude » chez Albin Michel, et les études philosophiques réservées aux initiés. Il collabore à Psychologies Magazine, où il publie une chronique toujours utile chaque mois.
  • LE SUJET :
    Ce dictionnaire philosophique personnel propose 1.200 entrées que l’auteur a rédigées « par amour de la philosophie et des définitions ». Comte-Sponville a voulu en faire un ouvrage de culture générale accessible au plus grand nombre, invitant à la réflexion personnelle.
  • EXTRAITS :
    « Bonheur : l’erreur est même de le chercher tout court. C’est l’espérer pour demain, où nous ne sommes pas, et s’interdire de le vivre aujourd’hui. Occupe-toi plutôt de ce qui compte vraiment : le travail, l’action, le plaisir, l’amour – le monde. Le bonheur viendra par surcroît, s’il vient et te manquera moins, s’il ne vient pas. On l’atteint d’autant plus facilement qu’on a cessé d’y tenir. « Le bonheur est une récompense, disait Alain, qui vient à ceux qui ne l’ont pas cherchée. » »
    « Courage : la vertu qui affronte le danger, la souffrance, la fatigue, qui surmonte la peur, la plainte ou la paresse. C’est la vertu la plus universellement admirée, sans doute depuis le plus longtemps, et d’ailleurs (avec la prudence) l’une des plus nécessaires. Toutes les autres, sans courage, seraient impuissantes ou incomplètes. »
  • UN AVIS :
    La lecture de ce livre n’est pas facile. Certaines entrées sont hautement philosophiques. L’intérêt de cette somme réside précisément là : commencer par lire les définitions les plus accessibles, nombreuses, et laisser entraîner sa curiosité vers les autres. Pour ouvrir de nouvelles portes dans sa réflexion personnelle, la formule est idéale. Comte-Sponville a le talent de mettre à la portée d’un plus grand nombre des notions peu courantes. Sa démarche est fortement inspirée de ses illustres prédécesseurs : Voltaire et son « Dictionnaire philosophique », Alain et ses « Définitions ». Il réalise ainsi le rêve de tout penseur : écrire un dictionnaire synthétique qui ouvre des pistes aux lecteurs. Parions que vous en ferez bientôt partie, pour votre plus grand plaisir…
  • UNE NOTE :
    [ - = A EVITER, = SANS PLUS, = BON MOMENT,
    = TRES BON MOMENT, = EXCEPTIONNEL ]

N° 140 LUNDI 26 MAI 2003
« 1000 PROVERBES ET DICTONS » 
ARCHIVES ET CULTURE, 2003, 128 P.
  • LE GENRE : anthologie
  • L’EDITEUR :
    Archives et Culture est spécialisé en généalogie, histoire et culture régionale.
  • LE SUJET :
    Ce livre est une collection de proverbes et dictons de tous les temps et du monde entier. « C’est la sagesse des temps passés qu’ils apportent aux générations d’aujourd’hui ». Ils sont classés selon des thèmes : les saisons, la vie, l’action…
  • EXTRAITS :
    « Vieille amitié ne craint pas la rouille. »
    « Tout passera sauf le bien que tu as fait. »
    « Mal vit celui qui ne s’amende. »
    « On croit facilement ce que l’on désire. »
    « Le soleil rend la vie à tout. »
  • UN AVIS :
    Une collection de proverbe de plus, pensez-vous ? Oui et non. Oui car on y retrouve les dictons les plus connus, mais avec une exhaustivité rare. Non parce que le classement par thème rend la lecture et la recherche très agréable. Elle sont aussi facilitées par le format A4 qui donne une vue d’ensemble immédiate de chaque thème. Bref le lecteur a entre les mains une somme de sagesse, puisée dans le bon sens, qui fait du bien. « Celui qui a appris par cœur le livre des proverbes n’a plus de problèmes pour parler » dit un proverbe chinois. On pourrait ajouter qu’il a tout compris de la vie. Si ces bons mots ont traversé le temps, avec des similitudes frappantes d’un continent à l’autre, ça ne peut être par hasard…
  • UNE NOTE :
    [ - = A EVITER, = SANS PLUS, = BON MOMENT,
    = TRES BON MOMENT, = EXCEPTIONNEL ]

N° 139 LUNDI 19 MAI 2003
« LE BONHEUR » DE LUC PRIOREF 
MAISONNEUVE ET LAROSE, 2000, 528 P.
  • LE GENRE : anthologie
  • LE SUJET :
    Cette anthologie met en avant plus de trois cents textes, de cinquante auteurs différents, consacrés au bonheur. La sélection est éclectique, allant d’Epictète à Kant, en passant par Proust, Dante, la Constitution de 1793, Flaubert, Huxley, Stefan Zweig ou même Jules Verne. Chaque auteur et chaque œuvre sont introduits par quelques lignes.
  • EXTRAITS :
    Marc-Aurèle : « Si tu bannis de ta conscience ce qui dépend de la passion et du temps, le passé et le futur, si tu fais de toi-même, comme dit Empédocle, une sphère parfaite, fière de sa stabilité et de sa rondeur, si tu veilles à vivre strictement ce que tu vis, c’est-à-dire le présent, tu pourras vivre le temps qu’il te reste dans le calme et la bienveillance en paix avec ton Esprit. »
    Alain : « Il faut vouloir être heureux et y mettre du sien. »
    La Rochefoucauld : « On n’est jamais si heureux ni si malheureux qu’on s’imagine. »
    Nicolas de Chamfort : « Les prétentions sont une source de peines, et l’époque du bonheur de la vie commence au moment où elles finissent. »
  • UN AVIS :
    Les précédents extraits ne sont que des bribes de la somme que constitue ce livre. Il est une invitation rare à se plonger ou replonger dans les plus grands textes de la littérature et de la philosophie. Le tour d’horizon est si vaste que chacun pourra y trouver son début de réponse à l’éternelle question : c’est quoi le bonheur ? Luc Prioref a su choisir des extraits qui donnent envie d’aller plus loin, vers la référence citée. C’est bien le signe d’une anthologie de qualité.
  • UNE NOTE :
    [ - = A EVITER, = SANS PLUS, = BON MOMENT,
    = TRES BON MOMENT, = EXCEPTIONNEL ]

N° 138 LUNDI 12 MAI 2003
« LA MANUFACTURE DES REVES » D’YVES SIMON 
GRASSET, 2003, 342 P.
  • LE GENRE : autobiographie
  • L’AUTEUR :
    Yves Simon, d’origine vosgienne, est auteur compositeur, romancier, poète. Ses biographies et discographies sont riches de nombreux albums et livres. Vous connaissez sans doute « Au pays des merveilles de Juliet » ou « J’ai rêvé New York ». En 1991, il a obtenu le prix Médicis pour « La dérive des sentiments », un roman touchant à lire. Pour en savoir plus : www.yves-simon.com
  • LE SUJET :
    « La manufacture des rêves » est une promenade très personnelle dans le panthéon intime d’Yves Simon. Il nous invite à découvrir les gens, les livres, les lieux qui ont construit l’homme qu’il est aujourd’hui.
  • EXTRAITS :
    « Retour en arrière, je veux évoquer l’étrange instant où un jeune garçon de dix ans découvre qu’à l’intérieur d’un petit volume de carton et de papier règnent des océans, des baleines, des loups, des grands espaces, mais encore des trésors de passions et de savoirs, que naissent sous l’empire des mots des cascades de saveurs. Pochette surprise, pochette sublime : l’infini peut se nicher dans un objet fini. »
    « Ecrire c’est agir. »
    « J’avais peur. Comment échapper à tant d’excellence pour parvenir à créer l’embryon du début d’une œuvre qui ne serait pas décevant ? Vingt ans, l’âge des effrois. »
    « Le XXe siècle a épuisé quantité de rêves et liquidé tant de désirs que nous nous trouvons, aujourd’hui, exsangues, anémiés, dépourvus des ressources intellectuelles et affectives qui permettraient de s’opposer au déclin du vouloir. »
  • UN AVIS :
    Retrouver Yves Simon est toujours un plaisir, que ce soit pour un nouveau livre ou un nouvel album. Mais là, parce qu’il nous entraîne dans les « coulisses », l’invitation est encore meilleure. « La manufacture des rêves » - titre idéal ! - est un livre attachant, qui se lit avec gourmandise. Celle de découvrir page après page ce qui fait la singularité du parcours de l’artiste. On croise Montand, Petrucciani, Mitterrand. On se promène à New-York, Tokyo et Paris. Saviez-vous qu’Yves Simon ne peut faire autrement que de commencer ses livres à Paris, où il habite place Dauphine ? Les passages décrivant son processus créatif sont particulièrement touchants. Pas simple d’écrire… Mais quand le résultat est tel, on en redemande !
  • UNE NOTE :
    [ - = A EVITER, = SANS PLUS, = BON MOMENT,
    = TRES BON MOMENT, = EXCEPTIONNEL ]

N° 137 LUNDI 5 MAI 2003
« EVALUEZ VOTRE EMPLOYEUR » DE GUY DESAUNAY 
EDITIONS D’ORGANISATION, 2001, 198 P.
  • LE GENRE : livre professionnel
  • L’AUTEUR :
    Guy Desaunay est docteur en sociologie et a déjà été professeur à HEC. Il est l’auteur de plusieurs ouvrages consacrés à l’efficacité personnelle.
  • LE SUJET :
    Faire sa carrière de A à Z dans la même entreprise n’est aujourd’hui plus la règle. Chacun est conduit à changer d’entreprises au gré des remises en causes personnelles, des déménagements, des nouvelles propositions. Ce guide n’a d’autre but que d’aider tous ceux qui sont dans une telle phase à évaluer leur employeur actuel et à faire le point de leur carrière personnelle. Pour ce faire, il propose de multiples grilles d’analyse simples pour aider à voir plus clair.
  • EXTRAITS :
    « L’investissement que représente votre vie professionnelle doit être placé dans une entreprise qui le fera fructifier. »
  • UN AVIS :
    Voici un petit livre professionnel qui pourra vous être très utile. Avec beaucoup de bon sens il aide à faire le point sur son environnement de travail quotidien et sur soi-même. L’expérience de l’auteur ancre le propos dans le concret et non dans la théorie. Il a un intérêt même s’il n’existe pas de projet à court terme : prendre du recul et réfléchir sur soi et son avenir n’est jamais inutile.
  • UNE NOTE :
    [ - = A EVITER, = SANS PLUS, = BON MOMENT,
    = TRES BON MOMENT, = EXCEPTIONNEL ]

N° 136 LUNDI 28 AVRIL 2003
« BILLARD BLUES » DE MAXENCE FERMINE 
ALBIN MICHEL, 2003, 180 P.
  • LE GENRE : nouvelles
  • L’AUTEUR :
    Maxence Fermine est l’auteur de « Neige », « Le violon noir », « L’apiculteur » et « Opium », pour lesquels il a connu le succès auprès des lecteurs et des critiques à chaque fois. Avec un livre par an, il commence à compter parmi les jeunes auteurs français.
  • LE SUJET :
    « Billard Blues » n’est pas un roman, mais le titre de la première des trois longues nouvelles que réunit ce livre. Le jeune narrateur joue chaque jour sa musique au Billard Blues Club à Chicago au temps de la prohibition. Il y croise souvent Willie Hope, le génie du billard, 51 fois champion du monde. Un soir, Al Capone et sa bande débarquent pour boire un verre. Une confrontation se prépare…
  • EXTRAITS :
    « Quand tu possèdes la musique, tu possèdes tout. Le blues, c’est un don du ciel, quelque chose qui coule dans tes veines, qui te nourrit et te remplit l’âme. »
    « Le billard, c’est comme la vie. Ça tient à un cheveu. Une seconde. Une rencontre. Un souffle. C’est pour ça que j’y mets toute ma concentration. Je ne tiens pas à rater un seul maudit point, pas plus que je ne tiens à passer à côté de la femme qui m’est destinée. Et toi non plus, je suppose, tu ne tiens pas à passer à côté de ton destin ? »
  • UN AVIS :
    « Billard Blues » réunit tout ce qui fait la force de Maxence Fermine : une écriture simple et limpide au service d’une vraie histoire romanesque qui emporte ailleurs. Voici donc une belle pépite littéraire de printemps. Le plaisir est intense de retrouver l’auteur chaque année et de ne jamais être déçu. Si vous ne le connaissez pas encore, ne perdez pas une minute de plus !
  • UNE NOTE :
    [ - = A EVITER, = SANS PLUS, = BON MOMENT,
    = TRES BON MOMENT, = EXCEPTIONNEL ]

N° 135 LUNDI 21 AVRIL 2003
" COMPOSANTS “ DE THIERRY BEINSTINGEL 
FAYARD, 2002, 228 P.
  • LE GENRE : roman
  • L’AUTEUR :
    Thierry Beinstingel, 45 ans, est cadre dans les télécommunications. Il a publié son premier roman en 2000 avant ce livre.
  • LE SUJET :
    « Composants » entraîne le lecteur dans le monde du travail dur et déshumanisé des intérimaires. Il suit précisément la semaine de travail d’un « type banal » embauché pour quelques jours dans une petite PME de banlieue. Ses faits et gestes sont décrits à la loupe, de la prise de poste à la pause déjeuner sordide…
  • EXTRAITS :
    « On va au lit. L’amour. Elle parle tard dans la nuit, on écoute. De problèmes appelés domestiques, les enfants, l’école, les dépenses à venir, la famille, tout ce qu’on réduit dans le mot domestique, bas morceaux de la vie, questions d’organisation, à la portée de n’importe qui, moments anodins par rapport à l’abstraction de la politique, des questions philosophiques, la mort, l’amour, la guerre, les grandes idées sociales défendues avec ardeur dans les petits écrans, tout ce monde presque irréel s’attachant dans un seul cri à faire passer à la trappe les tracas quotidiens, pourtant... »
    « Ne rien attendre d’autre en échange que la paye. Une considération ? Quelle foutaise ! Déjà quand on voit comment les titulaires d’un boulot depuis trente ans sont traités dans les plans sociaux, alors les intérimaires... Il faut trouver d’autres arrangements, d’autres raisons de vivre, d’espérer. Simplement peut-être l’action de penser sans que cela se voie, toute cette composition, ces représentations, raisonnements, entendements derrière les habits de cotte bleue et le masque ouvrier du visage. Oui, le plaisir de penser, faire marcher les méninges. Dans la continuité des gestes habituels, passer un pacte avec le grand syndicat des idées, aller à contre-courant, résister, comme sur la chaîne de peinture s’interpeller au-delà du rideau translucide, être soi-même au nez et à la barbe du patron ou du grand capital. Dans la monstrueuse loterie du boulot, c’est le lot de consolation des ouvriers. »
  • UN AVIS :
    L’écriture de ce roman est au service parfait de son propos : sèche et sans fioritures, pour dépeindre un monde du travail sans illusion. Plus d’un lecteur risque de se retrouver derrière ces descriptions d’un univers qui confine à l’absurde. Toute résistance semble même vaine. Thierry Beinstingel, sans donner de leçon car ce n’est pas son but, n’envisage qu’une échappatoire : rester soi-même, résister, oser penser. Voici donc un roman différent de la littérature du moment, qui mérite votre attention.
  • UNE NOTE :
    [ - = A EVITER, = SANS PLUS, = BON MOMENT,
    = TRES BON MOMENT, = EXCEPTIONNEL ]

" DICTIONNAIRE VISUEL “  
EDITIONS DE LA MARTINIERE, 2002, 952 P.
  • LE GENRE : dictionnaire
  • LE SUJET :
    Comme son nom l’indique, le « Dictionnaire visuel » n’est pas un dictionnaire comme les autres. Il donne à voir les mots. Par thèmes, comme la terre, les vêtements ou les arts, ce qui fait notre quotidien est représenté par des dessins accompagnés du vocabulaire qui s’y rapporte.
  • UN AVIS :
    Le « Dictionnaire visuel » est le complément des autres dictionnaires de votre bibliothèque. Il conduit à la découverte de mots inconnus ou met des images précises sur des représentations parfois floues. Sa lecture est d’autant plus passionnante que les dessins et autres illustrations sont d’une qualité exceptionnelle. Il présente autant des objets que des lieux. Absolument indispensable pour tout public.
  • UNE NOTE :
    [ - = A EVITER, = SANS PLUS, = BON MOMENT,
    = TRES BON MOMENT, = EXCEPTIONNEL ]

N° 134 LUNDI 7 AVRIL 2003
" INVITATION " DE MAURICE BELLET 
BAYARD, 2003, 66 P.
  • LE GENRE : essai
  • L’AUTEUR :
    Maurice Bellet est philosophe, inspiré par la théologie et la psychanalyse. Il est l’auteur d’une quarantaine d’ouvrages, de la thèse au roman.
  • LE SUJET :
    « Invitation » est un cri de révolte et une provocation. Maurice Bellet part du constat du « désarroi » du monde d’aujourd’hui, dominé par les principes technologiques et économiques. Notre société ne met plus l’humain au centre de ses préoccupations, mais les désirs sans fin de l’homme, dans un environnement mondialisé. L’auteur cherche à provoquer le débat qui permettra de « libérer l’humain de l’inhumain ». Il le prolonge sur Internet, à l’adresse bellet.bayardweb.com, où il invite ses lecteurs à réagir et proposer.
  • EXTRAITS :
    « Dans le désarroi croissant de ce monde, avec l’espèce de grand trou noir qui se creuse au milieu de nos délires de puissance et de production, le moment s’annonce où le besoin d’une initiative, d’une refondation, d’un nouveau départ se fera urgent. »
    « Le triomphe du pur économique mène à cette espèce de nouvelle et étrange religion, dont le rite est la pub : elle offre à vénérer, chaque soir à la télé et chaque heure du jour partout, le dieu nouveau. Et ce dieu, c’est vous-même. Non pas ce que vous êtes, à vrai dire, mais le tableau de vos envies, l’image utile au système, le profil de vos fantasmes : jeune, riche, beau (belle), gavé, nanti, grosse bagnole, voyages de rêve ; toujours plus, soigné à mort, plein, gonflé, obèse… mais vide de tout ce que vous aurait donné la vie. »
    « La science elle-même ne montre-t-elle pas que les grands progrès se font par renoncement aux illusions établies ? Et comment le petit d’homme devient homme, sinon par l’abandon des désirs infantiles ? Cela vaut pour l’humanité. »
  • UN AVIS :
    « Invitation » est un plaidoyer vibrant à changer cette société qui devient souvent inhumaine. Le propos est provocateur et vif. C’est le propre de ce genre de prise de position. Maurice Bellet plaide pour « donner une place plus large et heureuse au gratuit, ou quasi tel : la conversation, la lecture, la contemplation, la pensée, l’art, l’éducation, la marche à pied !... » Le plus intéressant est que l’auteur n’en reste pas à ce livre. Il poursuit la discussion sur Internet et aux quatre coins de la France. L’ambition est noble et courageuse, il n’est pas facile de faire entendre une voix différente dans l’uniformité ambiante. Quelle que soit son opinion personnelle, « Invitation » a le mérite de poser des questions et de provoquer, déjà à la maison, la réflexion personnelle.
  • UNE NOTE :
    [ - = A EVITER, = SANS PLUS, = BON MOMENT,
    = TRES BON MOMENT, = EXCEPTIONNEL ]

N° 133 LUNDI 31 MARS 2003
" LE COURAGE REINVENTE " DE MICHEL LACROIX 
FLAMMARION, 2003, 160 P.
  • LE GENRE : essai
  • L’AUTEUR :
    Michel Lacroix, normalien, est philosophe et maître de conférences à l’université d’Evry-Val-d’Essonne. Il a déjà publié plusieurs ouvrages consacrés aux mœurs et mentalités contemporaines, dont « Le culte de l’émotion ».
  • LE SUJET :
    Dans notre environnement chargé d’incertitudes, le courage est une valeur en hausse. Michel Lacroix commence son livre par en faire le constat. La notion de courage revient en force au sein du débat politique, dans le monde sportif mais aussi dans notre vie de tous les jours. « La vie courageuse constitue la nouvelle modalité du culte du moi, la forme la plus actuelle de l’accomplissement personnel » écrit-il. Il s’interroge ensuite sur les causes de ce retour avant de définir cette valeur en détail. Il termine le livre en nous proposons une « morale de l’honneur », à cultiver au quotidien en commençant à l’école.
  • EXTRAITS :
    « Pour qu’une conduite soit courageuse, il faut la présence simultanée de deux éléments : une lutte intérieure et une intention morale, un débat pénible en soi-même et l’adhésion à une valeur. Cette dualité de l’élément psychologique et de l’élément éthique constitue l’essence du courage. »
    « Tantôt le courage moral se traduit par une confrontation avec un adversaire intérieur. L’ennemi contre lequel il faut lutter n’est autre alors que soi-même. Il s’agit de vaincre ses propres tendances, de surmonter ses inhibitions, de changer ses habitudes, de s’opposer à son propre désir, de contrecarrer ses pulsions, sa paresse, sa complaisance. C’est ce courage familier, « à bas bruit », qui permet de reprendre, jour après jour, une tâche répétitive, routinière, sans attrait, de se lever tôt, d’aller au travail, de supporter des transports harassants et, pour bien des femmes, de cumuler un emploi à l’extérieur avec des tâches domestiques accaparantes. »
    « Aujourd’hui, les visions rassurantes du futur sont brouillées, les repères idéologiques ont disparu. Il n’y a plus de dialectique historique pourvoyeuse de sens et capable de soutenir notre effort. Dès lors, la responsabilité de l’action repose tout entière sur l’individu. Chacun se voit contraint de compter sur sa propre détermination personnelle, sa propre résolution. Privé de l’appui extérieur, l’exigence de force se recentre sur la personne. A chacun de se tailler hardiment les objectifs de son action et de s’inventer des raisons de vivre. »
    « De 1945 à 1973, nous avons vécu les Trente Glorieuses. Il y eut ensuite les Trente Piteuses. Et maintenant les Trente Courageuses ? »
    « Il est possible de pratiquer autrement le culte du moi, d’infléchir l’individualisme, de le réorienter, en l’aiguillonnant par l’honneur, en le stimulant par l’exigence de perfection, en l’ennoblissant par le souci d’excellence, en restaurant les hiérarchies, en réapprenant à sculpter le moi par la politesse et les manières. Telle est la transformation des mentalités à laquelle notre livre voudrait contribuer. »
  • UN AVIS :
    Ce livre est une lecture essentielle du moment. Le courage redevient non seulement une valeur d’actualité, mais il concrétise aussi un nouvel idéal de vie, un modèle d’existence, un art de vivre dans un monde à la recherche de repères. Sa force est de concerner tout le monde, quelle que soit son histoire personnelle. L’acte de courage est à la portée de tous. Et cela n’a pas besoin d’être systématiquement un exploit. Le plus grand courage est celui de la vie quotidienne et de sa banalité. Il est « la force qui met les vertus en mouvement ». Michel Lacroix invite la société à avoir le courage « de combattre la violence et défendre nos valeurs ». Le combat doit commencer à l’école où les expériences existent et ne demandent qu’à être multipliées. Au passage, il faut souligner la capacité de l’auteur à se mettre à la portée de tous. Son style et son argumentation sont limpides, les illustrations du propos nous touchent directement. Cette simplicité n’est pas courante chez les philosophes. « Le courage réinventé » est un livre à ne manquer sous aucun prétexte. C’est tellement vrai que Dixit ne présentera pas d’autre grande pépite cette semaine.
  • UNE NOTE :
    [ - = A EVITER, = SANS PLUS, = BON MOMENT,
    = TRES BON MOMENT, = EXCEPTIONNEL ]

N° 132 LUNDI 24 MARS 2003
" EVITEZ DE DIRE… DITES PLUTOT…" DE BERNARD LAYGUES 
ALBIN MICHEL, 2003, 220 P.
  • LE GENRE : manuel
  • L’AUTEUR :
    Bernard Laygues est journaliste. Il a été correcteur-réviseur au Point et à Sélection du Reader’s Digest.
  • LE SUJET :
    Ce livre fait partie de la collection « Les dicos d’or de Bernard Pivot », consacrés à la langue française. Bernard Laygues fait l’inventaire des mots et locutions employés à tort au quotidien. Il s’est particulièrement intéressé au travail de ses confrères journalistes dans les journaux télévisés, les interviews…
  • EXTRAITS :
    « Evitez de dire : Cet aéroport même pas balisé la nuit… Dites plutôt : Cet aérodrome même pas balisé la nuit… Aéroport = ensemble composé d’un aérodrome et d’une aérogare. »
    « Evitez de dire : L’eau effleure déjà les seuils… Dites plutôt : L’eau affleure les seuils… Affleurer, c’est arriver au niveau de quelque chose ; effleurer, c’est toucher légèrement, frôler… »
    « Evitez de dire : Concentrons nos explications ! Dites plutôt : Condensons nos explications ! Concentrer = rassembler en un lieu. Condenser = diminuer, rendre plus dense.»
    « Evitez de dire toujours : challenge. Dites aussi : défi. Rien n’oblige à prononcer challenge à l’anglaise : c’est un mot français (signifiant « débat ») qui a émigré outre-Manche. On peut aussi – mais pas au sens de « compétition » - le remplacer par défi.»
    « Evitez de dire : en définitif. Dites plutôt : en définitive.»
    « Evitez de dire toujours : best of. Dites aussi : florilège. Florilège = sélection de morceaux choisis, comme pour un bouquet. C’est un joli mot français apte à remplacer, dans bien des situations, « best of ». »
  • UN AVIS :
    Voici un livre à mettre entre toutes les mains pour réveiller le Français courant. Qui peut prétendre employer correctement tous les mots et locutions présentés ? Ils ne doivent pas être nombreux. Au quotidien, nous cédons vite à la facilité : nous répétons les erreurs prononcées par les journalistes les plus en vue à la télévision ou à la radio, par les hommes politiques... La lecture de ce manuel finit par devenir un jeu, il forme à repérer les anomalies de langage. Et en remettant au goût du jour certains mots, il est aussi un vrai petit bonheur. A lire pour se remettre en cause.
  • UNE NOTE :
    [ - = A EVITER, = SANS PLUS, = BON MOMENT,
    = TRES BON MOMENT, = EXCEPTIONNEL ]

N° 131 LUNDI 17 MARS 2003
" MONTAIGNE : NOTRE NOUVEAU PHILOSOPHE » 
JOSEPH MACE-SCARON, PLON, 2002, 206 P.
  • LE GENRE : essai
  • L’AUTEUR :
    Joseph Macé-Scaron est rédacteur en chef au Figaro, chargé des pages « Idées ». Il est l’auteur de plusieurs romans et essais, dont « La tentation communautaire ».
  • LE SUJET :
    Michel Eyquem de Montaigne, 1533-1592, est mal connu. Il reste cantonné aux années lycées, quand il faut l’étudier pour le bac français. Qui a vraiment lu les « Essais », son œuvre de toute une vie en trois volumes ? Ils sont une sorte de journal de ses réflexions, inspirées de multiples lectures, dont les philosophes classiques. Ils ont pourtant traversé les siècles. Dans son livre, Joseph Macé-Scaron explique tout l’intérêt de la pensée de Montaigne aujourd’hui, qui sur bien des aspects est d’une étonnante actualité.
  • EXTRAITS DES « ESSAIS » :
    « J’ai mis tous mes efforts à former ma vie. Voilà mon métier et mon ouvrage. Je suis moins faiseur de livres que de nulle autre besogne. »
    « Je ne traite à point nommé de rien que du rien, ni d’aucune science que celle de l’inscience. »
    Le sage : « Sa meilleure doctrine était la doctrine de l’ignorance, et sa meilleure sagesse, la simplicité. »
    « Notre grand et glorieux chef d’œuvre, c’est de vivre à propos. Toutes autres choses, régner, thésauriser, bâtir, n’en sont qu’appendices et adminicules pour le plus. »
  • EXTRAITS DU LIVRE DE MACE-SCARON :
    « Engagé dans l’action, l’auteur des Essais ne se laisse pas prendre par la tempête, il garde toujours une distance et son impartialité. »
    « Il ne prétend rien enseigner à qui que ce soit. Il ne détient aucun savoir susceptible de guide l’action. Il n’a nullement l’ambition de gouverner la cité, tout au plus d’être son « taon », de l’aiguillonner. »
    « Pour lui, il n’y a pas de problème humain, il n’y a que des interrogations. Les Essais est le grand livre des questions. »
    « Qu’est-ce que les Essais ? Un livre sur la connaissance qui conclut à l’ignorance et propose de s’y tenir comme à un bien précieux. »
    « Montaigne est bien notre contemporain absolu ; sa voix résonne d’un temps où l’on s’impatiente dans le carcan de la pensée abstraite, où l’on tourne comme un lion en cage dans la rumination théorique, parce qu’on la sent incapable de comprendre une nature en proie au changement perpétuel et à la création infinie. »
    « Montaigne nous révèle que le bonheur est dans l’instant pour peu que nous nous accordions parfaitement avec l’événement. Il n’est même d’autre définition du bonheur que celle d’être une opportunité permanente se renouvelant dans chaque acte. Il y a un monde dans une seconde. »
  • UN AVIS :
    Vous l’aurez compris après ces brefs extraits : Montaigne est d’une actualité brûlante et Joseph Macé-Scaron a le mérite de nous en rappeler toute l’évidence. En ces temps de quête individuelle pour une meilleure connaissance de soi, inutile d’aller chercher des réponses dans les philosophies orientales ou antiques. Montaigne n’attend que d’être relu pour nous transmettre ce message essentiel : nous ne savons rien et c’est ainsi. Ce qui compte, c’est de vivre « à propos », chaque instant, d’agir, de chercher à mieux se connaître, en toute simplicité. Il est inutile de se faire des illusions : « au plus élevé trône du monde, si ne sommes assis que sur notre cul. » Bien sûr, cette introduction à Montaigne n’a de réel intérêt que si elle conduit à la lecture des « Essais ». Arlea vient d’ailleurs de publier une nouvelle version à la portée de tous. Un dernier mot sur le livre de Macé-Scaron pour prévenir le lecteur : c’est un livre de journaliste passionné, l’auteur est foisonnant et s’écarte parfois de son sujet.
  • UNE NOTE :
    [ - = A EVITER, = SANS PLUS, = BON MOMENT,
    = TRES BON MOMENT, = EXCEPTIONNEL ]

N° 130 LUNDI 10 MARS 2003
" LE METIER DE VIVRE " DE CESARE PAVESE 
FOLIO 1895, 1958, 470 P.
  • LE GENRE : journal
  • L’AUTEUR :
    Cesare Pavese, 1908-1950, est un écrivain italien. Il a commencé sa carrière par des traductions, avant d’écrire lui-même. Il a mené à Turin une vie très sérieuse toute dévouée à l’édition. Son œuvre, poétique et romanesque, est marquée par son amour de la campagne, dont il fait des descriptions sobres, et du passé, de l’enfance. Malgré ses succès et la reconnaissance, il ne cessera de chercher à comprendre le monde, à s’opposer à son penchant vers la mort, le suicide. Mais en 1950 la lassitude le gagne et il finit par se donner la mort dans une chambre d’hôtel de Turin. Il venait de publier un de ses plus grands romans, « La lune et les feux ».
  • LE SUJET :
    Ce livre est le journal intime de Cesare Pavese, commencé en 1935 et publié posthume en 1952. Comme son titre l’indique, l’auteur nous fait partager, à travers des monologues avec lui-même, ses difficultés à vivre, son attachement à l’enfance, sa tentation pour le suicide qui a été une constante de sa vie. Au-delà du « métier de vivre », ce livre est aussi un témoignage de sa passion pour la littérature.
  • EXTRAITS :
    29/12/35 : « Des deux choses, écrire des poèmes et étudier, c’est dans la seconde que je trouve le plus grand et le plus constant réconfort. »
    10/04/36 : « C’est seulement ainsi que s’explique mon actuelle vie de suicidé. Et je sais que je suis pour toujours condamné à penser au suicide devant n’importe quel ennui ou douleur. C’est cela qui me terrifie : mon principe est le suicide, jamais consommé, que je ne consommerai jamais, mais qui caresse ma sensibilité. »
    23/11/37 : « L’unique joie au monde c’est de commencer. Il est beau de vivre parce que vivre c’est commencer, toujours, à chaque instant. Quand ce sentiment fait défaut – prison, maladie, habitude, stupidité - on voudrait mourir. »
    26/11/37 : « Tous les hommes ont un cancer qui les ronge, un excrément quotidien, un mal récurrent : leur insatisfaction ; le point de rencontre entre leur être réel, squelettique, et l’infinie complexité de la vie. Et tous s’en aperçoivent tôt ou tard. »
    15/05/39 : « La politique est l’art du possible. Toute la vie est politique. »
    06/09/45 : « Il n’est pas beau d’être enfant ; il est beau, étant vieux, de penser à quand on était enfant. »
    16/09/46 : « Il y a un seul plaisir, celui d’être vivant, tout le reste est misère. »
  • UN AVIS :
    Que ce journal n’a rien à voir avec la plupart de ceux qui paraissent aujourd’hui ! Le lecteur y rencontre un écrivain, un grand, une plume, un homme tourmenté, hanté par la possibilité du suicide dès sa vie de jeune homme. Il y résiste tant que le plaisir, le travail surpassent la souffrance et le cœur qui se serre. Le mystère reste entier sur les raisons du basculement. Il cède au moment où, comme il l’écrit, il est « roi dans son métier ». Peut-être parce qu’il y a tout fait ? Mystère, vraiment. Vous l’aurez compris, « Le métier de vivre » porte bien son titre. Dans son journal, Pavese ne s’intéresse que peu à l’actualité du monde. Il se concentre sur la plus essentielle : l’actualité intime angoissante, pour mieux affronter la vie.
  • UNE NOTE :
    [ - = A EVITER, = SANS PLUS, = BON MOMENT,
    = TRES BON MOMENT, = EXCEPTIONNEL ]

N° 129 LUNDI 3 MARS 2003
" DICTIONNAIRE DES CLICHES LITTERAIRES " 
HERVE LAROCHE, ARLEA POCHE, 2003, 190 P.
  • LE GENRE : essai
  • LE SUJET :
    Ce dictionnaire réunit tous les clichés collectionnés dans les romans de notre époque. L’auteur en distingue deux types : les habitudes inconscientes d’écriture encouragées par la paresse d’écriture et le cliché en tant qu’élément de la construction pour donner une valeur littéraire. La seconde forme est privilégiée dans ce livre. Hervé Laroche a cherché à comprendre ce qui « fait entrer le lecteur en littérature ».
  • EXTRAITS :
    Foncer : une seule manière : tête baissée. Une seule destination : dans le piège.
    Idée : souvent malencontreuse, hélas. Une malencontreuse idée est nettement meilleure qu’une mauvaise idée.
    Mystère : toujours insondable, s’il n’est pas le plus grand. Mot fatigué. La réussite de ce crétin de Willy demeurait pour lui un insondable mystère.
    Souvenir : être littéraire de première importance, mobilisable à tout moment. C’est bien pratique. (…)
  • UN AVIS :
    Le lecteur ressort de ce dictionnaire avec une claire conscience du fait que « le cliché est un signal sur le marché de la qualité littéraire ». La collection est ici impressionnante. Elle vous fera probablement voir certaines de vos lectures sous un autre angle. L’écrivain en herbe y trouvera quant à lui une mine aux trésors. Un dernier conseil : ne manquez pas la « mise en bouche » du livre, un exemple par excellence de l’utilisation abusive des clichés.
  • UNE NOTE :
    [ - = A EVITER, = SANS PLUS, = BON MOMENT,
    = TRES BON MOMENT, = EXCEPTIONNEL ]

N° 128 LUNDI 24 FEVRIER 2003
" BD GUIDE " 
UNE ENCYCLOPEDIE OMNIBUS, 2003, 1528 P.
  • LE GENRE : encyclopédie petit format
  • L'EDITEUR :
    Ce livre est un ouvrage collectif. Omnibus, depuis 1988, est l’éditeur des « gros livres pour lecteurs voraces ». Ses publications font en moyenne 1000 pages pour 22,50 euros. Au catalogue figurent notamment l’œuvre complète de Simenon, mais aussi le « Cinéguide » désormais annuel.
  • LE SUJET :
    En cinq parties, cette encyclopédie présente une histoire de la BD internationale, avec un focus pays par pays, les dictionnaires des auteurs, des personnages et séries et des publications. Les annexes, très fournies, proposent les 100 meilleures BD, une bibliographie et un glossaire riches.
  • EXTRAITS :
    Impossible de citer un extrait de ce livre tant il y a de quoi à presque chaque page. Fallait-il reprendre l’histoire, le parcours de Hergé, celui de Titeuf ou de Pif le chien ? A vous de vous plonger dans cette lecture.
  • UN AVIS :
    Le « BD Guide » est une somme qui ravira fans et simples amateurs du 8ème art. En un petit volume très pratique, le lecteur dispose de l’essentiel de la bande dessinée sous forme de notices simples mais bien argumentées. Une fois ouvert, le livre conduit de découverte en découverte, d’anecdotes en précisions. Année après année, la BD confirme sa bonne santé. Avec 892.600 exemplaires, « La loi du préau » de Titeuf est le livre le plus vendu en France en 2002, loin devant toutes les autres formes d’édition. Un phénomène que ce guide aide à comprendre. Un regret : les illustrations en noir et blanc.
  • UNE NOTE :
    [ - = A EVITER, = SANS PLUS, = BON MOMENT,
    = TRES BON MOMENT, = EXCEPTIONNEL ]

N° 127 LUNDI 17 FEVRIER 2003
" CE QUE JE CROIS " 
UN LIVRE DE CARLOS FUENTES, GRASSET, 2003, 400 P.
  • LE GENRE : essai
  • L'AUTEUR :
    Carlos Fuentes, 75 ans, est un des plus brillants représentants de la littérature latino-américaine. Il a écrit une vingtaine de romans, mais aussi du théâtre et des essais. Il a été lauréat de plusieurs prix littéraires. Sa carrière l'a conduit à être professeur aux Etats-Unis et ambassadeur du Mexique en France. Il vit aujourd'hui à Londres où il continue à écrire au moins cinq heures par jour.
  • LE SUJET :
    Sous la forme d'un abécédaire, Carlos Fuentes fait avec " Ce que je crois " le point de son parcours intellectuel. De A comme Amitié à Z comme Zurich, il nous fait partager le fruit de sa pensée et de son expérience à travers les mots-clés de sa vie.
  • EXTRAITS :
    " L'expérience de l'action est la condition sine qua non du bonheur. "
    " Non, vraiment, il vaut mieux être né. Et il incombe à chacun de nous d'examiner pourquoi cela en vaut la peine, de se poser la question sans trêve (ni espoir de réponse) ; nous, les interrogateurs de l'expérience : Quelles sont les relations entre destin et liberté ? Dans quelle mesure chacun d'entre nous peut-il donner une forme personnelle à son expérience ? Quelle part revient au changement, quelle autre à la permanence ? Que doit l'expérience à la nécessité, au hasard, à la liberté ? Et pourquoi nous définissons-nous par l'ignorance de ce que nous sommes : l'union d'une âme et d'un corps, tout en continuant d'être exactement ce que nous ne comprenons pas ? "
    " Le livre dit que notre vie est un répertoire de possibilités qui transforment le désir en expérience et l'expérience en destin. "
    " De nos jours plus que jamais, un livre et une bibliothèque nomment le monde et donnent une voix à l'être humain. "
    " Le roman nous annonce sans répit un nouveau monde : un monde imminent. (…) Nous pensions connaître le monde ; maintenant, nous devons l'imaginer. "
  • UN AVIS :
    Comme le laissent entrevoir ces extraits, " Ce que je crois " est d'abord un immense plaisir de lecture. Peut-être ne connaissez-vous pas Carlos Fuentes. Vous serez à coup sûr séduit par son style dès les premières lignes. Au fil des pages émerge ensuite une pensée, celle d'un honnête homme, un homme d'action d'une lucidité qui touche juste. A plus d'un passage vous vous arrêterez un instant pour formuler ce constat : " mais c'est exactement cela, il a raison ". Et quand un livre interroge à ce point, nous renvoie sans cesse à notre propre réflexion, c'est le signe indiscutable du chef d'œuvre. De ces chefs d'œuvre qui font qu'il y a un avant et un après. Un grand moment !
  • UNE NOTE :
    [ - = A EVITER, = SANS PLUS, = BON MOMENT,
    = TRES BON MOMENT, = EXCEPTIONNEL ]

" L'ANNEE 2002 DANS LE MONDE " 
UN LIVRE DE MARYVONNE ROCHE, 2003, FOLIO ACTUEL, 432 P.
  • LE GENRE : chronologie
  • LES AUTEURS :
    Ce livre est le fruit du travail de Maryvonne Roche, aidée du service Documentation du journal Le Monde.
  • LE SUJET :
    " L'année X dans Le Monde " est un rendez-vous annuel depuis de nombreuses années. Sous forme de chronologie détaillée sont égrainés les principaux événements de l'année écoulée en France et à l'étranger. Chaque mois, une rubrique est de plus consacrée aux faits culturels.
  • UN AVIS :
    Ce livre de poche permet de conserver une chronologie détaillée de l'année qui vient de s'achever. A tout moment, grâce à un lexique extrêmement précis, il permet de retrouver une date déjà oubliée. Un outil indispensable dans toute bibliothèque bien constituée.
  • UNE NOTE :
    [ - = A EVITER, = SANS PLUS, = BON MOMENT,
    = TRES BON MOMENT, = EXCEPTIONNEL ]

N° 126 LUNDI 3 FEVRIER 2003
" QU'EST-CE QU'UN ECRIVAIN ? " 
UN LIVRE DE A. DUCHESNE ET T. LEGUAY, MOTS & CIE, 2002, 192 P.
  • LE GENRE : essai
  • LES AUTEURS :
    Alain Duchesne et Thierry Leguay sont tous deux professeurs de lettres au Mans. Ils ont écrit plusieurs livres consacrés à la littérature.
  • LE SUJET :
    Pour répondre à la question que pose ce livre, ses auteurs ont tout simplement cherché des explications auprès des écrivains. Ils proposent une collection de citations, puisées dans la presse ou les journaux intimes, qu'ils commentent. Elles sont classées par thème, du " commencement " à la " publication ", en passant par le lieu de travail… Les écrivains cités sont de tous horizons littéraires.
  • EXTRAITS :
    " L'écrivain pourrait être défini sans détour comme celui qui a toujours voulu écrire. "
    " Ecrire réclame du temps. Beaucoup de temps… Des heures volées aux autres, des heures qu'il faut arracher aux jours qui passent, aux nuits trop courtes, aux sollicitations multiples… "
    Pierre Benoit : " Un an pour préparer un roman, cinq mois pour l'écrire, huit jours pour s'en remettre. "
    Marguerite Duras : " L'écriture, c'est l'inconnu. Si on savait quelque chose de ce qu'on va écrire, avant de le faire, on n'écrirait jamais. "
    Hemingway : " Un écrivain sans oreille est comme un boxeur sans main gauche. "
    Cioran : " Si je peux me féliciter d'une chose, c'est de n'avoir tenu compte de l'avis de personne. Et c'est le conseil que j'ai donné à tous les écrivains qui m'ont sollicité. "
  • UN AVIS :
    Ce livre vous conduira avec curiosité dans les coulisses de la création littéraire. Si l'envie d'écrire vous démange, vous apprendrez les efforts et les doutes des écrivains d'hier et d'aujourd'hui. Ecrire n'est pas une mince affaire. Avoir du succès reste exceptionnel, il ne faut pas se leurrer à une époque où la tentation n'a jamais été aussi présente chez les Français. Saviez-vous que " L'écume des jours " de Vian ne s'est que vendu à 3.000 exemplaires entre 1947 et 1962 ? Reste une évidence : si une petite voix vous taraude pour écrire, ne boudez pas votre plaisir, osez !
  • UNE NOTE :
    [ - = A EVITER, = SANS PLUS, = BON MOMENT,
    = TRES BON MOMENT, = EXCEPTIONNEL ]

" SUCCES LITTERAIRES DU XXe SIECLE " 
UN LIVRE TANA EDITIONS, 2002, 192 P.
  • LE GENRE : beau livre et anthologie
  • LES AUTEURS :
    Cet ouvrage a été écrit avec les contributions de nombreux bibliothécaires et universitaires.
  • LE SUJET :
    Ce livre s'intéresse à l'histoire des plus grands succès littéraires du XXème siècle. Du " Grand Meaulnes " à " L'insoutenable légèreté de l'être ", mais aussi " Lolita " ou " Le nom de la rose ", il raconte comment sont nés ces chefs-d'œuvre en brefs chapitres. Chacun d'eux présente la photo de la première édition du livre, une biographie de son auteur et la fameuse naissance de l'exploit.
  • EXTRAITS :
    Georges Simenon : " On ne devient pas écrivain, on naît écrivain. On ne devient pas peintre, on naît peintre. C'est un besoin. "
    Albert Camus : " Une œuvre d'homme n'est rien d'autre que ce long cheminement pour retrouver par les détours de l'art les deux ou trois images simples et grandes sur lesquelles le cœur, une première fois, s'est ouvert. "
    Françoise Sagan : " Ecrire est la seule vérification que j'aie de moi-même. C'est à mes yeux le signe actif que j'existe. "
  • UN AVIS :
    Vous l'avez compris à travers ces citations : voici un beau livre à vous procurer de toute urgence, toutes affaires cessantes si vous aimez les mots. La découverte du parcours de chacun des auteurs cités est un pur régal. Les anecdotes sont plus savoureuses les unes que les autres. Au sujet de " Lolita ", Nabokov évoque " cinq années de doutes monstrueux et de labeurs diaboliques ". " On doit tirer tout ce qu'on peut des mots, car c'est le seul vrai trésor qu'un écrivain vrai possède ; les grandes idées générales sont dans la gazette d'hier " a-t-il écrit. Mais au fait, qu'est-ce donc un chef d'œuvre ? Raphaële Vidaling, qui a coordonné cet ouvrage, en donne la meilleure définition : " Avant ou après eux, le monde n'est pas tout à fait pareil ". Précipitez-vous !
  • UNE NOTE :
    [ - = A EVITER, = SANS PLUS, = BON MOMENT,
    = TRES BON MOMENT, = EXCEPTIONNEL ]

N° 125 LUNDI 27 JANVIER 2003
" VIVRE CONTENT " 
UN LIVRE DE JEAN-LOUIS SERVAN-SCHREIBER, ALBIN MICHEL, 2002, 192 P.
  • LE GENRE : développement personnel
  • L'AUTEUR :
    Jean-Louis Servan-Schreiber, 65 ans, est issu d'une famille qui a marqué le monde de la presse et de la politique. Son frère Jean-Jacques est le créateur de L'Express, avec Françoise Giroud en 1953, et a mené une carrière politique nationale. Lui-même fonde L'Expansion, le premier magazine économique français, en 1967. Il cède son groupe de presse en 1994 et part au Maroc. Il revient en 1997 pour racheter le magazine Psychologies, dont la diffusion passe de 70.000 à 250.000 exemplaires aujourd'hui. Ce livre est son neuvième ouvrage, le plus connu restant " L'art du temps ".
  • LE SUJET :
    Jean-Louis Servan-Schreiber nous fait partager son expérience sur le chemin qui mène au bonheur, ou plus exactement à la vie heureuse. Conscient que cette quête est souvent vaine, voire illusoire pour beaucoup, il ouvre la voie d'un bonheur accessible, modeste, celle d'un contentement de tous les jours. Il invite à cultiver les moments de bonheur plutôt qu'à rechercher un absolu rare. Son propos est décliné au fil d'une série de mots-clés de notre vie : la famille, la liberté, l'action, la mort, le courage…
  • EXTRAITS :
    Rappelant Sénèque : " Ce qui nous fait du mal ce ne sont pas les choses, mais l'opinion que nous nous faisons d'elles. "
    " Pour maintenir le cap, j'ai dû apprendre à dire non à tout ce qui viendrait en trop, y compris ce dont je peux avoir envie, mais qui bousculerait tout le reste. A l'expérience, ce " non ", c'est à moi que je l'oppose le plus souvent. "
    " La vision de la vie que nous communiquent les médias, la littérature et la vulgate psychanalytique est biaisée par le négatif au point que nous ne réalisons souvent pas à quel point nos vies sont enviables. "
    " Après avoir pris en compte l'idée d'impermanence, je suis devenu moins impatient, car j'ai compris qu'attendre demain, c'était me voler d'aujourd'hui. "
    " Réalisant que la pauvreté de mes savoirs resterait incurable, je découvrais heureusement en même temps qu'elle ne m'empêcherait pas de vivre content. "
    " A défaut d'être maître de l'univers, je peux tenter de le devenir de mon for intérieur. "
  • UN AVIS :
    Le parcours de Jean-Louis Servan-Schreiber est passionnant. Patron de presse à succès et envié, il a du jour au lendemain tout plaqué en France. Il y est revenu sur la pointe des pieds pour reprendre un magazine aujourd'hui pleinement dans l'air du temps. Il a fui le pouvoir, une carrière brillante et jalousée pour nous parler de l'essentiel : la vie. Et il le fait avec talent ! On ne saurait trop vous conseiller la lecture de " Vivre content ". Cette synthèse pour " vivre mieux " est à la portée de tous. Chacun y trouvera des pistes lucides et simples pour voir la vie autrement. JLSS touche juste. Dans un entretien à la parution de ce livre il avait encore ces mots : " Il faut chaque matin se rappeler les raisons que l'on a de ne pas se plaindre. Le contentement devient un entraînement. " A vous de jouer !
  • UNE NOTE :
    [ - = A EVITER, = SANS PLUS, = BON MOMENT,
    = TRES BON MOMENT, = EXCEPTIONNEL ]

N° 124 LUNDI 20 JANVIER 2003
" L'ARBRE DES POSSIBLES " 
UN LIVRE DE BERNARD WERBER, ALBIN MICHEL, 2002, 308 P.
  • LE GENRE : recueil de nouvelles
  • L'AUTEUR :
    Bernard Werber, 42 ans, a bifurqué du droit au journalisme scientifique, avant de finir par se consacrer exclusivement à l'écriture. Il est notamment l'auteur des " Fourmis ", paru en 1991 et écrit dès l'année de son bac, dont il a écrit plusieurs suites. En 1999 paraît sa première BD, " Exit ". Il travaille aujourd'hui sur de multiples projets, dont une adaptation au cinéma d'un de ses romans. Faites mieux connaissance sur son site perso : www.werber.imaginet.fr
  • LE SUJET :
    " L'arbre des possibles et autres histoires " est un recueil de nouvelles fantastiques. En quelques pages, chacun des vingt textes emporte dans un monde qui est ou pourrait nous être proche, à une virgule près… De l'idée présentée dans la nouvelle-titre, Bernard Werber souhaite monter une association pour dresser l'arbre des possibles, " l'arborescence de tous les futurs possibles pour l'humanité, la planète, la conscience. "
  • UN AVIS :
    Depuis ses débuts, le milieu littéraire parisien est injuste avec Bernard Werber. Ses soutiens critiques sont rares, comme si on se méfiait des auteurs fantastiques en France. Son succès auprès du public est pourtant exceptionnel et ses livres figurent presque à chaque fois parmi les meilleures ventes. Osons dire que c'est largement mérité ! Bernard Werber est un raconteur d'histoires talentueux, un " auteur d'imagination " comme il aime à s'appeler. Son art s'oppose radicalement à celui des auteurs nombrilistes en vogue dans le microcosme littéraire. A notre époque morose, privée de grands enjeux pour l'avenir, ne devrions-nous pas accorder un peu plus d'attention aux raconteurs d'histoires ?
  • UNE NOTE :
    [ - = A EVITER, = SANS PLUS, = BON MOMENT,
    = TRES BON MOMENT, = EXCEPTIONNEL ]

N° 123 LUNDI 13 JANVIER 2003
" LE PARLER DES METIERS " 
UN DICTIONNAIRE DE PIERRE PERRET, ROBERT LAFFONT, 2002, 1184 P.
  • LE GENRE : dictionnaire
  • L'AUTEUR :
    Pierre Perret, 68 ans, a l'air indémodable. Chansonnier, fin gourmet, amoureux des bonnes choses de la vie, il nous fait partager ses passions à travers disques et livres. Pour Noël 2002, il nous offre une double actualité : ce dictionnaire et son nouvel album " Çui-là ".
  • LE SUJET :
    Ce dictionnaire est le fruit de quatorze ans de travail acharné pour collectionner les mots du langage des métiers. Pour ne dépendre d'aucun éditeur, Pierre Perret a financé à son compte le travail des linguistes qui ont enquêté dans les différentes corporations. Et c'est personnellement qu'il a mis en forme cette somme unique dans un volume imposant.
  • EXTRAITS :
    Pour un marin de la marine marchande, une " assistante sociale " est une prostituée, une " autoroute ", un endroit où la navigation est facile.
    Pour un agriculteur, " sortir des lards ", c'est retourner de grosses mottes dans une terre humide et grasse.
    A la télé, " on soulage ! " signifie éteindre les projecteurs.
  • UN AVIS :
    Parler de ce dictionnaire, c'est d'abord remercier son auteur de l'avoir écrit ! Quel travail époustouflant pour l'histoire. Amoureux des mots ou pas, chacun y trouvera le bonheur de la découverte d'expressions savoureuses, de traditions parlées uniques. Votre réflexe sera sans doute de vous intéresser à votre métier en premier. A coup sûr vous irez de surprise en surprise tant la collection est grande. Pierre Perret invite en fin d'ouvrage à échanger avec lui pour lui communiquer de nouveaux mots et donc enrichir ce travail. Souhaitons qu'il croule sous les courriers !
  • UNE NOTE :
    [ - = A EVITER, = SANS PLUS, = BON MOMENT,
    = TRES BON MOMENT, = EXCEPTIONNEL ]

" TELLUS, L'ENCYCLOPEDIE DU MONDE " 
UN LIVRE NATHAN, 2002, 736 P.
  • LE GENRE : encyclopédie
  • LE SUJET :
    Tellus est une banque de données historiques, géographiques, économiques et politiques sur tous les pays du monde. Après une courte partie consacrée au monde d'aujourd'hui, chaque pays fait l'objet d'une présentation très vivante alliant cartes, graphiques, schémas, pour évoquer autant la population et l'histoire, que les médias, la criminalité, l'éducation.
  • UN AVIS :
    Avec Tellus, Nathan réveille les atlas et autres encyclopédies sur les pays du monde. En une double page, ou plus si le pays le nécessite, le lecteur a sous les yeux les données essentielles. Ce livre viendra vite s'ajouter aux ouvrages de référence dans les bibliothèques de travail et ravira tous les curieux avides de savoir. Au fait, saviez-vous que la France tient la première place dans le monde pour l'alphabétisation, avec seulement 1 % d'analphabètes ?
  • UNE NOTE :
    [ - = A EVITER, = SANS PLUS, = BON MOMENT,
    = TRES BON MOMENT, = EXCEPTIONNEL ]

N° 122 LUNDI 6 JANVIER 2003
" MIEUX ORGANISER SA VIE " 
UN LIVRE DE D. SPRINCEANA ET S. ILLITCH, MAXIMA, 2002, 192 P.
  • LE GENRE : développement personnel
  • LES AUTEURS :
    Ils sont tous les deux consultants en ressources humaines et auteurs de plusieurs méthodes et formations.
  • LE SUJET :
    Ce livre est sous-titré " programme d'équilibre professionnel et personnel ". Chacun des chapitres démarre par un constat dans un domaine, destiné à provoquer une prise de conscience sur nos limites et marges de progression. L'état des lieux est suivi d'une partie travaux pratiques concrète pour progresser. L'idée est de devenir notre propre coach pour vivre mieux.
  • EXTRAITS :
    " Vous pensez peut-être que ce n'est pas vous mais les autres qui vous mettent des bâtons dans les roues ! Certes, mais ce programme n'est pas fait pour régler la situation des autres. Ce programme est fait pour changer votre situation. Il est fait pour vous apporter les " petits plus " qui font toute la différence entre les autres et vous. "
    " On peut estimer que 20 % des obstacles que nous rencontrons sont dus à notre milieu et à l'environnement, et que les 80 % restants ne tiennent qu'à nous-mêmes. "
    " Absolument tout noter : même les extravagances, même ce qui paraît n'avoir aucun sens, même ce qui semble aujourd'hui parfaitement irréalisable. Tout noter pour accumuler la matière qui vous permettra de commencer à travailler, bâtir des projets, passer à l'action, planifier, réaliser, obtenir le résultat recherché. "
    " Toutes les inventions, toutes les innovations commencent par une simple question, une simple interrogation qui tient en deux petits mots : " Et si ? ". "
  • UN AVIS :
    Ce livre tombe à pic au moment des bonnes résolutions de début d'année. Son intérêt majeur est de ne pas proposer une méthode toute faite à suivre en fermant les yeux. Au contraire, il donne de la matière pour ouvrir les yeux et construire sa propre progression à son rythme. A travers des grilles détaillées, il permet notamment de faire l'état des lieux de ses points forts et faibles dans les différents domaines de la vie. Plus important, en nous éloignant du train train quotidien, il nous remet en face de nos vrais désirs, ceux qui rendent heureux. Et comme le rappellent les auteurs : " 100 % des gagnants du Loto ont tenté leur chance ! ". Bonne lecture…
  • UNE NOTE :
    [ - = A EVITER, = SANS PLUS, = BON MOMENT,
    = TRES BON MOMENT, = EXCEPTIONNEL ]

" LES REPLIQUES QUI TUENT " 
UN LIVRE AUX EDITIONS L'ARCHIPEL, 2002, 282 P.
  • LE GENRE : anthologie
  • LE SUJET :
    Comme son titre l'indique, ce livre est une anthologie des plus savoureuses répliques au cinéma. Elles sont tirées de films français et étrangers. Toute l'originalité de ce livre est dans sa forme : celle d'un revolver !
  • EXTRAITS :
    Dans " Forrest Gump " de Robert Zemeckis : " La vie est comme une boîte de chocolats. On ne sait sur quoi on va tomber. "
    Dans " O Brother " de Joël et Ethan Coen : " N'oublie jamais, Delmar, que la femme est le plus diabolique instrument de torture jamais inventé pour nous mettre au désespoir. "
  • UN AVIS :
    Un livre indispensable. Il ravira les cinéphiles et tous les bibliophiles en quête de livres à la forme originale.
  • UNE NOTE :
    [ - = A EVITER, = SANS PLUS, = BON MOMENT,
    = TRES BON MOMENT, = EXCEPTIONNEL ]

N° 121 LUNDI 16 DECEMBRE 2002
" LES OMBRES ERRANTES " 
UN ESSAI DE PASCAL QUIGNARD, GRASSET, 2002, 92 P.
  • LE GENRE : essai
  • L'AUTEUR :
    Pascal Quignard est l'auteur de " Tous les matins du monde " en 1991, porté à l'écran avec Gérard Depardieu. En 1994, il renonce à son poste d'éditeur chez Gallimard pour se concentrer sur l'écriture. En 1998, il publie " Vie secrète ", un livre de réflexions ambitieux et rare. " Terrasse à Rome ", en l'an 2000, est le roman qui le fait découvrir d'un plus large public. " Les ombres errantes " est le premier titre d'un nouveau projet intitulé " Dernier royaume " et dont deux autres livres viennent de paraître, " Sur le jadis " et " Abîmes ", avant une suite en plusieurs volumes.
  • LE SUJET :
    Il faut commencer par écrire ce que ce livre n'est pas : ce n'est pas un essai au sens classique, pas un roman, pas un journal, ce ne sont pas des nouvelles, non plus de la poésie. Ce livre est une collection de fragments littéraires, mêlant souvenirs personnels, faits historiques, réflexions.
  • EXTRAITS :
    " Il y a dans lire une attente qui ne cherche pas à aboutir. Lire c'est errer. La lecture c'est l'errance. "
    " La terre tourne depuis - 3500 millions d'années. L'humanité vit depuis - 1 million d'années. L'histoire des civilisations humaines dure depuis - 10000 ans sans qu'elle soit continue ni évolutive. La part civilisée, artistique, noétique, littéraire ne constitue qu'une imperceptible fraction de l'expérience de l'espèce Homo. Imperceptible par l'espèce elle-même en général. Il y a eu seulement quelques œuvres, quelques objets, quelques sons, quelques livres, quelques murs aperçus de quelques hommes qui s'inclinent quelquefois, d'avant en arrière. "
  • UN AVIS :
    Avec " Les ombres errantes " et l'ensemble du " Dernier royaume ", nous sommes face à un objet littéraire non identifié. Une référence envisageable pour ce projet ? Les " Essais " de Montaigne. Le lecteur est embarqué dans ces fragments avec curiosité, tour à tour dérouté puis enchanté par des passages fulgurants. Pascal Quignard occupe plus que jamais une place à part dans le paysage littéraire contemporain. Son œuvre n'a pas fini de nous surprendre par sa capacité à nous éloigner des autoroutes littéraires et à inventer. Il a obtenu le Prix Goncourt pour " Les ombres errantes ", un choix osé, au regard des derniers lauréats, mais réjouissant.
  • UNE NOTE :
    [ - = A EVITER, = SANS PLUS, = BON MOMENT,
    = TRES BON MOMENT, = EXCEPTIONNEL ]

N° 120 LUNDI 9 DECEMBRE 2002
" LAROUSSE INSOLITE " 
UN LIVRE LAROUSSE, 2002, 208 P.
  • LE GENRE : dictionnaire inclassable
  • L'EDITEUR :
    Ce livre unique paraît à l'occasion du 150ème anniversaire de la maison d'édition, fêté cette année. L'exposition commémorative vient de s'achever il y a quelques jours à Paris.
  • LE SUJET :
    Les auteurs du livre se sont replongés avec gourmandise dans les archives Larousse pour en ressortir les plus belles illustrations des célèbres dictionnaires. De A à Z, celui-ci égraine un peu de notre histoire et celle de nos parents, sous forme d'un dictionnaire en images pour adultes.
  • UN AVIS :
    Ce dictionnaire est une invitation à un voyage intemporel dans notre mémoire. Jeune ou moins jeune, chacun a un jour tourné les pages d'un Larousse et ne pourra rester indifférent à cette avalanche de belles images. La maison d'édition ne pouvait rendre un plus bel hommage à son fondateur, qui peut être fier de son héritage et de ce que signifie son nom dans l'imaginaire collectif. C'est aussi un bel hommage à nos souvenirs et, à ce titre, un cadeau forcément apprécié des amateurs de livres.
  • UNE NOTE :
    [ - = A EVITER, = SANS PLUS, = BON MOMENT,
    = TRES BON MOMENT, = EXCEPTIONNEL ]

N° 119 LUNDI 2 DECEMBRE 2002
" LE GRAND LIVRE DES PETITES CURIOSITES FRANCAISES " 
UN LIVRE DE JERÔME DUHAMEL, ALBIN MICHEL, 2002, 252 P.
  • LE GENRE : curiosité inclassable
  • L'AUTEUR :
    L'auteur dédie ce livre à son grand-père, qui lui a dit un jour il y a longtemps : " Ta vie, mon petit, elle ne vaudra d'être vécue que si tu ne laisses jamais mourir ta curiosité d'enfant… " Dixit Georges Duhamel.
  • LE SUJET :
    Jérôme Duhamel définit son livre comme un " objet de plaisir ", surtout pas un dictionnaire, un glossaire, une nomenclature. Il rassemble 1.590 notices consacrées à autant de curiosités de notre patrimoine. Il éclaire d'un autre jour bien de nos connaissances quotidiennes.
  • EXTRAITS :
    " Dans les heures qui suivirent la décapitation de Louis XVI, plusieurs de ses domestiques, son piqueur, son inspecteur des " menus plaisirs " et sa boutiquière choisirent de se suicider."
    " C'est parce que sa recette d'un fromage frais lui venait d'un vacher suisse du canton de Vaud que Charles Gervais l'appela " le Petit Suisse ". "
    " Dans sept crimes sur dix commis en France, la victime connaissait son assassin, parent, ami, voisin..."
    " Le tout premier livre de poche français parut le 9 février 1953 : il s'agit du roman de Pierre Benoît, " Koenigsmark ". Le n°1000 fut atteint dès 1965."
    " Louis était le troisième enfant de Jean-Romain Lefèvre et d'Isabelle Utile. Il reprit les initiales de ses parents - LU - pour commercialiser ses petits beurre, en 1886."
  • UN AVIS :
    Quelle curiosité ! C'est sans doute le plus beau compliment que l'on peut faire à Jérôme Duhamel. Son livre est un véritable trésor de pépites sur notre petite et grande histoire. Le lecteur va de surprise en surprise, pas une page ne laisse indifférent. Le tout est richement illustré de documents qui soit rappellent de bons souvenirs, soit plongent dans un passé à redécouvrir. Un conseil : ce livre est encore meilleur à lire en famille ou entre amis. D'une notice peut naître la plus savoureuse des conversations… Donc inutile d'ajouter, à cette époque de l'année, qu'il est une excellente idée de cadeau.
  • UNE NOTE :
    [ - = A EVITER, = SANS PLUS, = BON MOMENT,
    = TRES BON MOMENT, = EXCEPTIONNEL ]

N° 118 LUNDI 25 NOVEMBRE 2002
" POIDS LEGER " 
UN LIVRE D'OLIVIER ADAM, EDITIONS DE L'OLIVIER, 2002, 160 P.
  • LE GENRE : roman
  • L'AUTEUR :
    Olivier Adam, 28 ans, a peu lu jusqu'au lycée, bien que son père est un passionné de littérature. Son prof de français de première lui fait découvrir les auteurs contemporains. C'est le déclic : il lit avec boulimie et se met à écrire de la poésie. Suivent les premiers romans non publiés, puis les envois aux maisons d'édition ou aux auteurs qu'il aime comme Eric Holder. Un jour le coup de fil arrive : Le Dilettante accepte de publier son premier roman, " Je vais bien, ne t'en fais pas ", sorti début 2000. Celui-ci est le troisième. Diplômé d'un DESS de gestion des entreprises culturelles, il travaille dans ce domaine. Il se considère comme un autodidacte de l'écrit. Ses personnages, dont il doit se sentir proche, sont toujours dans " l'insécurité sociale ". " Les romans tentent généralement de nous faire croire au réel. Moi, je rends compte de la fragmentation de nos vies, de notre incapacité à nous en saisir ", disait-il à L'Humanité en septembre dernier.
  • LE SUJET :
    Antoine, le narrateur, est employé dans une maison de pompes funèbres. Il supporte de plus en plus mal sa condition, les fins de mois difficiles. Il trouve des échappatoires dans la boxe, des tentatives d'aimer… difficiles.
  • EXTRAIT :
    " J'ai huit ou dix ans. Il me laisse avec maman, mon frère et ma sœur dans la maison trop silencieuse, petite et rangée. Il y a après le départ pour son boulot un temps creux et vide, un bégaiement des choses, une hésitation. Ma sœur et moi, on se précipite à la fenêtre de devant, celle qui donne sur la route. On lui fait signe. Il se retourne, nous voit agiter la main et répond. Il se penche sur le bas-côté pour ramasser une herbe qu'il coince entre ses dents. "
  • UN AVIS :
    Antoine est un personnage typique d'Olivier Adam, un de ces incapables à " avoir prise sur la vie ". Ce qui frappe et séduit ici, c'est le style : le lecteur est pris dans les pensées du personnage. Les jours passent et la vie est de plus en plus difficile. Le ton est dur, on sent la tension monter, le craquement qui approche. L'émotion est palpable. On est emporté dans cet ordinaire insurmontable et pourtant si banal. Tout le talent d'Olivier Adam est dans ce style émouvant et d'une maîtrise parfaite. Un nouvel auteur qui compte est né, c'est sûr.
  • UNE NOTE :
    [ - = A EVITER, = SANS PLUS, = BON MOMENT,
    = TRES BON MOMENT, = EXCEPTIONNEL ]

N° 117 LUNDI 18 NOVEMBRE 2002
" HONGROISE " 
UN LIVRE D'ERIC HOLDER, FLAMMARION, 2002, 204 P.
  • LE GENRE : roman
  • L'AUTEUR :
    Eric Holder, 42 ans, est un des talents réguliers de la littérature française d'aujourd'hui. Il vit dans un petit village de Seine-et-Marne, à l'écart du tumulte parisien. " Mademoiselle Chambon ", en 1996, avait été son premier succès critique et public. Dans " La Correspondante ", en 2000, il levait le voile sur une part de son intimité avec un personnage qui portait son nom, très porté sur la bouteille, penchant désormais dépassé. " Hongroise " est son huitième roman, son vingt-et-unième livre depuis 1984. A Télérama, il tenait ces propos en 1997 : " Ecrire, c'est comme cueillir une poire. On met la main dessous, doucement. Si elle est mûre, elle tombe. Toute seule. Le mystère, c'est qu'il n'y a rien à comprendre. C'est comme cela. On pense à une personne, on lui donne un nom puis un métier. On attend. On travaille. Sur cinq pages noircies la nuit, on en garde une. "
  • LE SUJET :
    Le livre s'ouvre sur le décès de Claude, un ami du narrateur dans leur petit village. Cette disparition est prétexte à un retour sur sa vie, découverte au fil de quelques discussions entre les deux amis…
  • EXTRAIT :
    " Noël approchait. Les seuls signes, au hameau, auraient dû être selon l'habitude le remplacement d'une affiche pour les engrais, sur l'unique panneau publicitaire que nous possédons, par un immense cliché de dinde au four ; la provision soudaine de prospectus dans les boîtes aux lettres. Mais les femmes s'y étaient mises. Nous savions qu'avait été évoqué en conseil municipal, la question de l'achat d'une étoile et sa guirlande d'ampoules électriques. Marcel, qui est employé à la mairie, l'aurait tendue au-dessus de ces deux preuves de notre humanité : le container à verre, l'arrêt d'autocar. "
  • UN AVIS :
    Tout le talent d'Eric Holder est là : bâtir un beau roman de presque rien, de quelques paroles échangées, de quelques souvenirs. Il saisit sur le papier l'essentiel du sensible, d'une vie. Il captive sans céder à aucun effet de mode, à aucune allusion dont se gargarisent beaucoup d'autres dans leurs livres. Il emporte avec ses mots, leur petite musique, une poésie de l'ordinaire. Ce roman est la preuve, pour ceux qui ne l'avaient pas encore compris, qu'Eric Holder est un grand écrivain.
  • UNE NOTE :
    [ - = A EVITER, = SANS PLUS, = BON MOMENT,
    = TRES BON MOMENT, = EXCEPTIONNEL ]

" DEPUIS QUAND ? " 
UNE ENCYCLOPEDIE LAROUSSE, 2002, PREMIERE EDITION, 449 P.
  • LE GENRE : encyclopédie
  • L'AUTEUR :
    " Instruire tout le monde sur toute chose. " , telle était la devise de Pierre Larousse dont l'aventure a démarré en 1852 avec " La lexicologie des écoles ". Le " Nouveau dictionnaire de la langue française " est lui paru en 1856. La maison d'édition fête donc cette année son 150ème anniversaire, avec une belle exposition au Palais de la Découverte à Paris. Elle se termine cette semaine. Pour les passionnés, rendez-vous sur : www.larousse.net
  • LE SUJET :
    A travers 1.400 notices, cette encyclopédie raconte l'origine des choses et des objets de la vie quotidienne. Du beurre à la TVA, en passant par le drapeau tricolore, l'histoire qui nous touche délivre ses secrets.
  • EXTRAIT :
    Point zéro de la France : " C'est le 22 janvier 1924 que fut posée une étoile de bronze sur le parvis de Notre-Dame de Paris, point à partir duquel est calculé le kilométrage des routes françaises. Cette étoile a été enlevée en 1966 en raison de la construction d'un parking (…). La remise en place de l'étoile a eu lieu en 1972. "
  • UN AVIS :
    Tout simplement indispensable dans votre bibliothèque, comme bien des ouvrages Larousse. Cette encyclopédie est un concentré de pépites souvent insoupçonnées, fruit d'un travail acharné de l'auteur. Pour les plus jeunes, elle peut se révéler une porte d'entrée originale vers la grande histoire.
  • UNE NOTE :
    [ - = A EVITER, = SANS PLUS, = BON MOMENT,
    = TRES BON MOMENT, = EXCEPTIONNEL ]

N° 116 LUNDI 11 NOVEMBRE 2002
" ET SI CA VENAIT DU VENTRE ? " 
UN LIVRE DE PIERRE PALLARDY, ROBERT LAFFONT, 2002, 258 P.
  • LE GENRE : essai sur la santé
  • L'AUTEUR :
    Pierre Pallardy est osthéopathe et diététicien. Il a écrit plusieurs best-sellers sur le sujet, dont " Les chemins du bien-être " en 1990 et " Plus jamais mal au dos " en 2001.
  • LE SUJET :
    Après trente-cinq ans d'expérience et de pratique, Pierre Pallardy expose dans ce livre sa conviction de fond : " notre ventre est notre second cerveau ". De nombreux maux y prennent naissance et en retrouver l'équilibre est gage de vitalité. Il propose donc une méthode en sept points pour cultiver votre forme. Elle commence par une bonne respiration. Le livre s'achève par une revue des maux les plus courants de notre vie quotidienne et la façon d'y réagir.
  • EXTRAIT :
    " Nous sommes ce que nous mangeons. "
    " Le ventre est bien structurellement et neurochimiquement un second cerveau, connecté directement au cerveau de l'encéphale, dont il est complémentaire. Il produit à travers l'intestin entre 70 et 85 % des cellules immunitaires de l'organisme qui innervent les organes et garantissent notre vie et nous protègent contre les maladies graves. "
  • UN AVIS :
    Les dernières découvertes scientifiques corroborent l'expérience de Pierre Pallardy. Elles donnent d'autant plus d'intérêt à ce concentré de bon sens, qui a permis à l'auteur de soigner de nombreux sportifs et personnalités. Sa méthode est à la portée de tous, il suffit d'un peu de volonté et de persévérance. Il y a fort à parier que vous ressortirez de cette lecture avec un nouveau regard sur votre " second cerveau ". Pas étonnant que ce livre figure depuis plusieurs semaines parmi les meilleures ventes de livres.
  • UNE NOTE :
    [ - = A EVITER, = SANS PLUS, = BON MOMENT,
    = TRES BON MOMENT, = EXCEPTIONNEL ]

N° 115 LUNDI 4 NOVEMBRE 2002
" ONE MAN SHOW " 
UN LIVRE DE NICOLAS FARGUES, P.O.L., 2002, 240 P.
  • LE GENRE : roman
  • L'AUTEUR :
    Nicolas Fargues, 30 ans, est un des jeunes espoirs de la littérature française. Ce roman est son troisième, après " Demain si vous le voulez bien " en 2001 et " Le tour du propriétaire " en 2000. Il l'a écrit dans le métro, pendant son temps de transport pour aller au travail.
  • LE SUJET :
    Christophe Hostier est un jeune auteur bien d'aujourd'hui. Hyper narcissique, l'écriture est pour lui la seule façon de se réaliser, elle est source de reconnaissance à " échelle nationale ". Sa réussite le conduit dans le petit monde très parisien de la télévision…
  • EXTRAIT :
    " (…) vous savez, un livre, c'est jamais vraiment soi, c'est forcément un choix de soi parmi plein de soi-mêmes possibles, on est toujours plus compliqué que les choses qu'on affirme sur soi, on est toujours plus nuancé, plus contradictoire. "
    " La télé, je ne t'apprends rien, ça paraît tout puissant, ça en met plein la vue à tout le monde, mais c'est super médiocre. Au fond, on a du mal à le concevoir mais c'est une entreprise comme une autre, avec ses ambitieux, ses mégalos, ses petits chefs et ses petits employés médiocres qu'on croise dans les couloirs ou à la machine à café, sauf que certains d'entre eux passent à la télé… "
  • UN AVIS :
    Nicolas Fargues nous entraîne avec talent dans les univers de l'édition et surtout de la télévision dans la capitale. Son regard est lucide et sans complaisance sur les apparences du milieu. Il assène ses vérités en quelques mots et non sans humour. Son personnage croise toutes les stars " incontournables " du paysage audiovisuel du moment. Ces allusions l'ont personnellement conduit sur bien des plateaux de télévision à la rentrée. Sans connaître son histoire personnelle, on en viendrait à penser qu'il cherche à ressembler à Christophe Hostier : il y a quelques semaines, il vient de prendre ses fonctions à l'Alliance Française de Madagascar, bien loin des projecteurs parisiens.
  • UNE NOTE :
    [ - = A EVITER, = SANS PLUS, = BON MOMENT,
    = TRES BON MOMENT, = EXCEPTIONNEL ]

N° 113 LUNDI 30 AVRIL 2001
" PETIT LEXIQUE DES MOTS ESSENTIELS " 
UN LIVRE D'ODON VALLET, ALBIN MICHEL, 2001, 308 P.
  • LE GENRE : anthologie
  • L'AUTEUR :
    Odon Vallet est professeur d'université à Paris. Il est un grand spécialiste des religions et de l'histoire des mots.
  • LE SUJET :
    Ce livre présente l'origine et l'histoire de 99 mots courants de notre vocabulaire politique, économique, social et religieux. Ils ont été choisis autant pour leur intérêt historique que pour leur forte présence actuelle. Le sommaire va d'adolescent à vote, en passant par croire, génération, hypocrite, ministre, pouvoir ou encore scandale. L'ouvrage se termine par une bibliographie fournie.
  • EXTRAIT :
    A propos de " sens " :
    " Notre époque est souvent dite en quête de sens et en perte de repères. Cette recherche, parfois cette errance, traduit un changement de sensations. Les saveurs des cuisines exotiques, les rythmes des musiques nouvelles, les visions de l'art moderne ont bouleversé notre univers sensoriel et rendu caduc celui de nos parents. Mais on peut bien sourire au futur sans tango ni guinguettes et depuis qu'ils n'ont plus de langes, les bébés n'ont pas cessé de vivre. "
  • UN AVIS :
    Ce livre est un plaisir de découverte de l'histoire et de toutes les dimensions des mots les plus importants de notre vie aujourd'hui. Bien qu'un peu érudit et très précis, il nous montre les liens entre des mots dont nous ne soupçonnions parfois pas la parenté. La promenade est utile tant pour l'amoureux des mots que pour le lecteur curieux de notre société contemporaine.
  • UNE NOTE :
    [ - = A EVITER, = SANS PLUS, = BON MOMENT,
    = TRES BON MOMENT, = EXCEPTIONNEL ]

N° 111-112 LUNDI 16 AVRIL 2001
" JOURNAL DE LA FRANCE ET DES FRANÇAIS " 
UN LIVRE COLLECTIF, QUARTO GALLIMARD, 2001, 2408 P.
  • LE GENRE : chronologie
  • LE SUJET :
    Ce " Journal de la France et des français " est sous-titré " chronologie politique, culturelle et religieuse de Clovis à 2000 ". De l'an 460 à fin 2000, il présente la chronologie de l'histoire de France la plus complète jamais publiée. Les dates sont complétées de riches notices biographiques. Le volume de référence est accompagné d'un second qui est un index de 1064 pages.
  • UN AVIS :
    Ce livre est une somme sans précédent qui a demandé sept ans de travail à ses auteurs. Il est à la fois un outil de référence et un moyen incomparable de voyager dans l'histoire de France au quotidien. A côté des grandes dates de notre passé, on retrouve l'actualité éphémère de telle ou telle année, pour se rendre compte qu'elle ne change pas vraiment au fond. L'index monumental qui l'accompagne permet de naviguer dans le calendrier avec une grande précision. Sans illustration, il privilégie les faits et les mots. Un ouvrage incontournable dans votre bibliothèque.
  • UNE NOTE :
    [ - = A EVITER, = SANS PLUS, = BON MOMENT
    = TRES BON MOMENT, = EXCEPTIONNEL ]

N° 110 LUNDI 9 AVRIL 2001
" LES 75 LOIS DE FOX " 
UN LIVRE DE JEFFREY FOX, L'ARCHIPEL, 2001, 168 P. 
  • LE GENRE : développement personnel
  • L'AUTEUR :
    Jeffrey J. Fox est diplômé de Harvard et a fondé un cabinet de conseil en marketing réputé aux Etats-Unis. Son parcours professionnel est admiré. De ce succès il a tiré ce livre.
  • LE SUJET :
    Avec ses 75 lois, Jeffrey Fox propose une série de conseils pour " devenir le numéro 1 " de son entreprise. Il s'appuie sur son parcours exemplaire pour en transmettre le meilleur.
  • EXTRAIT :
    De la loi n° 28 :
    " Inutile de vanter vos compétences. Faites-en la démonstration en agissant, encore et toujours. Les paroles s'envolent, seuls les actes restent. Etre imaginatif sans être actif, c'est être naïf. Les bonnes idées ne valent que si elles sont mises en œuvre. "
  • UN AVIS :
    Ce livre, vendu dans le rayon " Entreprises " en librairie, n'est pas qu'un livre de management. Il est riche de conseils de bon sens valables pour le développement personnel de tous. C'est bien pour cela qu'il atteint des scores de vente d'un autre ouvrage très lu dans le domaine : " Le principe de Peter ". Comme toujours, certains de ces conseils ne manquent ni de cynisme ni de calcul, mais la plupart restent pratique et utile, à mettre en œuvre au plus vite.
  • UNE NOTE :
    [ - = A EVITER, = SANS PLUS, = BON MOMENT,
    = TRES BON MOMENT, = EXCEPTIONNEL ]

N° 109 LUNDI 2 AVRIL 2001
" TOUT LE MONDE FAIT L'AMOUR " 
UN LIVRE DE PASCALE CLARK, ALBIN MICHEL, 2001, 208 P. 
  • LE GENRE : roman
  • L'AUTEUR :
    Pascale Clark est journaliste et titulaire de la revue de presse quotidienne du matin sur France Inter. Ce livre est son premier roman.
  • LE SUJET :
    Clara, jeune femme d'aujourd'hui, constate que tout le monde fait l'amour, sauf elle. Elle a bien quelques aventures, mais ne passe jamais à l'acte. Même son amie Gertrude, pourtant pas gâtée, la bat dans ce domaine. Pourquoi ?
  • EXTRAIT :
    " La solitude ne me pèse pas. Je la porte en paréo. Je ne concerte ni ne marchande mes envies. C'est ma solitude vue des autres qui m'est insupportable. Seule aux yeux du monde. "
  • UN AVIS :
    Ne vous fiez pas au titre, digne des plus banals romans de gare. Ce premier roman a toutes les qualités pour obtenir un franc succès auprès de la génération qu'il met en scène. Ils seront nombreux à se reconnaître dans l'un ou l'autre des personnages. L'écriture de Pascale Clark est vive et pleine d'humour. L'auteur a d'emblée trouvé un style. Parions qu'elle n'en restera pas à ce coup d'essai.
  • UNE NOTE :
    [ - = A EVITER, = SANS PLUS, = BON MOMENT,
    = TRES BON MOMENT, = EXCEPTIONNEL ]

N° 108 LUNDI 26 MARS 2001
" PLACE DU BONHEUR " 
UN LIVRE DE HUGO MARSAN, MERCURE DE FRANCE, 2001, 128 P. 
  • LE GENRE : nouvelles
  • L'AUTEUR :
    Hugo Marsan est critique littéraire au Monde. Il a publié une quinzaine de livres.
  • LE SUJET :
    Ne vous fiez pas au titre. Les personnages mis en scène par Hugo Marsan dans chacune de ces nouvelles ne baignent pas dans le bonheur. Il raconte des vies à deux, leur fragilité, les doutes, la solitude, des voyages qui rapprochent ou qui éloignent… " Place du bonheur " est le titre de l'une d'entre elles.
  • EXTRAIT :
    " Julien se droguait à la télévision, hypnotisé par les émissions les plus navrantes, en quête du message qui lui révélerait comment les autres, comme lui plongé dans une torpeur indolore, s'accommodaient du destin. Quand Jane téléphonait pour le prévenir qu'elle ne rentrerait pas dîner, il restait affalé sur le canapé et engouffrait jusqu'à la nausée bananes et biscuits… "
  • UN AVIS :
    Les nouvelles d'Hugo Marsan ne sont jamais longues. Ses personnages ne sont pas bouleversants. Pourtant, l'auteur captive. L'écriture est simple. Une fois commencée, impossible de ne pas aller au bout de la nouvelle. Et surtout, comme il suggère plus qu'il n'écrit, on referme ce livre avec des ambiances plein la tête, des personnages devant les yeux. Rien de spectaculaire, la vie. De la bonne littérature.
  • UNE NOTE :
    [ - = A EVITER, = BIEN SANS PLUS, = TRES BON MOMENT, = FORMIDABLE ]

N° 107 LUNDI 19 MARS 2001
CE QUE GAGNENT LES ECRIVAINS 
LE NOUVEL OBSERVATEUR, 15 MARS 2001
Au moment de l'ouverture du Salon du Livre, Le Nouvel Obs publie une enquête révélatrice sur les salaires des écrivains. Deux millions de personnes écrivent ou rêvent d'écrire en France. Parmi elles, beaucoup vont déchanter après la lecture de l'hebdomadaire. Derrière le succès de quelques auteurs médiatiques, la réalité est plus cruelle qu'il n'y paraît. Selon la sécurité sociale des écrivains, seuls 1.627 auteurs ont vécu de leur plume en France en 2000. Parmi eux, un quart a gagné moins de 4.000 F par mois, deux tiers moins de 13.000 F. Ils ont été 60 à gagner entre 700.000 et 1,37 million de francs et une poignée de dix à gagner plus de 3,2 millions. En tête loin devant les autres, Christian Jacq. Sa saga égyptienne lui fait vendre plus de 400.000 exemplaires par an lui rapportant plus de 40 millions de francs. Les plaisirs minuscules de Philippe Delerm le situent en seconde position avec 15 millions de francs. " La première gorgée de bière " est le livre de littérature le plus vendu avec 825.000 exemplaires, un record. Amélie Nothomb arrive en troisième place. De l'autre côté, un premier roman se vend en moyenne à 800 exemplaires et seuls 10 % franchissent la barre des 2.000 exemplaires. Cette situation conduit l'auteur de l'article à parler du paradoxe français : " l'écriture est divinisée alors que les écrivains y sont maltraités. " Et même les meilleurs ne rivalisent pas avec les auteurs anglo-saxons. Mary Higgins Clark vend chaque année 2,78 millions de romans… Pour sortir du lot auprès des éditeurs, les auteurs français doivent avoir un bon CSM, le coefficient de surface médiatique, comme Claire Chazal, ou un meilleur CPI, le coefficient de prestige intellectuel, comme Luc Ferry ou Pascal Bruckner. Dès lors, les éditeurs offrent des avances qui peuvent atteindre plusieurs millions de francs. Pour les auteurs les plus chouchoutés, la relation va même plus loin. Ils se voient offrir des cartes bancaires, des téléphones portables, pour être déchargés des problèmes quotidiens et pouvoir se concentrer sur l'écriture. Rien à voir avec le train de vie d'Hubert Haddad, un auteur discret qui publie beaucoup et qui, d'après ses calculs, gagne 20 F de l'heure… Mais quand on écrit, le plaisir ne vient-il pas d'ailleurs ?

" 101 EXPERIENCES DE PHILOSOPHIE QUOTIDIENNE " 
UN LIVRE DE ROGER-POL DROIT, EDITIONS ODILE JACOB, 2001, 264 P.
  • LE GENRE : philosophie
  • L'AUTEUR :
    Roger-Pol Droit est chercheur en philosophie au CNRS et chroniqueur au Monde.
  • LE SUJET :
    L'auteur l'écrit dans son introduction : " ce livre est un divertissement. Cela signifie qu'il essaie d'indiquer l'essentiel de manière légère. " Le jeu consiste à pratiquer les 101 exercices proposés. A chaque fois est indiqué la durée, le matériel nécessaire et l'effet attendu. Le premier d'entre eux consiste à " s'appeler soi-même ". Il dure 20 mn, suppose un lieu silencieux et a un double effet… Vous serez aussi invité à " courir dans un cimetière ", " résister aux fatigues ", " dire à une inconnue qu'elle est belle "… Chaque exercice est le point de départ d'une réflexion philosophique.
  • EXTRAIT :
    De l'exercice n° 55, " inventer les titres de l'actualité " :
    " Combler le manque n'est pas le but de cette expérience. Il est de faire éprouver combien le flot d'informations ne cesse de se répéter, identique à lui-même. Sans progrès, sans nouveauté. L'extrême facilité avec laquelle il est possible de fabriquer une pseudo-actualité confirme que la chose la moins nouvelle qui soit, ce sont bien les nouvelles. Elles ne disent, indéfiniment, que les misères sans fin des hommes. Pour décorer ce message somme toute dépourvu d'attraits, elles s'emploient à suggérer qu'il advient de l'inédit. Peut-être, si vous recommencez cette expérience de temps à autre, en viendrez-vous à considérer que ces tonnes d'infos sont sans grande importance, presque sans réalité. Est-ce une information ? "
  • UN AVIS :
    Ce livre est jubilatoire. Il nous conduit à des réflexions essentielles en partant de nos faits et gestes de tous les jours. L'auteur les voit avec un recul éclairant, une pointe de décalage et, parfois, de poésie. Loin des grands auteurs et des grandes théories, il montre que la philosophie c'est la vie. Un livre à mettre d'urgence entre toutes les mains. Mais attention aux effets secondaires : des bouffées intenses de plaisir.
  • UNE NOTE :
    [ - = A EVITER, = BIEN SANS PLUS, = TRES BON MOMENT, = FORMIDABLE ]

N° 106 LUNDI 12 MARS 2001
" OU S'EMBRASSER EN FRANCE " 
UN LIVRE DE THIERRY SOUFFLARD, DAKOTA EDITIONS, 2000, 320 P.
  • LE GENRE : guide touristique romantique
  • LE SUJET :
    Ce guide propose 260 destinations romantiques en France, 260 sites où il fait bon s'embrasser. L'auteur, journaliste, a arpenté la France pour les dénicher. Ils sont classés par catégorie : les baisers nature, les bancs, les baisers légendaires… Chaque destination est accompagnée de conseils précis sur l'heure et la façon d'en profiter au mieux. Le livre s'achève par un lexique inattendu de toutes les formes recensées de bises et baisers.
  • UN AVIS :
    Original : c'est le moins que l'on puisse dire de ce guide, qui va donner un tout autre sens à vos prochains week-ends en amoureux. A coup sûr vous aurez envie de trouver le petit banc de pierre gris au fond du parc de l'Abbaye des Trois-Fontaines près de Saint-Dizier. Vous réserverez une suite du château-hôtel de France à Saint-Arcons-d'Allier, un hôtel dont les suites et les appartements sont éclatés dans tout le village. Et qui sait, peut-être prendrez-vous une année sabbatique pour parcourir chaque jour une des 365 plages et criques de Belle-Ile-en-Mer. L'auteur propose même le formulaire à déposer à son employeur ! On regrettera l'absence de photos pour illustrer le voyage. Il s'agissait sans doute de préserver le charme des destinations. Un guide à consulter sans attendre.
  • UNE NOTE :
    [ - = A EVITER, = BIEN SANS PLUS, = TRES BON MOMENT, = FORMIDABLE ]

N° 105 LUNDI 5 MARS 2001
" LES GRANDS ENTRETIENS DE LIRE " 
UN LIVRE COLLECTIF, OMNIBUS, 2000, 1520 P.
  • LE GENRE : anthologie
  • LE SUJET :
    L'interview mensuelle est un des rendez-vous très attendus des lecteurs du magazine Lire. Ce gros volume au format de poche rassemble les entretiens publiés dans le mensuel d'octobre 1975 à janvier 2000. Les plus grands écrivains contemporains sont présents, de Kundera à Le Carré, de Le Clézio à Semprun. Ils sont interviewés par Bernard Pivot, Pierre Assouline et les autres signatures de la revue.
  • EXTRAITS :
    " J'en ai horreur, de l'avenir, horreur… Plus on va et plus c'est con, et plus c'est affreux, et plus les bombes sont puissantes, et plus l'art diminue. Je vous l'ai déjà dit : la société industrielle et scientifique, je n'en ai rien à faire. Moi je ne suis bien que dans une société agraire et littéraire. " Dixit Jean Dutourd, janvier 1983.
    " Un bon écrivain doit pouvoir bien décrire et donc ressentir par exemple une grave opération de chirurgie dentaire de cinq heures même si, dans sa vie, on ne lui a jamais enlevé qu'une seule dent. On a besoin de ce minimum d'expérience pour transformer le plus petit désir en véritable passion. " Dixit John Le Carré, mai 1986.
    " J'écris par nécessité. Un livre, c'est comme un furoncle, il faut le presser quand il est mûr. C'est aussi épidermique qu'un abcès. Quand je n'écris pas, je suis malheureux. Quand j'écris, je peine mais ma peine est positive. C'est ça ou la dépression. D'ailleurs quand j'accouche d'un livre, j'ai une dépression postnatale et, après, je me sens bien. " Dixit Graham Greene, octobre 1988.
    " Je crois que les gens vont être obligés de se battre pour leur liberté. Par conséquent, les romans intéressants seront les romans qui seront une manifestation individuelle de cette liberté. Le roman deviendra ce que quelqu'un sachant écrire écrira de sa liberté. " Dixit Philippe Sollers, mars 1997.
  • UN AVIS :
    Ce livre est une somme pour qui aime les mots et les livres. Il replonge le lecteur dans le contexte de la parution de tel ou tel roman ou essai. Des repères méconnus ou simplement oubliés refont surface. Il est aussi un concentré de citations de bons auteurs sur les livres et l'écriture. Il mérite une place de choix dans votre bibliothèque.
  • UNE NOTE :
    [ - = A EVITER, = BIEN SANS PLUS, = TRES BON MOMENT, = FORMIDABLE ]

N° 104 LUNDI 26 FEVRIER 2001
" L'ART D'ETRE HEUREUX " 
UN LIVRE D'ARTHUR SCHOPENHAUER, SEUIL, 2001, 140 P.
  • LE GENRE : anthologie
  • L'AUTEUR :
    Arthur Schopenhauer, 1788-1860, est un philosophe allemand profondément pessimiste. A ses yeux, la volonté des individus n'est qu'une illusion. Il introduit en philosophie des idées nouvelles qui influenceront Nietzsche et Freud.
  • LE SUJET :
    Pour affronter les difficultés de la vie, Schopenhauer n'a cessé de se forger des règles de vie, pour atteindre au moins un " bonheur relatif ". Ce petit traité en rassemble 50, sélectionnées par son éditeur italien, fin connaisseur de l'auteur.
  • EXTRAITS :
    " Règle de vie n° 8 : Limiter le cercle de ses relations : on offre ainsi moins de prise au malheur. La limitation rend heureux, etc. "
    " Règle de vie n° 20 : Il est inutile, il est dangereux, il est imprudent, il est risible, il est vulgaire de laisser entrevoir sa colère ou sa haine par des paroles ou des mimiques. "
    " Règle de vie n° 36 : Pour ne pas devenir malheureux, le moyen le plus sûr consiste à ne pas réclamer de devenir très heureux, donc de ramener à quelque chose de très modéré ses prétentions au plaisir, à la possession, au rang, à l'honneur, etc. "
  • UN AVIS :
    Schopenhauer n'est pas anéanti par son pessimisme. Il le conduit à se forger des règles simples pleines de bons sens dont chacun peut s'inspirer. Ce livre, qui tient presque dans la poche, est un utile bréviaire pour l'action. On peut l'ouvrir et le rouvrir à n'importe quelle page : les règles de vie proposées sonnent juste.
  • UNE NOTE :
    [ - = A EVITER, = BIEN SANS PLUS, = TRES BON MOMENT, = FORMIDABLE ]

N° 103 LUNDI 19 FEVRIER 2001
" SOLITUDES " 
UN LIVRE DE MORGAN SPORTES, SEUIL, 2000, 160 P.
  • LE GENRE : roman
  • L'AUTEUR :
    Morgan Sportes a publié plusieurs romans dont " Siam ", " Rue du Japon " et " L'appât ", dont Bertrand Tavernier a tiré le film.
  • LE SUJET :
    Le narrateur, qui n'est autre que l'auteur, raconte une année passée au cœur du désert algérien, à Ksar Saïda, une année de solitude consacrée à l'écriture d'un livre. Le lecteur partage la jubilation de la création, le vide de la page blanche, les moments de doute et ceux de lutte contre l'égarement…
  • EXTRAITS :
    " Avec ces vingt-six lettres-là, alignées sur trois rangées de touches, je pouvais donc, moi moi moi - et n'importe qui d'autre - écrire un chef d'œuvre ou un pet ! Ca n'était qu'une question de combinaison de lettres. "
    " Mon excitation mentale était extrême : j'écrivais moins ce roman que ce roman ne m'écrivait. Entraîné comme par la force même qui est en lui, telle une vague, s'était accumulée, j'étais poussé en avant irrésistiblement, cognant sans cesse ma machine à écrire, devenant à la lettre une machine à écrire, et cela par delà les limites de toute résistance physique. "
  • UN AVIS :
    Dans ce livre, Morgan Sportès raconte les coulisses de l'écriture de " Siam ", un de ses précédents romans. La parenthèse désertique lui réussit puisqu'il arrive au bout du projet. Mais à quel prix ! S'extraire du monde stimule sa créativité mais suppose tous les renoncements. Il réalise qu'il est incapable de ne pas céder à certaines tentations. L'écriture est simple et vivante. Le lecteur accompagne l'auteur-créateur en curieux du mystérieux processus.
  • UNE NOTE :
    [ - = A EVITER, = BIEN SANS PLUS, = TRES BON MOMENT, = FORMIDABLE ]

N° 102 LUNDI 12 FEVRIER 2001
" CHRONIQUES DE LA MONTAGNE " 
UN LIVRE D'ALEXANDRE VIALATTE, BOUQUINS, 2000, 1036 P.
  • LE GENRE : recueil de chroniques
  • L'AUTEUR :
    Alexandre Vialatte, 1901-1971, est un romancier et chroniqueur. Ses études de lettres et de langue allemande le conduisent en Allemagne, où il traduit notamment Kafka, qu'il introduit en France. Fait prisonnier pendant la Seconde guerre, il en est profondément marqué et en tire un premier roman, " Le fidèle berger ". Si ses livres ont un succès relatif, ses chroniques dans la presse constituent une œuvre marquante de son époque. Il est un des meilleurs représentants de ce genre littéraire.
  • LE SUJET :
    Ce livre réunit les près de 1.000 chroniques écrites par Vialatte pour le quotidien régional La Montagne, entre 1962 et sa mort en 1971. Chaque semaine pendant dix-huit ans, quasi sans faille, il livre ses réflexions et pensées, parlant de tout et de rien, de livres, de films, de personnalités, sauf de politique. Il avait carte blanche de la rédaction.
  • EXTRAITS :
    Le 23 février 1965, à propos de Roger Nimier :
    " Toutes ses formules sont percutantes. Son ironie vaut son érudition. On sent partout qu'il dépasse l'homme de lettres. C'est ce qui fait de lui un écrivain. On ne tient à cheval que si on regarde ailleurs, on n'écrit bien que si on a de plus hauts soucis. "
    Dans une " Chronique du bonheur difficile " le 18 mai 1965 : " Alors qu'au fond tous les héros de l'actualité et les personnages des romans paraissent bien n'avoir d'autre but, encore qu'en s'y prenant de mille façons différentes, que de chercher à trouver le bonheur. Tel est l'homme aux dernières nouvelles. Et aux premières, il était le même : qu'on se rappelle l'histoire de l'Eden. Il semble donc bien que le bonheur n'existe pas. Depuis le temps, on l'aurait trouvé. Ou alors il y a quelque chose : peut-être a-t-il roulé sous un meuble ; peut-être l'homme s'est-il assis dessus, ou encore il ne l'aperçoit pas, comme quand on cherche ses lunettes en oubliant qu'on les a sur le nez. "
  • UN AVIS :
    Alexandre Vialatte érige la chronique en art. Ce recueil peut être ouvert à n'importe quelle page, il regorge de pépites. Bien que consacrés à une actualité passée, ces textes restent d'une pertinence aiguë. On ne se lasse pas de ce style débordant de bon sens et d'humour. N'est-ce pas le talent à l'état brut que d'écrire une chronique de trois pages annonçant au départ qu'elle " ne parlera de rien " ?
  • UNE NOTE :
    [ - = A EVITER, = BIEN SANS PLUS, = TRES BON MOMENT, = FORMIDABLE ]

N° 101 LUNDI 5 FEVRIER 2001
" ANISSA CORTO " 
UN ROMAN DE YANN MOIX, GRASSET, 2000, 306 P.
  • LE GENRE : roman
  • L'AUTEUR :
    Yann Moix - prononcer le x - a 33 ans. Diplômé d'une école de commerce, il a bifurqué vers la littérature, le journalisme et le cinéma. " Anissa Corto " est son troisième roman, après " Jubilations vers le ciel " en 1996, qui avait obtenu la Bourse Goncourt du premier roman, et " Les cimetières sont des champs de fleurs " en 1997. Il écrit chroniques et articles pour l'hebdomadaire Marianne. Le 27 janvier, il était l'invité de Thierry Ardisson dans l'émission " Tout le monde en parle " pour ce roman. A travers ses réponses fulgurantes au questionnaire de fin d'interview de l'animateur, il a prouvé à l'écran sa passion pour les mots. Il prépare actuellement un film. Depuis quelques semaines, il est en ligne à l'adresse : yannmoix.fr.fm/.
  • LE SUJET :
    Le narrateur, pourtant diplômé d'une école de commerce, est recruté à Disneyland pour être déguisé en Donald et amuser les visiteurs du parc. Il étouffe sous son déguisement. Sa vraie vie se résume tout entier en son amour pour Anissa Corto, une jeune femme de son quartier, la femme dont il a toujours rêvé. Il l'épie chaque jour, jusqu'à la folie, elle ne le connaît même pas. Cet amour restera-t-il platonique ?
  • EXTRAITS :
    " Anissa Corto représentait un autre visage, une face cachée de ma solitude que je ne connaissais pas. Les femmes que nous aimons sont des chemins amers vers nous-mêmes. (…) Le nom d'Anissa Corto faisait dériver mes angoisses vers un autre corps que le mien, et c'est ma folie qui, prise en charge par une amoureuse décrétée, changeait soudain de définition. Je n'étais plus seul, mais seul-avec-elle. "
    " Il est sur terre deux sortes d'êtres : ceux qui se félicitent d'exister et ceux qui donneraient tout pour raturer leur naissance. Les premiers, issus d'une enfance ensoleillée, n'ont qu'à reproduire suivant les pointillés le canevas de leurs jours anciens. Les autres, qui n'ont rien d'autre à répéter que ce qu'on leur a infligé, n'ont que le choix de souffrir toujours ou de se supprimer. "
    " Notre quotidien n'est composé que d'un nombre fini de situations possibles, comme autant de figures géométriques dans un espace fermé, dont l'impression de nouveauté ne tient qu'à une configuration, un assemblage différent de ces figures entre elles. "
    " Mourir, c'est devenir son nom, rien que son nom. "
  • UN AVIS :
    Yann Moix, c'est d'abord un style brillant, gorgé de pépites. Des citations, nous aurions pu en ressortir des dizaines. C'est aussi une vision lucide et désenchantée de notre époque. Trentenaire, il est un des, sinon le meilleur, représentants en littérature de cette génération devenue adulte condamnée à vivre moins bien que leurs parents. Une génération éduquée confortablement dans les années 70, qui se souvient avec nostalgie de Casimir, Pif Gadget et Joe Dassin. Une génération condamnée à se battre dans une époque dominée par la mondialisation impitoyable, résumée ici par le déguisement de Donald. Une génération où même aimer n'est plus simple. Le narrateur en témoigne. " Anissa Corto " est un bon roman d'aujourd'hui. Il laisse attendre avec envie le suivant.
  • UNE NOTE :
    [ - = A EVITER, = BIEN SANS PLUS, = TRES BON MOMENT, = FORMIDABLE ]

N° 100 LUNDI 29 JANVIER 2001
" LA COMEDIE AMERICAINE " 
UN ALBUM DE PATRICK BRION, LA MARTINIERE, 1998, 360 P.
  • LE GENRE : album de référence
  • L'AUTEUR :
    Patrick Brion est un spécialiste du cinéma américain. Il s'occupe de la programmation des films du " Cinéma de minuit " sur France 3 depuis 1975.
  • LE SUJET :
    Ce livre est une somme sur un des genres majeurs du cinéma hollywoodien : la comédie. Il débute par un historique général et une double chronologie. La première situe classiquement les films année après année. La seconde présente les carrières des principaux représentants du genre. Parmi eux, Laurel et Hardy, Cary Grant, Katharine Hepburn, ou encore Woody Allen figurent en bonne place. L'illustration est abondante, tirée des films. L'essentiel de l'album est ensuite consacré à une présentation des grandes comédies incontournables.
  • EXTRAITS :
    Quatre pages sont dédiées à une pépite que vous avez peut-être revue pendant les fêtes au cinéma : " La vie est belle ", 1946, dont Frank Capra a jugé que c'était son meilleur film. Brion dit ceci de la scène finale autour du sapin de Noël :
    " Jamais sans doute l'atmosphère de l'Amérique intime, provinciale et familiale n'a été rendue avec autant de sensibilité que dans cette scène bouleversante dont la beauté demeure dans toutes les mémoires, balayant ce qui aurait pu relever des conventions ou de la sensiblerie. "
  • UN AVIS :
    Les Editions de La Martinière proposent toute une collection d'ouvrages de référence consacrés au cinéma. Patrick Brion est l'auteur de plusieurs d'entre eux. Pour qui aime le cinéma américain, ces beaux livres sont indispensables. On les feuillette comme on se plongerait dans un trésor, émerveillé à chaque photo d'une scène qui rappelle une ambiance et des souvenirs. Un régal.
  • UNE NOTE :
    [ - = A EVITER, = BIEN SANS PLUS, = TRES BON MOMENT, = FORMIDABLE ]

N° 99 LUNDI 22 JANVIER 2001
" LE CHAT EST CONTENT " 
UNE BD DE PHILIPPE GELUCK, CASTERMAN, 2000, 48 P.
  • LE GENRE : BD
  • L'AUTEUR :
    Philippe Geluck est belge et connaît un succès grandissant avec le Chat en France. Le public a souvent fait la connaissance du personnage à travers les bandes de trois cases publiées par la presse. La notoriété de l'auteur le conduit désormais sur les plateaux de télévision et de radio.
  • LE SUJET :
    Cet album reprend les recettes des précédents : les fameuses bandes de trois cases alternent avec des dessins isolés et des aventures du chat sur une à deux pages complètes.
  • EXTRAITS :
    " Il paraît que même à Monaco les rues ne sont plus sûres. Les milliardaires n'osent plus sortir le soir. Il y a des millionnaires qui rodent. "
    " Si on mettait du mercurochrome dans les bombes, ça soignerait déjà les premiers blessés. Ce n'est pas de très bon goût, je sais. Mais la guerre, ce n'est pas de très bon goût non plus. "
    " Hier, on m'avait dit que l'avenir ce serait aujourd'hui. Aujourd'hui, on me dit que l'avenir c'est pour demain. Quand cessera-t-on de remettre le futur à plus tard ! "
  • UN AVIS :
    Le contenu de cet album est inégal. Mais il faut reconnaître que l'exercice de renouvellement à chaque micro-histoire est particulièrement difficile. Alors on pardonne à l'auteur les quelques bons mots qui ne font pas mouche pour ne retenir que les plus irrésistibles. Les meilleurs sont ceux qui témoignent du bon sens ordinaire du Chat. Dernier exemple : " Les xénophobes… me sont étrangers ".
  • UNE NOTE :
    [ - = A EVITER, = BIEN SANS PLUS, = TRES BON MOMENT, = FORMIDABLE ]

N° 98 LUNDI 15 JANVIER 2001
LES COULISSES DU MARCHE DE L'EDITION 
L'EVENEMENT FRANCE SOIR, 13 JANVIER 2001
Que se cache donc derrière la rentrée littéraire de ce début d'année et ses 516 nouveautés ? Un milieu feutré, discret, tout dévoué aux mots, aux auteurs, au grand souffle de la littérature ? Détrompez-vous. L'édition est un petit monde de 500 personnes qui se croisent et s'agitent tout au long de l'année à Saint-Germain-des-Prés. Leur univers est envahi par les règles banales du marché. Comme le foot a son mercato, son marché des joueurs ouvert jusqu'au 31 janvier, l'édition témoigne à chaque rentrée d'une grande activité de transferts. " Un auteur ne peut plus se permettre de sortir un livre tous les trois ou quatre ans, sinon il n'existe plus. Aujourd'hui, c'est une saison, un livre, un éditeur ", explique Emmanuel Pierrat, avocat spécialisé dans le métier. Et pour convaincre un auteur de changer de maison, tous les coups sont permis. Les grands éditeurs sont favorisés par leurs moyens, n'hésitant pas à laisser leurs conquêtes définir les conditions du transfert. La chasse est particulièrement ouverte aux premiers romans, prétextes à des coups marketing rentables chaque année. Ces pratiques désespèrent les petites maisons. Leur travail patient de recherche et d'identification d'un nouveau talent peut être anéanti du jour au lendemain. Les prix littéraires ne sont quant à eux plus forcément gages de succès. " La force de frappe commerciale " pour assurer une bonne diffusion et des relations-presse pointues, auprès des quelques critiques qui comptent, sont bien plus importantes. On en oublierait presque la qualité des livres dans tout ça !

" LE PAPE EN PRIVE " 
UN LIVRE DE CAROLINE PIGOZZI, NIL EDITIONS, 2000, 256 P.
  • LE GENRE : témoignage
  • L'AUTEUR :
    Caroline Pigozzi est grand reporter à Paris-Match. Elle a obtenu le prix journalistique Mumm pour ses reportages sur le pape. Elle a eu la chance unique et enviée d'approcher Jean-Paul II au quotidien pendant plusieurs années, réalisant ainsi un rêve de jeunesse et un véritable exploit pour une femme au Vatican.
  • LE SUJET :
    L'auteur raconte " l'existence ordinaire d'un héros extraordinaire. " Ce livre n'est pas une biographie, mais un reportage vivant sur Jean-Paul II intime. Il fait découvrir la vie du pape au-delà des images officielles.
  • EXTRAITS :
    Citant le cardinal Macharski de Cracovie : " Dès sa jeunesse, Jean-Paul II a su quel serait l'essentiel dans sa vie. Certes, il ne pensait pas devenir pape. Mais déjà il était celui qui a dit, le jour de son élection place Saint-Pierre : " N'ayez pas peur. " "
    Citant Dennis Redmont, le patron de l'Associated Press en Europe méridionale, au sujet des audiences papales du mercredi : " Tu sais, c'est le dernier show mondial, il ne faut surtout pas le rater lorsqu'on est à Rome. "
    Citant le pape lui-même à la veille de ses 80 ans : " La vieillesse n'est pas la dernière parole ni la dernière saison, il ne faut jamais cesser d'être en première ligne lorsqu'on se sent vieux dans son corps et dans son esprit, éprouvé par la maladie ou la souffrance. " " A la mort, la vie n'est pas détruite, elle est transformée. "
  • UN AVIS :
    Ce témoignage sur la vie quotidienne de Jean-Paul II est captivant de bout en bout. Quoi que l'on pense de ses idées, personne ne peut rester indifférent à l'homme le plus médiatisé de la planète. Le suivre dans les coulisses revient un peu à s'approcher du mystère de sa foi. Elle lui confère une force inextinguible et, semble-t-il, irradiante. Le 264ème successeur de Pierre n'est pas prêt à renoncer et il formule des projets jusqu'en 2002. Un reportage à ne pas manquer.
  • UNE NOTE :
    [ - = A EVITER, = BIEN SANS PLUS, = TRES BON MOMENT, = FORMIDABLE ]

N° 97 LUNDI 8 JANVIER 2001
" HISTOIRES D'ILES " 
UN LIVRE COLLECTIF AUX EDITIONS SORTILEGES, 2000, 336 P.
  • LE GENRE : anthologie
  • L'EDITEUR :
    Toute une collection d'" Histoires de " est disponible chez Sortilèges : histoires de marins, histoires de Rome, histoires des déserts… A paraître prochainement : histoires de Paris et histoires de Toscane.
  • LE SUJET :
    Ce livre est une collection d'extraits de romans dans lesquels il est question d'îles. Le lecteur y retrouve les grandes aventures de son enfance, sous la plume de Robert Louis Steveson, Alexandre Dumas ou Jules Vernes, mais aussi Platon, Baudelaire ou Jean Cocteau. " L'île est une sagesse, un concentré des éléments, mais aussi une plate-forme des expériences de l'âme ", explique Charles Ficat dans sa préface. Les extraits sont choisis pour illustrer cette approche.
  • EXTRAITS :
    Dans les pages extraites de " Mes arches de Noé " de Michel Deon :
    " L'islomanie est peut-être une maladie inguérissable. Est-il besoin de préciser qu'elle est le contraire des voyages ? Qu'elle impose l'immobilité, c'est-à-dire en un sens, la condition essentielle de la paix intérieure. "
    " Je vois bien ce qui pousse à quitter les continents pour vivre dans les îles : elles sont pauvres, on y vit donc sans besoins, elles sont riches en beautés, on y vit donc dans l'illusion. "
  • UN AVIS :
    Si vous aimez les îles et leurs aventures, vous ne pouvez pas manquer ce livre. Vous retrouverez, avec un brin de nostalgie, les héros des lectures de votre jeunesse : Robinson, Sindbad le Marin, Monte-Cristo. Puis vous prendrez un peu de hauteur avec Platon et l'Atlantide, Cocteau et Saint-John Perse. Et si vous n'êtes pas encore islomane, à la fin de cette lecture vous percevrez à coup sûr une part du mystère qui rend les îles attachantes et passionnantes…
  • UNE NOTE :
    [ - = A EVITER, = BIEN SANS PLUS, = TRES BON MOMENT, = FORMIDABLE ]

N° 96 LUNDI 1er JANVIER 2001
" TAMBOURS BLANCS " 
UN LIVRE DE JEAN-MARC AUBERT, STOCK, 2000, 216 P.
  • LE GENRE : roman
  • LE SUJET :
    Au large de la Bretagne, la tempête gronde. Une erreur de manœuvre précipite à la mer toute une famille. La mère et la fille ne refont pas surface. Le père et le fils échappent de peu à la noyade. Quelques mots de Marc Aurèle, une citation, les ont sauvés, comme une invitation à résister. Un an passe, le souvenir reste. Pour " fuir le passé ", Sauveur et son fils Ben prennent la route vers le sud à bord de leur power-wagon. Démarre alors un road-movie…
  • EXTRAITS :
    Le livre est parsemé de citations de l'empereur stoïcien Marc Aurèle :
    " N'agis point comme si tu devais vivre des milliers d'années. L'inévitable est sur toi suspendu. Tant que tu vis, tant que cela t'es possible, deviens un homme de bien. "
    " Le temps de la vie de l'homme, un instant ; sa substance, fluente ; ses sensations, indistinctes ; l'assemblage de tout son corps, une facile décomposition, son âme, un tourbillon ; son destin, difficilement conjecturable ; sa renommée, une vague opinion. "
    " Toute nature est contente d'elle-même lorsqu'elle suit la bonne voie. "
    " Bientôt tu auras tout oublié, bientôt tous t'auront oublié. "
    " L'homme, né pour la bienfaisance, lorsqu'il accomplit quelque action bienfaisante, ou simplement s'il aide son prochain à des choses ordinaires, agit conformément à sa constitution et atteint sa fin propre. "
  • UN AVIS :
    Ce livre est le récit du voyage né d'un drame. Alors que la quête est bien celle de l'essentiel, il est plein de fantaisie et d'imagination. Un des personnages porte le nom de Marc Aurèle. Tout au long du périple, il distille ses leçons de vie, sa philosophie. " Tu peux repousser toute démesure ; tu peux dominer les plaisirs et les peines ", pourrait être la devise de ce stoïcien. Le rappel est bienvenu en ce début d'année, alors que chacun formule ses bonnes résolutions…
  • UNE NOTE :
    [ - = A EVITER, = BIEN SANS PLUS, = TRES BON MOMENT, = FORMIDABLE ]

LE PLUS MYSTERIEUX MANUSCRIT DU MONDE 
LE MONDE, 20 DECEMBRE 2000
C'est un vieux manuscrit sans titre. Il est constitué d'une centaine de feuilles de parchemin reliées par trois lanières de cuir. Daté du XVIème siècle, il a un temps été la propriété de Rodolphe II de Habsbourg avant de disparaître. Il a été retrouvé en 1912 dans un collège de jésuites italien par le bouquiniste américain Wilfrid Voynich, qui lui a donné son nom : le manuscrit Voynich. Il est aujourd'hui conservé à l'université de Yale et est désormais surnommé " le plus mystérieux manuscrit du monde ", sous le nom de code MS 408. Depuis 1912, personne n'a été capable de comprendre son contenu. Il présente des dessins et des textes soigneusement écrits dans un code dont aucun chercheur n'a trouvé le secret. Bien des hypothèses ont été formulées, mais elles ont toutes été jugées trop subjectives. A l'époque d'internet et d'ordinateurs très puissants, rares sont encore les langages qui n'ont pas été déchiffrés : l'étrusque partiellement et la langue de l'île de Pâques en sont des exemples. Malgré l'euphorie des nouvelles technologies, ces langages d'origine humaine nous imposent une belle leçon de modestie. Mais quel secret renferme donc ce mystérieux manuscrit ?

N° 94 et 95 LUNDI 18 DECEMBRE 2000
" LIRE POUR VIVRE " 
UN LIVRE DE JULIE GAZIER, ROBERT LAFFONT, 2000, 342 P.
  • LE GENRE : anthologie incitative
  • LE SUJET :
    Ce livre réunit une collection de passages consacrés à la lecture extraits des textes des meilleurs auteurs, d'Hugo à Mauriac, de Montaigne à Pennac. Les textes sont regroupés par thème, de " comment on lit " à " lisez-tout ". Les bénéfices de sa vente seront entièrement reversés à l'association " Lire & Faire Lire ", dont l'ambition est de diffuser le goût de la lecture par l'assistance de retraités dans les écoles primaires.
  • EXTRAITS :
    Hermann Hesse : " Pour l'homme, le monde des livres est le plus grand des mondes dont la nature ne lui a pas fait cadeau et qu'il a donc dû créer avec son propre génie. Tout enfant qui dessine les premières lettres sur son ardoise et fait ses premiers essais de lecture accomplit ainsi ses premiers pas dans un univers artificiel et extrêmement compliqué, dont aucune existence humaine ne saurait suffire pour connaître et appliquer totalement les lois et règles du jeu. "
  • UN AVIS :
    Dans sa préface, Alexandre Jardin situe avec pertinence le débat : " Les non-lettrés jouissent de cet avantage inouï de pouvoir passer avec quiétude à côté d'eux-mêmes ; ce n'est pas sans repos. Les grands romans ont tous un effet de miroir qui favorise la prise de conscience de nos insuffisances, du décalage irritant qui existe entre nos rêves et ce que nous en avons fait. " Si vous avez envie de passer à côté de vous-même, ce livre ne vous concerne pas. Sinon, vous passerez un délicieux moment à sa lecture. Il est aussi une excellente idée de cadeau pour les jeunes et les moins jeunes.
  • UNE NOTE :
    [ - = A EVITER, = BIEN SANS PLUS, = TRES BON MOMENT, = FORMIDABLE ]

" PHARES " 
UN BEAU LIVRE DE J.-C. FICHOU, N. LE HENAFF ET X. MEVEL, LE CHASSE-MAREE ARMEN, 1999, 452 P.
  • LE GENRE : beau livre et somme encyclopédique
  • LE SUJET :
    Cet album est sous-titré " histoire du balisage et de l'éclairage des côtes de France ". Il est le fruit du travail minutieux de trois auteurs spécialisés. Ils ont à tel point fouillé le sujet, que " Phares " est un ouvrage de référence déjà réimprimé. Il est richement illustré.
  • EXTRAITS :
    " Dans dix ans, dans cinquante ans, dans un siècle peut-être, ne verra-t-on plus dans les phares encore debout que les ultimes témoins d'un balisage visuel à jamais révolu ? Objets symboliques d'un patrimoine appartenant à l'histoire de l'humanité, mais dont les lumières balaieraient inutilement les horizons du globe, les phares ne provoqueront plus alors qu'un regard nostalgique chez les anciens marins dont ils ont jadis guidé la route. "
  • UN AVIS :
    A l'époque du GPS, de la localisation instantanée pas satellite, pourquoi donc s'intéresser aux phares ? Pour saluer les hommes qui les ont bâtis et la force inébranlable qu'ils symbolisent. Ce bel album ne pouvaient leur rendre un plus bel hommage. Il se parcourt et se lit avec un plaisir sans cesse renouvelé, à la découverte d'une aventure aux péripéties parfois incroyables. Chaque photo suggère à elle seul tout un roman. On se met à imaginer le phare sous la pire des tempêtes, les tragédies dont il a été le témoin et les vies qu'il a sauvées… Bon vent !
  • UNE NOTE :
    [ - = A EVITER, = BIEN SANS PLUS, = TRES BON MOMENT, = FORMIDABLE ]

N° 93 LUNDI 11 DECEMBRE 2000
" L'ATLAS IMAGINAIRE - NOTRE CONTINENT INTERIEUR " 
UN LIVRE DE LOUISE VAN SWAAIJ ET JEAN KLARE, EDITIONS AUTREMENT, 2000, 96 P.
  • LE GENRE : atlas
  • LE SUJET :
    Qui n'aime pas feuilleter un atlas ? Pour préparer un voyage ou rêver à des terres inconnues, nous en avons tous besoin. " L'atlas imaginaire " nous invite au voyage le plus original qui soit : celui de notre pensée et de nos émotions. En 21 cartes inventées, mais très intelligentes, il offre à nos yeux notre territoire mental. Prospérité est la capitale de ce pays, desservie par l'aéroport Liberté. Elle est entourée des Montagnes de travail dont les villes sont Stress, Traintrain et Résistance… La carte des Marais de l'ennui est proche de celle des Sources d'inspiration, où le mont Brainstoarming domine le lac Solution. Chaque carte est précédée d'un commentaire pour stimuler l'imagination. Le livre est accompagné d'une carte à déplier et se termine par un index des villes et des lieux très complet.
  • EXTRAITS :
    " Le désir de savoir où l'on est, d'où l'on vient et où l'on va est vieux comme l'humanité. En tout lieu et de tout temps, l'homme a cherché à se situer en traçant des cartes, dans le sable ou sur le cuir, sur le papyrus ou sur le vélin. "
  • UN AVIS :
    " L'atlas imaginaire " est tout simplement une idée géniale ! Une fois ouvert, on ne le referme plus. Parcourir les cartes au hasard nous conduit de terres très connues à des territoires à défricher. Chacune d'elle est une source de créativité intarissable. Le lecteur se met à bâtir des villes, à inventer des montagnes, à refaire des cartes entières. Et après la surprise initiale de la découverte une envie se dégage : localiser avec exactitude le territoire imaginaire sur lequel on se trouve en ce moment dans sa vie et tracer la route vers la prochaine destination. Vous dirigerez-vous vers les Plaines de la solitude, la ville Prospérité ou l'Archipel de l'oubli ? Vous êtes le maître du jeu…
  • UNE NOTE :
    [ - = A EVITER, = BIEN SANS PLUS, = TRES BON MOMENT, = FORMIDABLE ]

" BLEU, HISTOIRE D'UNE COULEUR " 
UN BEAU LIVRE DE MICHEL PASTOUREAU, SEUIL, 2000, 216 P.
  • LE GENRE : beau livre
  • L'AUTEUR :
    Michel Pastoureau est historien, spécialisé dans l'histoire de la symbolique occidentale. Ses travaux sur les couleurs en font un spécialiste de renommée internationale.
  • LE SUJET :
    Ce livre retrace l'histoire du bleu dans les sociétés européennes, depuis l'Antiquité, où il était considéré comme une couleur barbare, à l'époque contemporaine, où il est devenu la couleur préférée. Le résultat est une somme savante sur le sujet, richement illustrée de nombreuses reproductions d'œuvres d'art.
  • EXTRAITS :
    " Bleu est devenu un mot magique, un mot qui séduit, qui apaise, qui fait rêver. (…) La musique du mot est douce, agréable, liquide ; son champ sémantique évoque le ciel, la mer, le repos, l'amour, le voyage, les vacances, l'infini. "
  • UN AVIS :
    Vous recherchez une bonne idée de cadeau pour Noël ? Ce livre en est une à coup sûr pour qui aime les beaux livres. Le lecteur va de découverte en découverte sur la couleur préférée du moment et sa longue histoire. Mais attention, il s'agit bien d'un livre de spécialiste, certes bien illustré, mais pas d'un livre de poète ! Au passage, vous avez remarqué ?, Dixit a choisi le bleu de longue date pour sa maquette. Pour sa dimension apaisante sans doute… Bon voyage !
  • UNE NOTE :
    [ - = A EVITER, = BIEN SANS PLUS, = TRES BON MOMENT, = FORMIDABLE ]

N° 92 LUNDI 4 DECEMBRE 2000
" L'IMPOSTURE INFORMATIQUE " 
UN LIVRE DE F. DE CLOSETS ET B. LUSSATO, FAYARD, 2000, 330 P.
  • LE GENRE : essai
  • LES AUTEURS :
    François de Closets est journaliste et auteur de nombreux best-sellers sur la société française, dont le célèbre " Toujours plus " il y a vingt ans. Bruno Lussato est professeur et expert en informatique. Il est aussi l'auteur de plusieurs ouvrages, dont " La Troisième Révolution " en 1999.
  • LE SUJET :
    L'imposture informatique dont il est question ici réside en cette idée simple : l'ordinateur ne profite pas du progrès. Les grands biens de consommation sont toujours plus simples d'utilisation et moins chers à l'achat. Pour l'ordinateur, le constat est exactement contraire. Son utilisation est souvent pénible et son prix moyen reste élevé. Pire : on continue à nous vendre des machines dont nous exploitons à peine 10 % des capacités et qu'il faut renouveler tous les deux ans pour " rester dans le coup ". Un vrai gâchis pour lequel il faut remercier… Microsoft ! Dans les quatre premiers chapitres, François de Closets raconte cette imposture. Par la suite, Bernard Lussato, plus technique, nous présente ce que pourrait être " enfin l'ordinateur simple et bon marché ".
  • EXTRAITS :
    " Ainsi la micro-informatique avait-elle conquis d'emblée la sécurité et la simplicité. Il lui restait à progresser pour réduire les tailles, les poids et les prix tout en améliorant la qualité et la rapidité. Voilà ce qui aurait dû se passer ; voici ce qui est arrivé, une histoire bien différente de celle qu'annonçaient les bonnes fées penchées au-dessus du berceau. Tout a dérapé vers l'uniformisation, la complication, la lenteur, la lourdeur et la fragilité. " Certains comprendront ici l'allusion aux premiers Macintosh…
    " Le progrès, c'est lorsque le changement des techniques traduit une constante amélioration. Si l'on opère plus aujourd'hui comme hier, c'est parce que l'on opère mieux aujourd'hui qu'hier. La mode, c'est autre chose. C'est le changement pour le plaisir, pour la rupture. "
    " Ces mêmes consommateurs qui ne supportent pas le moindre défaut dans leur ménagerie robotique, qui se précipitent chez le vendeur à la première faiblesse de leur lecteur CD, font preuve de la plus grande patience, de la plus extrême clémence dès lors qu'il s'agit d'informatique. "
  • UN AVIS :
    Vous ne sortirez pas intact de la lecture de ce livre. Si vous possédez un ordinateur, vous ne le regarderez plus jamais comme avant. Si vous n'en avez pas encore, vous n'êtes peut-être pas prêt d'en avoir un. Vous refuserez d'ajouter votre nom à l'interminable liste des victimes ! Une prise de conscience semble poindre aux Etats-Unis. Les ventes d'ordinateurs pour les fêtes sont loin des prévisions. Les valeurs informatiques du Nasdaq, les valeurs de haute technologie, traversent d'importantes turbulences. Les acheteurs d'ordinateurs auraient-ils enfin compris qu'ils attendent autre chose que ce qu'on leur propose ? A suivre. En France, souhaitons que ce livre fasse du bruit. Il se lit comme un roman, mais ce n'est malheureusement pas de la fiction.
  • UNE NOTE :
    [ - = A EVITER, = BIEN SANS PLUS, = TRES BON MOMENT, = FORMIDABLE ]

N° 91 LUNDI 27 NOVEMBRE 2000
" L'EDUCATION DU STOÏCIEN " 
UN LIVRE DE FERNANDO PESSOA, CHRISTIAN BOURGOIS EDITEUR, 2000, 112 P.
  • LE GENRE : philosophie
  • L'AUTEUR :
    Fernando Pessoa est un poète portugais (1888-1935), dont la vraie vie a commencé après sa mort, à la découverte d'une malle débordante de trésors littéraires : poèmes, prose, essais, notes, correspondances… On lui attribue une quinzaine de noms de plume différents, chacun exprimant sa propre vision du monde, à l'époque du premier conflit mondial et des prémisses du fascisme. Le personnage est complexe et génial, il a un goût exacerbé de l'introspection mais sait le traduire en clarté lumineuse. Il n'aura eu qu'un credo : " Toute ma vie gravite autour de mon œuvre, quelque bonne ou mauvaise qu'elle soit, ou puisse être. Tout le reste dans l'existence a pour moi un intérêt secondaire. "
  • LE CONTENU :
    Ce livre est sous-titré " Seul et unique manuscrit du Baron de Teive - De l'impossibilité de créer un art supérieur ". Pessoa nous fait partager l'ultime réflexion d'un auteur convaincu de l'échec de sa création et de sa vie. Il ne distingue pas d'autre issue qu'un suicide salutaire.
  • EXTRAITS :
    " Me tuer ; je vais me tuer bientôt. Mais je veux laisser tout au moins, avec toute la précision dont j'ai été capable, le témoignage intellectuel de ma vie, le tableau intérieur de ce que j'ai été. "
    " Je mets fin à une existence qui m'avait semblé pouvoir connaître toutes les grandeurs, mais qui n'a connu que mon incapacité à les vouloir. Quand j'ai eu des certitudes, je me suis souvenu que les fous en ont eu de bien plus grandes encore. "
    " Le scrupule est la mort de l'action. Se soucier de la sensibilité d'autrui, c'est être sûr de ne pas agir. "
    " Je suis un exemple encore plus achevé de la maladie dont nous souffrons tous : je n'ai, en effet, rien laissé derrière moi. "
    " On ne peut prendre part à la vie réelle du monde que si l'on possède plus de volonté que d'intelligence, ou plus d'impulsivité que de raison. "
  • UN AVIS :
    Cette confession finale du Baron de Teive, un de ces personnages inventés par Pessoa, est déchirante. Avec une précision impitoyable, il dresse un bilan désespéré de sa vie. Il le conduit à détruire son œuvre. Seule une volonté plus affirmée aurait pu le sauver. L'éducation du stoïcien est là. Si les thèmes de la création et son corollaire l'échec vous touchent, ce livre est d'une lecture indispensable. De ce dégoût affiché de la vie émerge une réflexion essentielle.
  • UNE NOTE :
    [ - = A EVITER, = BIEN SANS PLUS, = TRES BON MOMENT, = FORMIDABLE ]

N° 90 LUNDI 20 NOVEMBRE 2000
" L'ENCYCLOPEDIE DU SAVOIR RELATIF ET ABSOLU " 
UN LIVRE DE BERNARD WERBER, ALBIN MICHEL, 2000, 270 P.
  • LE GENRE : encyclopédie personnelle
  • L'AUTEUR :
    Bernard Werber est journaliste scientifique et écrivain. Le best-seller international " Les fourmis " a révélé son talent en 1992. Depuis, il publie régulièrement des romans qui associent habilement informations scientifiques et considérations philosophiques.
  • LE CONTENU :
    Bernard Werber rédige cette " encyclopédie " depuis l'âge de 14 ans. Fourre-tout éclectique, elle réunit une multitude de petites informations qui ont retenu son attention, " pour donner à réfléchir ". Il y est autant question de science, de religion, que de recettes de cuisine. L'ouvrage n'a aucune prétention scientifique, mais les données citées sont toujours exactes. Cette encyclopédie est mentionnée dans plusieurs de ses romans et attribuée à un certain professeur Edmond Wells. Ce-dernier n'a jamais existé et n'est autre que Bernard Werber. Une première version de l'encyclopédie était déjà sortie en 1993.
  • EXTRAITS :
    Le livre s'ouvre sur cette excellente question :
    " Tout est en un (Abraham)
    Tout est amour (Jésus-Christ)
    Tout est sexuel (Freud)
    Tout est économique (Karl Marx)
    Tout est relatif (Albert Einstein)
    Et ensuite ? "
  • UN AVIS :
    Avec sa couverture cartonnée en dur, un peu à l'ancienne, cette encyclopédie se veut d'une certaine façon un ouvrage de référence, mais d'un genre bien particulier. En s'appuyant sur des faits historiques ou scientifiques rigoureux, l'auteur n'a d'autre but que de réveiller notre pensée. Il y parvient souvent. Ses points de vue sur le couple, les acteurs, Dieu… sont originaux. D'autres sont plus amusants, paradoxaux. De la lecture de cet ouvrage surprenant naît un plaisir constant, mêlant la surprise de la découverte et l'invitation au questionnement personnel.
  • UNE NOTE :
    [ - = A EVITER, = BIEN SANS PLUS, = TRES BON MOMENT, = FORMIDABLE ]

N° 89 LUNDI 13 NOVEMBRE 2000
" PETITE PHILOSOPHIE POUR TEMPS VARIABLES " 
UN LIVRE DE CECILE GUERARD, LA TABLE RONDE, 2000, 112 P.
  • LE GENRE : essai
  • L'AUTEUR :
    Elle a 31 ans.
  • LE CONTENU :
    Une girouette sur fond de nuages illustre la couverture de ce petit livre au format de poche. Elle figure l'ambition de l'auteur : à travers les thèmes essentiels de la philosophie - le bonheur, la liberté, le désir, la mort, la sincérité… -, nous aider à " secouer notre pensée ", à réfléchir au sens de la vie pour mieux l'apprécier. " On peut vivre sans philosopher. Mais vit-on aussi intensément, profondément et avec une même lucidité ? "
  • EXTRAITS :
    " Parce que le monde n'est pas raisonnable en lui-même, la philosophie se présente comme un besoin suprême d'explication, un art qui peut se nommer l'art de la vie. "
    " Penser c'est apprendre à mourir, dit Platon. La philosophie est méditation de la vie, affirme Spinoza. Au fond, avance Jankélévitch, n'ont-ils pas raison tous les deux ? "
  • UN AVIS :
    L'automne vous déprime ? Vous cherchez à vous aérer l'esprit sans vous prendre la tête ? Alors ouvrez sans hésitation ce petit livre intelligent et sensible. Dans une écriture simple et concrète, l'auteur aborde les grandes questions de la vie. Son bon sens accompagne avec justesse les points de vue des plus grands philosophes cités. Une invitation à cultiver la simplicité, l'humilité et l'ardeur. Une petite lecture stimulante.
  • UNE NOTE :
    [ - = A EVITER, = BIEN SANS PLUS, = TRES BON MOMENT, = FORMIDABLE ]

N° 88 LUNDI 6 NOVEMBRE 2000
" ELOGE DE LA MARCHE " 
UN LIVRE DE DAVID LE BRETON, EDITIONS METAILIE, 2000, 182 P.
  • LE GENRE : essai
  • L'EDITEUR :
    Métailié est une maison d'éditions qui gagne à être connue. Son ambition est de proposer " des livres pour vivre passionnément ", à travers plusieurs collections bien ciblées. Ses parutions au look bien particulier se reconnaissent au premier regard. Pour faire mieux connaissance : www.editions-metailie.com
  • L'AUTEUR :
    David Le Breton est professeur à l'université de Strasbourg. Il est l'auteur de nombreux ouvrages, notamment dans le domaine de l'anthropologie.
  • LE CONTENU :
    Ce livre colle à son titre : il est un éloge de la marche. Bien que professeur, son auteur n'en fait pas une étude universitaire froide. Il évoque la marche-plaisir, mêlant impressions et souvenirs personnels avec des citations de grands marcheurs. Comme il le dit lui-même, il en émerge " la saveur du monde ". Tous les ingrédients incontournables sont évoqués, du premier pas, au silence, à l'écriture du voyage ou à la marche urbaine. Mais ne vous trompez pas, il s'agit bien ici d'abord de la vraie marche et non pas de la promenade qui en est " une forme mineure ". Le livre s'achève par une riche bibliographie.
  • EXTRAITS :
    " Marcher, c'est vivre par corps, provisoirement ou durablement. Le recours à la forêt, aux routes ou aux sentiers, ne nous exempte pas de nos responsabilités croissantes envers les désordres du monde, mais il permet de reprendre son souffle, d'affûter ses sens, de renouveler sa curiosité. La marche est souvent un détour pour se rassembler soi. "
    " La condition humaine devient une condition assise ou immobile, relayée pour le reste par le nombre de prothèses. "
    " La flânerie paraît un anachronisme dans le monde où règne l'homme pressé. Jouissance du temps, des lieux, la marche est une dérobade, un pied de nez à la modernité. Elle est un chemin de traverse dans le rythme effréné de nos vies, une manière propice de prendre de la distance. "
    " Qu'importe l'issue du chemin quand seul compte le chemin parcouru. On ne fait pas un voyage, le voyage nous fait et nous défait, il nous invente. "
  • UN AVIS :
    Ce livre est tout simplement savoureux. L'auteur nous fait partager sa passion vibrante pour la marche, à travers des sensations et des bons mots. Pierre Sansot, Bashô ou Henry D. Thoreau, parmi d'autres, sont du voyage. Alors on ressort de cette lecture avec une seule envie : prendre son sac, ouvrir la porte, respirer bien fort et partir marcher. Une suggestion de première destination ? Votre librairie pour vous en emparer !
  • UNE NOTE :
    [ - = A EVITER, = BIEN SANS PLUS, = TRES BON MOMENT, = FORMIDABLE ]

N° 87 LUNDI 30 OCTOBRE 2000
" LES GRANDS DISCOURS QUI ONT FAIT LE SIECLE " 
UN LIVRE D'OLIVIER CABARROT, EDITIONS ANNE CARRIERE, 2000, 290 P.
  • LE GENRE : anthologie
  • L'AUTEUR :
    Olivier Cabarrot est un ancien international de rugby, aujourd'hui devenu publicitaire.
  • LE CONTENU :
    Ce livre réunit 21 discours célèbres prononcés par des personnalités aussi différentes que Clémenceau, Pétain, Churchill, Castro, Kennedy ou Badinter. L'idée est de nous " donner à entendre le souffle de l'Histoire ", à travers des textes dont nous avons tous entendu les extraits les plus célèbres : de " I have a dream today " à " Ich bin ein Berliner ", en passant par " Je vous ai compris ! ". Chacun d'eux est replacé dans son contexte historique.
  • EXTRAITS :
    Winston Churchill, le 5 mars 1946 au Westminster College :
    " La sécurité du monde exige une nouvelle unité de l'Europe dont aucune nation ne soit écartée. Ce sont des querelles entre races sœurs que sont nées les guerres mondiales que nous avons connues et celles qui ont eu lieu dans le passé. "
    Anouar Al-Sadate, le 20 novembre 1977 devant la Knesset, le parlement israëlien :
    " Il y a des moments dans la vie des nations et des peuples où des personnes qui ont sagesse et ampleur de vue doivent regarder au-delà du passé avec toutes ses complications et ses séquelles, et oser se lancer vers de nouveaux horizons. " Il paiera de sa vie son engagement quelque temps plus tard.
    Robert Badinter, le 17 septembre 1981 devant l'Assemblée Nationale pour l'abolition de la peine de mort :
    " Cette justice d'élimination, cette justice d'angoisse et de mort, décidée avec sa marge de hasard, nous la refusons. Nous la refusons parce qu'elle est pour nous l'antijustice, parce qu'elle est la passion et la peur triomphant de la raison et de l'humanité. "
  • UN AVIS :
    Ce livre, à la couverture en dur, trouvera une place de choix parmi les ouvrages essentiels de votre bibliothèque. Austère dans la forme, aux illustrations en noir et blanc, il met d'abord en valeur les textes des personnages illustres choisis. Au-delà des citations laconiques reprises dans les livres d'histoire, chaque discours nous replace dans le vif de l'événement, dans toute sa tension. Et en lisant l'un ou l'autre, vous ne pourrez vous empêcher de vous prendre pour un de ces hommes qui ont changé le cours de l'Histoire, du haut d'une tribune quelque part à l'autre bout du monde…
  • UNE NOTE :
    [ - = A EVITER, = BIEN SANS PLUS, = TRES BON MOMENT, = FORMIDABLE ]

N° 86 LUNDI 23 OCTOBRE 2000
" AUTOBIOGRAPHIE D'UN LECTEUR " 
UN LIVRE DE PIERRE DUMAYET, PAUVERT, 2000, 232 P.
  • LE GENRE : autobiographie
  • L'AUTEUR :
    Pierre Dumayet, aujourd'hui âgé de 77 ans, est une des grandes figures de la télévision française. Entré à la R.T.F. en 1946, il a été un des acteurs essentiels de son développement avec des émissions comme " Lecture pour tous ", de 1953 à 1958, et " Cinq colonnes à la une ", de 1958 à 1968. Il est aussi l'auteur de plusieurs livres, dont " La maison vide " en 1996.
  • LE CONTENU :
    Ce livre porte bien son titre. Pierre Dumayet parcourt sa vie et sa carrière sous l'angle de sa passion de toujours : la lecture. Il nous fait partager ses rencontres et découvertes, depuis les gros catalogues de jouets de son enfance à Flaubert. Bien sûr, il évoque ses premiers pas à la télévision balbutiante d'après-guerre, quand 1.200 foyers seulement avaient un récepteur, en 1949, à la naissance du journal télévisé. Le lecteur croise donc d'autres précurseurs, comme Pierre Desgraupes et Pierre Lazareff.
  • EXTRAITS :
    Citant Dubuffet : " L'art n'est passionnant que pour autant qu'il livre, d'une manière très véridique et immédiate (…) les mouvements d'humeur de l'auteur. "
    " Qui a vu un écrivain écrire ? Ca peut se photographier, mais ça ne se voit pas. On ne voit jamais rien, même pas les batailles. Peindre ou écrire ne sont pas des actes visibles. "
    " Presque toutes les bibliothèques possèdent des merveilles - parfois humbles. "
    " Je ne crois pas qu'un texte puisse être offensé par une lecture trop personnelle. Un texte est d'autant plus riche qu'il peut être lu de mille manières. "
    " Lire un livre c'est avoir la sensation, non pas de l'écrire, mais qu'il est une route, un chemin sur lequel nous avançons réellement. "
  • UN AVIS :
    " Autobiographie d'un lecteur " n'est pas une somme sur une vie. Dumayet le reconnaît, on l'a " poussé " dans cette aventure de se raconter. Alors il est parfois hésitant, s'adresse directement au lecteur. Il en naît une connivence sympathique avec quelqu'un dont on réalise au fil des pages qu'il a inventé bien des concepts télévisuels. Avec " Lecture pour tous ", dès 1953, il fait entrer sa passion au petit écran. Et malgré sa longue expérience des livres, il n'aura jamais pu transformer en réalité ce vœu de Flaubert, qu'il cite : " Je voudrais d'un seul coup d'œil lire cent cinquante-huit pages et les saisir avec tous leurs détails dans une seule pensée. "
  • UNE NOTE :
    [ - = A EVITER, = BIEN SANS PLUS, = TRES BON MOMENT, = FORMIDABLE ]

N° 85 LUNDI 16 OCTOBRE 2000
" MAXI TESTS " 
UN LIVRE DE GILLES AZZOPARDI, MARABOUT, 2000, 576 P
  • LE GENRE : développement personnel
  • L'AUTEUR :
    L'auteur est psychosociologue et spécialiste des tests d'entreprise et d'intelligence.
  • LE CONTENU :
    Ce petit livre carré au format de poche rassemble des dizaines de tests et de questionnaires pour aider à faire le tour de sa personnalité. Ils sont classés par thème, du corps au couple en passant par l'affectivité, l'activité, la sociabilité… Il y est question d'indice de fatigue, de profil de personnalité, de QI, de fidélité par exemple.
  • UN AVIS :
    Il ne s'agit pas de prendre un livre de tests au pied de la lettre. Celui-ci non plus. Son intérêt est de couvrir toutes les facettes de la personnalité, autant personnelles que professionnelles. Le plaisir naît parfois d'une seule question au détour d'un test. Elle fait subitement réfléchir, pousse à l'introspection. Et quand on lit le commentaire auquel nous conduit un questionnaire, on se dit " ce n'est pas si faux, je suis un peu comme ça. " Qui n'a pas envie de mieux se connaître ?
  • UNE NOTE :
    [ - = A EVITER, = BIEN SANS PLUS, = TRES BON MOMENT, = FORMIDABLE ]

N° 84 LUNDI 9 OCTOBRE 2000
" www.capitalisme.fr " 
UN LIVRE D'ALAIN MINC, GRASSET, 2000, 252 P.
  • LE GENRE : essai
  • L'AUTEUR :
    Alain Minc est administrateur de sociétés, conseiller de quelques unes des plus grandes entreprises et connu du grand public pour ses essais. Avec chacun d'eux, il fait régulièrement le point sur l'état de la société. En parcourir les titres, choisis avec une pertinence flagrante, revient à parcourir en quelques mots notre histoire récente : de " L'informatisation de la société " avec Simon Nora en 1978, à " www.capitalisme.fr " en 2000, en passant par " La machine égalitaire " en 1987, " La grande illusion " en 1989, " La vengeance des nations " en 1991, " Le nouveau moyen âge " et " Le média-choc " en 1993.
  • LE CONTENU :
    " www.capitalisme.fr " est une synthèse pédagogique des enjeux de la nouvelle société émergeante. Selon Minc, de la concomitance unique de l'extension du marché à toute la planète, de " l'accélération de la globalisation financière, technique et commerciale " et de l'apparition de nouvelles technologies naît une nouvelle révolution. Elle nous conduit à un " nouveau stade du capitalisme ", marqué par le passage du capitalisme managérial dominé par les patrons au capitalisme patrimonial dominé par les actionnaires et les consommateurs. La mutation technologique a un impact aussi fort que l'avènement de l'électricité, parce qu'elle affecte autant l'offre de produits que la demande. Nos comportements de consommation évoluent. Dans ce contexte, une nouvelle " Sainte Trinité " s'installe : le marché omniprésent, le droit avec les juges et l'opinion publique relayée par les médias. Les patrons, eux, surveillent davantage le cours de leur action que les agitations syndicales et les contrôles de l'Etat. Les gestionnaires de fonds sont les nouveaux maîtres du jeu. Atteindre les 15 % de rentabilité des fonds propres est devenu une religion, qui peut potentiellement profiter à tous avec le développement de l'actionnariat salarié. Mais cette société n'est pas forcément égalitaire et de nouveaux enjeux apparaissent. Minc croit à un cycle durable de croissance, accompagné d'ajustements conjoncturels parfois sévères, dont les règles sont en construction, à inventer.
  • EXTRAITS :
    " Le capitalisme est un pari sur le mouvement : c'est de là que vient le progrès. "
    " L'irruption des grands investisseurs avec leurs impératifs , leur culte des 15 %, leur passion de la création de valeur, a été un bienfait, même s'il s'accompagne d'inévitables dommages collatéraux. "
    " Le capitalisme patrimonial, parangon de la modernité, nous ramène aux vieux préceptes du capitalisme bourgeois : une machine de plus en plus efficace et de plus en plus inégalitaire."
    " Internet accélère l'avènement de la société de marché, avec une poussée violente de concurrence et de compétition, mais celle-ci sera bientôt tempérée, non par l'apparition d'acteurs publics, mais par des règles d'intérêt général édictées pour la plupart à l'étage européen, voire mondial. "
    A propos des anti-mondialisation : " Ennemis du marché, obsédés par l'impérialisme américain, angoissés par le libre-échange, effrayés par la liberté des mouvements de capitaux, ils imaginent avoir le choix entre le système actuel et un modèle archaïque et bucolique, libertaire et réactionnaire. Ils ne comprennent pas qu'il n'existe que les deux branches d'une même alternative : soit un marché plus ou moins régulé, soit un marché dérégulé, c'est-à-dire la jungle. "
  • UN AVIS :
    Ce livre, qui se lit très facilement, est une lecture indispensable du moment. Une fois de plus Alain Minc met l'essentiel à la portée de tous. Le plus important reste les enjeux à venir de cette société émergeante. L'auteur en distingue sept.
    1. Le niveau de régulation mis en place dans cette société sera déterminant.
    2. L'Europe, au sens large, a un rôle capital à jouer face à l'Amérique et le monde asiatique : " l'expérience l'a prouvé, l'Europe constitue le seul domaine où le politique fabrique encore " l'Histoire " ".
    3. En France, nous devrons améliorer nos institutions.
    4. Nous aurons encore à définir un nouveau modèle d'intégration.
    5. Le système éducatif doit être remis en cause au moment où il entre dans " la sphère marchande ".
    6. Il se pose également la question des élites et du pilotage de la société.
    7. La question ultime reste celle de la distribution des surplus de la croissance, dans un environnement où le travail ne constituerait plus l'essentiel de la vie.
    " www.capitalisme.fr " rend l'époque passionnante. Mais résisterons-nous tous à la déferlante du marché ? Rien n'est moins sûr. Bonne lecture.
  • UNE NOTE :
    [ - = A EVITER, = BIEN SANS PLUS, = TRES BON MOMENT, = FORMIDABLE ]

N° 83 LUNDI 2 OCTOBRE 2000
LES " PENSEES INTIMES " D'ALBERT EINSTEIN 
UN LIVRE AUX EDITIONS DU ROCHER, 2000, 240 P.
  • LE GENRE : anthologie de citations
  • L'AUTEUR :
    Ces pensées ont été rassemblées par Alice Calaprice, qui travaille depuis de longues années sur les documents laissés par Albert Einstein pour les Princeton University Press aux Etats-Unis.
  • LE CONTENU :
    Ce recueil réunit 550 citations puisées dans 40.000 documents de tous types constituant les Archives Einstein, aujourd'hui conservées à l'Université hébraïque de Jérusalem. Il débute par une chronologie de la vie du chercheur, où l'on apprend qu'une boussole reçue de son père à l'âge de cinq ans lui fit grande impression ! Les pensées qui suivent, classées par thème, révèlent toutes les facettes du personnage. Elles le montrent bien plus humain que surhumain comme le présentent certains.
  • EXTRAITS :
    " Un homme heureux est trop satisfait du présent pour se soucier de l'avenir. "
    " Je n'ai pas de talents particuliers. Je suis juste passionnément curieux. "
    " Ce sont les gens qui me donnent le mal de mer - pas la mer. Mais j'ai bien peur que la science ne soit pas près de trouver une solution à cette affection. "
    " La véritable valeur d'un être humain est déterminée avant tout par la façon dont il est parvenu à se libérer de son propre ego. "
    " Je maintiens que ce sentiment d'émerveillement religieux devant le cosmos constitue la plus forte et la plus noble motivation de la recherche scientifique. "
    " Je suis un incroyant profondément religieux. (…) C'est d'une certaine manière une nouvelle sorte de religion. "
  • UN AVIS :
    Ces " Pensées intimes " d'Einstein sont un pur régal. Le lecteur partage avec délice ses notes, extraits de lettres et autres aphorismes souvent écrits avec humour et détachement. L'extrême précision des sources de chaque citation ne donne que plus d'intérêt à l'ouvrage. Il en émerge un homme passionné et passionnant, loin d'être enfermé dans son équation E=mc² de 1905.
  • UNE NOTE :
    [ - = A EVITER, = BIEN SANS PLUS, = TRES BON MOMENT, = FORMIDABLE ]

" PASSION CHOCOLAT " 
UN LIVRE DE DOMINIQUE AYRAL, HACHETTE COLLECTION PHARE, N° 11, 2000, 128 P.
  • LE GENRE : guide pratique
  • LA COLLECTION :
    Ce titre est un des premiers de la nouvelle collection lancée par Pierre Marchand chez Hachette : " Phare ".
  • LE CONTENU :
    Chacun des numéros est découpé en cette série de rubriques : " découvrir " le sujet, " savoir " à travers un texte fouillé écrit par un spécialiste, " voir " quelques illustrations, " comprendre, chiffres et infographies à l'appui et " trouver " pour passer à l'action.
  • EXTRAITS :
    - Le chocolat a été vendu sous forme solide la première fois en Angleterre en 1674.
    - Avec 16,5 milliards de francs de CA annuel, il est à la troisième place des denrées alimentaires derrière le sucre et le café.
    - Avec 6,94 kg dégustés par an et par habitant en France, nous sommes au 8ème rang mondial.
    - Le Musée du chocolat est situé à Biarritz.
    - De nombreux clubs entretiennent le plaisir dans toute la France.
  • UN AVIS :
    Incontestablement, Pierre Marchand innove et bouscule le marché des ouvrages de référence de poche. Avec un nouveau format, une nouvelle qualité de papier, un nouveau look et de nombreux titres à un prix abordable [ 58 F ] dès le lancement, la collection " Phare " attaque fort. Et la qualité est au rendez-vous à tout point de vue : le visuel n'étouffe pas le contenu, riche. La rubrique " trouver " est une des plus intéressantes. Elle est le complément pratique du savoir qui précède. Dans le cas de cet ouvrage, elle rassure : le chocolat parfait n'existe pas, " le bon est celui que vous aimez ".
  • UNE NOTE :
    [ - = A EVITER, = BIEN SANS PLUS, = TRES BON MOMENT, = FORMIDABLE ]

N° 82 LUNDI 25 SEPTEMBRE 2000
" L'APICULTEUR " 
UN ROMAN DE MAXENCE FERMINE, ALBIN MICHEL, 2000, 198 P.
  • LE GENRE : roman
  • L'AUTEUR :
    Ce roman est le troisième de Maxence Fermine, après les prometteurs " Neige " et " Le violon noir ".
  • L'HISTOIRE :
    Aurelien Rochefer est à la quête de ce qu'il nomme " l'or de la vie ". " Pour lui l'existence ne valait la peine d'être vécue que pour les quelques instants de magie pure qui la traversaient. " Ces instants, il les trouve d'abord en devenant apiculteur dans sa Provence natale. La vie le conduit ensuite en Afrique, sur la piste de la mystérieuse Falaise aux abeilles…
  • EXTRAIT :
    Pour goûter au style Fermine :
    " La source jaillissait de la roche comme par magie. Elle coulait là depuis mille ans. Une eau venue de nulle part. Et pourtant, elle était là, comme un miracle au milieu du désert. Elle était là, la vie. "
  • UN AVIS :
    Deux romans en 1999, le troisième en cette rentrée : Maxence Fermine écrit vite et bien. Dans un style lumineux et souvent poétique, aux phrases courtes, il met en scène des personnages à la recherche du sens de leur vie, de la vie. " L'apiculteur " trouve un début de réponse à travers l'exemple des abeilles. De ce bref roman se dégage le même plaisir que celui des précédents, une sensation faite de légèreté et d'une indéfinissable clarté.
  • UNE NOTE :
    [ - = A EVITER, = BIEN SANS PLUS, = TRES BON MOMENT, = FORMIDABLE ]

N° 81 LUNDI 18 SEPTEMBRE 2000
" LA CORRESPONDANTE " 
UN ROMAN D'ERIC HOLDER, FLAMMARION, 2000, 242 P.
  • LE GENRE : roman
  • L'AUTEUR :
    Eric Holder, 40 ans, est un des talents réguliers de la littérature française d'aujourd'hui. Il vit dans un petit village de Seine-et-Marne, à l'écart du tumulte parisien. " Mademoiselle Chambon ", en 1996, avait été son premier succès critique et public. A Télérama, il tenait ces propos en 1997 : " Ecrire, c'est comme cueillir une poire. On met la main dessous, doucement. Si elle est mûre, elle tombe. Toute seule. Le mystère, c'est qu'il n'y a rien à comprendre. C'est comme cela. On pense à une personne, on lui donne un nom puis un métier. On attend. On travaille. Sur cinq pages noircies la nuit, on en garde une. "
  • L'HISTOIRE :
    Le narrateur, écrivain, reçoit en avril 1996 une lettre d'une certaine Geneviève Bassano. Ils s'échangent des courriers jusqu'à une invitation à une séance de dédicaces dans une bibliothèque. Il s'y rend sans imaginer un seul instant la relation passionnelle qui va naître de leur rencontre.
  • EXTRAIT :
    " …je vis de mes livres, et de ceux des autres, c'est un métier de lire, c'est un métier d'écrire. "
  • UN AVIS :
    Avec " La correspondante ", les fidèles au style Holder ne seront pas déçus. Ils retrouveront sa petite musique des mots. Elle met en scène une poignée de personnages ordinaires, loin des grandes villes et des effets de mode. Ils ne se parlent pas beaucoup, mais leurs relations sont intenses, passionnelles. L'ambiance naît de descriptions simples et sensibles. Seulement cette fois, Holder nous réserve une surprise de taille : le narrateur s'appelle Eric Holder. Alors qu'on le croyait pudique et réservé, il nous fait partager sa liaison avec une lectrice, au hasard d'une rencontre. Son couple était heureux et il adorait ses enfants. Subitement, une passion l'emporte, une présence lui manque, obstinément, au péril du reste. Au passage, on lui découvre aussi un gros penchant pour la bouteille, inattendu. Alors on se dit qu'il a sans doute écrit tout cela pour se libérer. Tant mieux, car le lecteur, lui, est emballé. Et quand on précise que ce livre n'est pas forcément autobiographique, on l'est encore plus : le mystère est entier entre invention et réalité.
  • UNE NOTE :
    [ - = A EVITER, = BIEN SANS PLUS, = TRES BON MOMENT, = FORMIDABLE ]

N° 80 LUNDI 11 SEPTEMBRE 2000
" LE PRINCIPE 80 / 20 " 
UN LIVRE DE RICHARD KOCH, LES EDITIONS DE L'HOMME, 2000, 352 P.
  • LE GENRE : développement personnel
  • L'AUTEUR :
    Richard Koch est un entrepreneur canadien. Ce livre est paru en 1999 au Québec.
  • LE CONTENU :
    20 % des produits d'une entreprise génèrent 80 % de son chiffre d'affaires. 20 % des criminels commettent 80 % des crimes. Mais aussi 20 % de vos vêtements sont portés 80 % du temps… Nous avons tous, un jour ou l'autre, entendu ou évoqué ce type de proportion. Le principe 80/20 est basé sur un modèle statistique découvert en 1897 par l'économiste italien Vilfredo Pareto, d'où son autre appellation courante de loi de Pareto. Selon ce principe, il existe un déséquilibre intrinsèque entre causes et résultats, entre efforts et récompenses : une mince minorité a un effet majeur. Ce livre propose de tirer le meilleur parti au quotidien de cette loi, autant dans sa vie personnelle que professionnelle.
  • EXTRAIT :
    " La Pensée 80/20 requiert que nous repérions les quelques faits vraiment importants qui se produisent, et que nous ignorions la masse des faits d'importance secondaire. Elle nous apprend à distinguer l'essentiel de l'accessoire. "
  • UN AVIS :
    Dans bien des cas ne sommes-nous pas prisonniers d'un quotidien banal envahissant ? N'avons-nous pas souvent le sentiment de consacrer beaucoup de temps à des actions qui n'apportent que peu de satisfactions ? Ce livre aide sans conteste à voir les choses différemment. Dans un langage clair et concret, exemples vivants et parlants à l'appui, il aère l'esprit et donne des pistes simples pour changer. Et comme la rentrée est un moment propice à la prise de bonnes résolutions, ne vous privez pas de sa lecture !
  • UNE NOTE :
    [ - = A EVITER, = BIEN SANS PLUS, = TRES BON MOMENT, = FORMIDABLE ]

N° 79 LUNDI 4 SEPTEMBRE 2000
" JE SUIS LE GARDIEN DU PHARE " 
UN LIVRE D'ERIC FAYE, POINTS SEUIL 701, 2000, 154 P.
  • LE GENRE : recueil de nouvelles
  • L'AUTEUR :
    Eric Faye est l'auteur de plusieurs essais, romans et autres nouvelles. Celui-ci a été Prix des Deux Magots 1998.
  • LE CONTENU :
    Ce recueil rassemble neuf nouvelles écrites de 1990 à 1997. Elles ont toutes pour thème, sous une forme ou une autre, l'éloignement, ou la capacité de l'homme moderne à prendre ses distances avec le monde. L'auteur recourt au fantastique, dans l'esprit de " La quatrième dimension ", pour appuyer intelligemment son propos.
  • EXTRAITS :
    " L'existence est faite de petites morts successives, nichées les unes à l'intérieur des autres. Un téléphone que l'on ne décroche pas ; une correspondance que l'on interrompt ; une tombe que l'on ne fleurit plus. "
    " Fais quelque chose, il est peut-être encore temps. Fais quelque chose en notre nom, pour qu'on ne nous oublie pas, pour que tout ça ait servi un tant soit peu, trouve une idée, toi seul, encore… "
  • UN AVIS :
    Une homme trouve un carnet d'adresse inconnu, l'oublie puis le retrouve des années après. A cet instant, il comprend qu'il rassemble tous les contacts de sa vie, les présents et les futurs… Tel est le sujet d'une des nouvelles. De chacune le lecteur a vite envie de connaître la fin. Dans une écriture simple, émaillée de pépites, l'auteur pose quelques questions essentielles. Offrez-vous un très agréable moment avec ce livre de poche.
  • UNE NOTE :
    [ - = A EVITER, = BIEN SANS PLUS, = TRES BON MOMENT, = FORMIDABLE ]

" LES PHARES DU GARDIEN DE PHARE " 
UN LIVRE DE FRANCOIS JOUAS-POUTREL, EDITIONS OUEST-FRANCE, 2000
  • LE GENRE : beau livre
  • L'AUTEUR :
    François Jouas-Poutrel est un gardien de phare étonnant. Il a travaillé pendant 21 ans sur les Roches-Douvres, le phare le plus éloigné des côtes d'Europe, au large de l'île de Bréhat. Il a choisi ce métier à 21 ans, après avoir été refusé dans la marine marchande. Pour échapper à sa solitude, il s'est un jour mis à peindre.
  • LE CONTENU :
    Ce bel album rassemble une partie des œuvres du peintre. Elles représentent toutes le phare des Roches-Douvres " à la manière de… " A la manière de Klee, Soulages, Miro… Le tableau figure sur la page de droite. Le peintre en fait un commentaire sur celle de gauche, non sans humour.
  • EXTRAITS :
    A la manière de Kandinsky :
    " Au fur et à mesure du travail qui avance, une image forte m'apparaît dans ce phare qui s'élance vers le ciel, comme un symbole de la peinture de Kandinsky : spiritualité et élévation.
    C'est une nuit comme les autres, le vent siffle dans les fenêtres et le vacarme de la houle ne s'entend même plus à force d'habitude… "
  • UN AVIS :
    François Jouas-Poutrel a un talent fou. Picasso, Léger ou Magritte auraient très bien pu peindre les tableaux qui leur correspondent. Les Editions Ouest-France doivent être remerciées. Le voyage qu'elles nous offrent au pays des phares et des peintres est inattendu et merveilleux. Aujourd'hui, Jouas-Poutrel est gardien aux Sept-Iles. On lui souhaite bon vent !
  • UNE NOTE :
    [ - = A EVITER, = BIEN SANS PLUS, = TRES BON MOMENT, = FORMIDABLE ]

N° 78 LUNDI 28 AOUT 2000
" LE CUBE MAGIQUE " : CONNAISSEZ-VOUS SON SECRET ? 
UN LIVRE D'A. GOTTLIEB ET S. D. PESIC, PRESSES DU CHATELET, 2000, 192 P.
  • LE GENRE : développement personnel
  • LES AUTEURS :
    Cette édition française est la traduction de l'ouvrage original américain. Les auteurs ont retranscrit noir sur blanc ce jeu de l'esprit réapparu au début des années 90 dans les pays d'Europe de l'Est, où il a fait fureur. Ses origines restent incertaines et remonteraient à plusieurs siècles.
  • LE CONTENU :
    " Le cube magique " est un jeu de l'esprit individuel auquel il est très simple de participer. Pour peu que l'on en respecte scrupuleusement les règles, le " secret " sur lequel il est fondé permet de faire le point sur les vraies facettes de sa personnalité et celle de ses proches avec une pertinence inattendue. En fonction de la connaissance que chacun a de lui-même, certains n'obtiendront que des confirmations de ce qu'ils savent déjà, alors que d'autres auront peut-être des révélations insoupçonnées. Dans tous les cas, " Le cube magique " ne laisse personne indifférent.
  • EXTRAITS :
    Il est impossible de donner des extraits du livre sous peine d'en révéler le secret. En l'achetant, il ne faut surtout pas l'ouvrir. Lisez-le dans l'ordre en commençant par la première page. Surtout, répondez en détail à toutes les questions qui vous sont posées. Faites-le par écrit, en précisant les moindres contours de vos réponses, comme les couleurs, les tailles, les aspects…, cela ne vous prendra que quelques minutes. Plus vous apporterez de soin à cette étape, plus vous serez enchanté quand vous aurez découvert le secret de la page 29. D'une façon ou d'une autre vous vous direz alors : " c'est incroyable, mais tellement juste ! ".
  • UN AVIS :
    " Le cube magique " est un moyen simple, ludique, sans prise de tête, à mille lieues des théories compliquées, de nous aider à répondre à cette question de toujours : qui suis-je ? Après la révélation du secret, l'instant est réjouissant ! Dans les jours qui suivent, on y repense avec plaisir. On cherche à affiner sa connaissance, à aller encore plus loin dans les détails. Et forcément, une idée s'impose vite : faire découvrir " Le cube " à ses proches, à ses amis. Mais, surtout, quand vous serez à votre tour conquis, n'en révélez le secret à aucun prix !
  • UNE NOTE :
    [ - = A EVITER, = BIEN SANS PLUS, = TRES BON MOMENT, = FORMIDABLE ]

N° 77 LUNDI 21 AOUT 2000
 " BOUQUINER " 
UN LIVRE D'ANNIE FRANCOIS, SEUIL, 2000, 208 P.
  • LE GENRE : autobiographie
  • L'AUTEUR :
    Ce livre est son premier publié.
  • LE CONTENU :
    " Bouquiner " est un hommage à la lecture en 52 courts chapitres. Annie François est une grande lectrice depuis son enfance. Elle évoque son expérience à grands renforts de détails : sa position préférée pour lire, les librairies, les couvertures, l'odeur des livres, les usuels, les coquilles, la nausée de lire…
  • EXTRAITS :
    " En matière de livres, il y a mille approches, mille accroches : un auteur, un pays, une rencontre, un genre, des circonstances, un format, une humeur, une saison, une maison, etc. Tant de choses. Tout est prétexte. Rien n'est indifférent. "
    Extrait d'une conversation avec son ami, qui témoigne de leur " passion exclusive " :
    " Moi, depuis que j'ai dix ans, je sais que je ne veux pas d'enfants, mais la question n'est pas là ", dit-elle. " Moi, je n'en veux pas non plus. " " Tu es sûr. " " Parfaitement sûr. " " Tu es sûr d'avoir une bonne raison ? Pour moi, après, ce sera trop tard. " " J'ai une très bonne raison : les enfants, ça bousille les livres. "
    Et de temps en temps, elle a la nausée : " Pourquoi ces histoires de substitution, ces voyages de papier, ces ersatz de passion, de crime ? Je veux vivre. Echapper à la tyrannie de leur fiction. "
  • UN AVIS :
    Si vous aimez lire, vous aimerez ce livre. Chacun pourra y retrouver tout ou partie de ses propres manies de lecteur. Un hommage bref et sympathique.
  • UNE NOTE :
    (- = A EVITER, = BIEN SANS PLUS, = TRES BON MOMENT, = FORMIDABLE)

N° 76 LUNDI 14 AOUT 2000
 " JE VOUDRAIS QUE QUELQU'UN M'ATTENDE QUELQUE PART " 
UN LIVRE D'ANNA GAVALDA, LE DILETTANTE, 1999, 224 P.
  • LE GENRE : recueil de nouvelles
  • L'AUTEUR :
    Ce livre est le premier publié d'Anna Gavalda. Elle est née en 1970 et vit dans la région parisienne.
  • LE CONTENU :
    " Je voudrais que quelqu'un m'attende quelque part " rassemble 12 nouvelles de chacune quelques pages. Elles mettent en scène des personnages en lesquels nous pourrions tous nous reconnaître : un représentant de commerce dont la vie bascule sur la route, une vétérinaire en Normandie prise dans un sordide fait divers, les retrouvailles de deux anciens amants… et un jeune auteur qui tente de faire publier son premier livre à Paris.
  • EXTRAITS :
    Pour entr'apercevoir le style de l'auteur :
    " J'ai été étonné d'emmener si peu de choses. J'avais loué une fourgonnette chez Kiloutou et un voyage a suffi. Je ne savais pas si je devais le prendre bien, genre voilà la preuve que tu n'es pas trop attaché aux biens de ce monde mon ami, ou carrément mal, genre regarde mon ami : bientôt trente ans et onze cartons pour tout contenir… Ca ne fait pas bien lourd hein ? "
    " Je crois qu'elles en rajoutaient un peu, mais comme tous les gens qui vivent seuls, j'ai appris à guetter et même à espérer le petit clignotant rouge des messages en rentrant le soir. Personne n'y échappe je crois. "
  • UN AVIS :
    Dans un style simple et vivant, Anna Gavalda croque quelques tranches de vie avec une infinie justesse. Elle témoigne d'un sens de l'observation aigu de notre société. Vous vous reconnaîtrez forcément au détour de l'une ou l'autre page. C'est d'ailleurs sans doute pour cette raison que ce livre a rencontré un public grandissant depuis le printemps. L'auteur a encore l'art d'interrompre son histoire en pleine action, de sorte à stimuler l'imagination de chaque lecteur. Voilà donc un recueil de nouvelles qui replace au premier plan un genre souvent boudé en France.
  • UNE NOTE :
    (- = A EVITER, = BIEN SANS PLUS, = TRES BON MOMENT, = FORMIDABLE)

N° 74 LUNDI 31 JUILLET 2000
" LA SEXUALITE " 
UN GUIDE DE LA COLLECTION " LES ESSENTIELS ", MILAN, 1998, 64 P.
  • LE GENRE : guide illustré à la manière des " Que sais-je ? "
  • L'AUTEUR :
    Jacques Waynberg est une des figures de la sexologie européenne.
  • LE CONTENU :
    Ce petit livre évoque avec des mots simples tout ce qu'il faut savoir sur le thème de la sexualité, de l'aspect biologique à l'art aimer. Il fait le point de chaque notion en deux pages qui vont à l'essentiel : la puberté, la séduction, le prélude, la contraception… Il comporte un glossaire et une succincte bibliographie.
  • EXTRAITS :
    " Les premières fois sont nombreuses en amour car elles ne se comptent pas seulement en fonction des comportements mais aussi des émotions. "
    " Vivre en couple, c'est tenter cette étrange médiation consistant à tout mélanger au quotidien, sans rien partager de définitif. "
    " Vivre en couple heureux, c'est être d'accord pour que l'on puisse survivre à un désaccord, pour peu que l'on en parle. "
    " Il n'y a pas de civilisation qui rende la vie sexuelle facile à vivre. "
  • UN AVIS :
    Ce livre est d'actualité à plus d'un titre. D'abord parce que l'été est propice à toutes les rencontres et autres débuts d'aventures. Il apportera aux jeunes des réponses claires à des questions forcément présentes. Il aidera les parents à trouver des mots pour un thème de conversation clé pas toujours facile à aborder. Il est encore d'actualité au moment où la France décide d'autoriser l'IVG jusqu'à douze semaines : il aborde le sujet de la contraception. Bien des volumes de cette collection " Les essentiels Milan " valent le détour.
  • UNE NOTE :
    (- = A EVITER, = BIEN SANS PLUS, = TRES BON MOMENT, = FORMIDABLE)

N° 71 LUNDI 10 JUILLET 2000
" L'EUPHORIE PERPETUELLE " 
UN ESSAI DE PASCAL BRUCKNER, GRASSET, 2000, 280 P.
  • LE GENRE : essai " sur le devoir de bonheur "
  • L'AUTEUR :
    Pascal Bruckner est romancier et essayiste. Il a obtenu le Prix Renaudot en 1997 pour son roman " Les voleurs de beauté ".
  • LE CONTENU :
    Avec " L'euphorie perpétuelle ", Pascal Bruckner cherche à mieux nous faire prendre conscience de la dictature contemporaine du bonheur dans nos sociétés occidentales. Aujourd'hui, tout est évalué sous l'angle du plaisir et du désagrément, et le malheur devient surtout l'échec du bonheur. " C'est une morale de battants qui investit la vie quotidienne et laisse derrière elle de nombreux battus et de nombreux abattus. " Il ne conteste pas la notion de bonheur mais " la transformation de ce sentiment fragile en véritable stupéfiant collectif auquel chacun devrait s'adonner. " L'approche moderne du bonheur est née avec les Lumières et la Révolution, qui en ont fait une réalisation possible pendant l'existence. Avant, la religion chrétienne plaçait l'existence sous l'espoir du Paradis ou la peur de l'Enfer après la mort. La vie était suspendue à ces deux alternatives. Aujourd'hui, l'alternative a changé mais la pression est toute aussi forte entre espoir de réussite et crainte de l'insuccès. Pour prendre nos distances avec cette dualité, l'auteur appelle à l'invention d'un nouvel art de vivre, moins radical. Il suppose d'accepter l'adversité, " sans tomber dans l'abîme du renoncement ". Il invite encore à " se moquer du bonheur " et donc à ne pas le chercher, mais à l'accueillir quand il se présente…
  • EXTRAITS :
    " Nous constituons probablement les premières sociétés dans l'histoire à rendre les gens malheureux de ne pas être heureux. "
    " Le bonheur est devenu un système d'intimidation de tous par chacun dont nous sommes à la fois victimes et complices. "
    " L'enfer de nos contemporains s'appelle la platitude. Le paradis qu'ils recherchent la plénitude. Il y a ceux qui ont vécu et ceux qui ont duré. "
    " La vraie vie n'est pas absente, elle est intermittente. " " Il faut des journées nulles dans la vie… pour bénéficier de l'agrément du contraste. "
    " L'essentiel est de pouvoir dire : j'ai vécu, et non pas : j'ai végété. "
  • UN AVIS :
    " L'euphorie perpétuelle " est un livre rafraîchissant. Sa thèse n'est pas nouvelle, elle est même à la mode. Le mérite du livre est d'en faire une synthèse à la portée de tous, ni trop historique ni trop philosophique, capable de nous ouvrir les yeux pour nous mettre en face de l'essentiel. Et bien sûr, avant l'invention collective d'un nouvel art de vivre dans nos sociétés, il appartient à chacun d'inventer sa propre vie dans le contexte contemporain. C'est le plus passionnant. Un seul bémol est à apporter à ce livre à plusieurs reprises : quelques passages sont mal écrits, mais ils n'enlèvent rien au fond.
  • UNE NOTE :
    (- = A EVITER, = BIEN SANS PLUS, = TRES BON MOMENT, = FORMIDABLE)

N° 66 LUNDI 5 JUIN 2000
LES MOTS DE MAURICE G. DANTEC 
L'EVENEMENT DU JEUDI, 1er JUIN 2000
Après ses romans " Les racines du mal ", une Série Noire de 1998, et " Babylon babies " chez Gallimard en 1999, Maurice G. Dantec est vite devenu un auteur culte. Sa capacité à mêler science-fiction, polar et philosophie essentielle fascine. Dans un autre style, celui du journal " métaphysique et polémique ", il récidive. " Le Théâtre des opérations ", chez Gallimard, nous fait partager toutes ses réflexions pendant l'année 1999. Tout y passe en 650 pages. Dans une interview à L'Evénement du Jeudi, il revient sur son livre, sans concession. " L'homme est mort au XXe siècle. L'humanisme s'est dissous dans les charniers d'Auschwitz. Nous ne sommes donc plus que des illusions, nous sommes en semi-vie. " Avec un tel discours, pas étonnant qu'il cite Michel Houellebecq comme le seul auteur contemporain qui compte. " Les écrivains français sont encore dans une idée conservatrice, " paul-valéryenne " de la littérature, alors qu'aujourd'hui il y a des enjeux qui la dépassent. La littérature du " moi " me semble extrêmement suspecte. Lorsque tu écris, tu es un médium, tu es dépassé par des forces qui s'expriment à travers toi. Rimbaud l'a déjà dit : " Je est un autre. " " A la question de savoir pourquoi il est parti au Québec depuis un an, il répond que " c'est en Amérique du Nord que s'expérimentent les dissolutions, et donc les solutions. C'est là qu'il faut être si on veut établir une critique de la fin de l'homme, du capitalisme de troisième espèce. " Maurice G. Dantec : à lire d'urgence.

N° 65 LUNDI 29 MAI 2000
" LES PERLES DE L'ECOLE " 
UN LIVRE DE JEROME DUHAMEL, ALBIN MICHEL, 2000, 192 P.
  • LE GENRE : anthologie drolatique
  • L'AUTEUR :
    Jérôme Duhamel est journaliste et éditeur. Il est l'auteur d'une trentaine d'ouvrages, dont un " Grand méchant bêtisier " annuel et " Les perles des fonctionnaires ".
  • LE CONTENU :
    Ce livre est " une longue descente dans les gouffres de l'ignorance ". Il rassemble les âneries dites ou écrites par des enfants de 8 à 18 ans, obtenues auprès de leurs instituteurs et professeurs. Comme il l'indique, l'auteur n'y est pour rien : on lui doit seulement les trois pages de préface. Et il a même respecté l'hortaugrafe des perles glanées…
  • EXTRAITS :
    " La génétique arrivera un jour à clowner les gens… "
    " Les Français sont de plus en plus intéressés par leur arbre gynécologique. "
    " Les poissons sans arêtes s'appellent des congelés. "
    " Pour plaire au roi, Jean Racine a inventé le théâtre grec. "
    " Les savants grecs comme Socrate habitaient dans des tonneaux appelés philosophie. "
    " La Manche a été fabriquée pour éviter la guerre avec les Anglais. "
    " Le plus grand miracle de la médecine, c'est la maladie. "
    " Si on fait trop de sport sans se reposer, on risque d'être victime de luxure. "
    " Un septuagénaire est un losange à sept côtés. "
    " Quand la terre tourne trop vite, elle fait du vent. "
    " Les Bretons ont élevés les porcheries au rang d'institutions. "
    " L'adultère permet de devenir majeur avant 18 ans. "
  • UN AVIS :
    Comme le livre en contient des centaines du même registre, vous comprendrez qu'il vous faut courir l'acheter. Il est irrésistible. Ouvrez-le à n'importe quelle page, vous éclaterez forcément de rire. Mais ne vous moquez pas trop, replongez-vous d'abord dans quelques-unes de vos vieilles copies. L'une de vos perles pourrait très bien se trouver là. " L'intelligence a beau être le plus gros muscle du cerveau ", personne n'est à l'abri d'une ânerie !
  • UNE NOTE :
    (- = A EVITER, = BIEN SANS PLUS, = TRES BON MOMENT, = FORMIDABLE)

N° 64 LUNDI 22 MAI 2000
LES MANIES DES ECRIVAINS 
L'EVENEMENT DU JEUDI, 18 MAI 2000
Dans son dossier à la une, L'Evénement du Jeudi se demande cette semaine " comment les écrivains écrivent ". Si vous aimez les mots, l'écriture, les livres, procurez-vous ce numéro sans hésiter. Pour vous en mettre l'eau à la bouche, sachez que Christian Bobin écrit sur une petite table en bois clair dans son salon, alors que Jean-François Deniau, maladie oblige, écrit souvent à l'hôpital. Sur les onze auteurs interrogés, six assurent que le meilleur moment pour écrire se situe le matin. Le thé et la musique semblent être des accessoires indispensables, soit pendant, soit juste avant. Un seul écrivain dit utiliser l'ordinateur et ne veut plus rien savoir du papier. Les autres continuent à l'utiliser sous toutes les formes. Plusieurs prennent de nombreuses notes sur des dos d'enveloppe, que Jean d'Ormesson perd régulièrement… Le stylo est sans doute l'objet le plus intime de chacun d'eux. Crayon, encre noire, bleue, simple Bic que l'on peut perdre sans état d'âme… La naissance de la première phrase est un moment essentiel de l'accouchement, qu'elle arrive vite ou qu'elle mette deux ans ! Sur le rythme, aucune règle n'émerge. Certains comptent en lignes, d'autres en feuillets ou en heures. Mais un livre est toujours l'histoire de plusieurs années entre la naissance de l'idée et le point final. Après ce dernier, Jean d'Ormesson évoque " une satisfaction attristée " et Marc Lambron le début d'une " convalescence ". Puis l'appel est fort pour une autre aventure. Jean Vautrin dort avec un cahier et un stylo au pied du lit. " Au cas où. "

" LE GUIDE DES ILES " 
EDITIONS ILES MAGAZINE, 2000, 880 P.
  • LE GENRE : guide touristique
  • LES AUTEURS :
    Ce guide est une réalisation de l'éditeur, basé en Suisse, de Iles Magazine. Disponible en kiosque, il paraît tous les deux mois. A chaque fois, il offre une invitation au voyage dans toutes les îles du monde, des plus grandes aux plus petites, des plus connues à celles qui ne le sont pas.
  • LE CONTENU :
    " Le guide des îles " est sous-titré " 50 îles et archipels du monde ". En 880 pages en français et en anglais il se concentre sur 50 lieux aux quatre coins du monde. Pour chaque île, le guide donne une note d'ensemble sur quatre critères : mer et soleil, sport et loisir, nature et découverte, culture et histoire. Il indique également le style : familial, intimiste, tendance, Robinson… et situe le budget, de luxe à petits budgets. Après une description chiffres à l'appui, il donne deux bonnes raisons de se rendre sur l'île et trois activités incontournables. Les informations pratiques en terme d'accès et de séjour sont toutes aussi riches. Le petit plus réside dans la rubrique " Bouche à oreille ", qui donne les conseils des habitants.
  • UN AVIS :
    Pour 169 F frais d'envois compris, ce guide est une pure merveille. Sans s'étendre longuement, mais avec une foule de petits détails, il dévoile l'essentiel de chaque destination. Il donne envie presque à tous les coups, que l'on soit fou des îles ou pas. Pour Belle-Ile-en-Mer par exemple, le bouche-à-oreille invite à " ressentir la puissance de l'océan un jour de grand vent près de l'ancien fort de Sarah Bernhardt " à la Pointe des Poulains. Pour avoir été là, le conseil est plus que judicieux !
    Pour vous procurer ce guide : www.top-islands.com
  • UNE NOTE :
    (- = A EVITER, = BIEN SANS PLUS,
    = TRES BON MOMENT, = FORMIDABLE)

N° 60 LUNDI 24 AVRIL 2000
" CHAQUE JOUR EST UN ADIEU ", ALAIN REMOND 
UN LIVRE AUX EDITIONS DU SEUIL, 2000, 128 P.
  • LE GENRE : bref récit autobiographique
  • L'AUTEUR :
    Alain Rémond est rédacteur en chef de Télérama. Il rédige notamment la rubrique hebdomadaire " Mon œil ". Il est l'auteur de près d'une dizaine d'ouvrages.
  • L'HISTOIRE :
    " On ne guérit pas de l'enfance. On ne guérit pas du paradis terrestre. On voudrait que ça dure tout le temps, toute la vie. (…) On ne dit pas adieu à son enfance, on vit avec elle chaque jour de sa vie. " De son enfance dont il n'a jamais guéri, Alain Rémond nous raconte l'essentiel dans ce petit livre. Il parle des moments d'infini bonheur avec ses neuf frères et sœurs dans leur petite maison du village de Trans en Bretagne. Il évoque aussi des moments plus douloureux, qui le marqueront à jamais…
  • EXTRAIT :
    Page 30 :
    " Quand on est grand, on ne joue pas. (…) Un jour, on ne sait plus jouer. On oublie le secret. On ne comprend plus ce que cela veut dire, en quoi ça consiste. S'inventer des vies, y croire dur comme fer, un jour, c'est fini, ça s'arrête d'un seul coup, comme ça, du jour au lendemain. On y passe tous. "
  • UN AVIS :
    Le récit autobiographique des années de jeunesse en Bretagne d'un journaliste parisien : le sujet n'est a priori pas alléchant. Mais détrompez-vous ! Ouvrez ce livre, jetez-vous sur la première ligne et vous ne le refermerez pas avant le point final. Le style très vivant est captivant. Cette tranche de vie ordinaire est touchante. Vous retrouverez avec plaisir certains de vos propres souvenirs d'enfance. Et quand le malheur perce derrière le bonheur, le récit devient bouleversant. Une pépite à ne pas manquer.
  • UNE NOTE :
    ( = bien sans plus, = très bon moment, = formidable)

N° 59 LUNDI 17 AVRIL 2000
" TERRASSE A ROME " 
UN ROMAN DE PASCAL QUIGNARD, GALLIMARD, 2000, 176 P.
  • LE GENRE : roman situé au XVIIe siècle
  • L'AUTEUR :
    Pascal Quignard est l'auteur de " Tous les matins du monde " en 1991, porté à l'écran avec Gérard Depardieu. En 1998, il a publié " Vie secrète ", un livre de réflexions ambitieux et rare.
  • L'HISTOIRE :
    Meaume le graveur mène la vie de tous les artistes de cette époque, une vie d'errance de ville en ville, de Bruges à Rome. Mais l'une des étapes sur la route tourne mal : son visage est brûlé à l'acide par un rival en amour…
  • EXTRAITS :
    Page 86 :
    " Fournir une raison dévaste l'amour. Procurer un sens à ce qu'on aime, c'est mentir. Car aucun être humain n'éprouve d'autre joie que la sensation d'être vivant lorsqu'elle devient intense. Et il n'y a pas d'autre vie. "
  • UN AVIS :
    Vous aimerez ce livre d'abord pour son style : épuré, limpide, lumineux. Le travail de l'écrivain est immense pour aller à cet essentiel qui suggère pourtant si bien les choses. Vous partagerez ensuite l'errance de Meaume jusqu'au bout, ses interrogations sur l'amour et le temps qui file. Cette brève parenthèse au XXVIIe siècle vaut le détour.
  • UNE NOTE :
    ( = bien sans plus, = très bon moment, = formidable)

N° 56 LUNDI 27 MARS 2000
" L'AMOUR EXPLIQUE AUX ENFANTS " 
UN LIVRE DE NICOLE BACHARAN ET DOMINIQUE SIMONNET, SEUIL, 2000, 66 P.
  • LE GENRE : essai pour jeunes et moins jeunes
  • LES AUTEURS :
    Les deux auteurs forment un couple recomposé. De leurs histoires précédentes, ils rassemblent cinq enfants de 13 à 18 ans. L'idée de ce livre est née un soir, sous un beau ciel de Provence, lorsque parents et enfants ont abordé un sujet jusque là bien évité : c'est quoi l'amour ?
  • LE CONTENU :
    Ce petit livre se présente sous forme de questions-réponses entre adolescents et adultes. Sans tabou, avec des mots simples et justes, il aborde l'amour sous toutes ses formes, des sentiments à l'acte sexuel. Et toutes les questions y passent : peut-on connaître le grand amour, c'est comment une histoire d'amour qui finit bien, la séduction est-elle toujours de la manipulation, c'est grave l'amour sans amour, quand un amour devient-il passion… ?
  • EXTRAITS :
    " On est toujours un peu fou quand on est amoureux ?
    - Oui. Tous les amoureux du monde ressentent cette sensation si précieuse : je vis, je vis, comme la vie est passionnante ! Et comme je suis une personne intéressante ! C'est une période d'euphorie, on se sent plein d'énergie, notre sensibilité est frémissante. On lit, on écrit des poèmes, on écoute de la musique, on ressent l'art plus profondément. On vibre, on vit plus fort. On s'aime soi-même ! "
  • UN AVIS :
    Ce petit livre très bien fait s'adresse en premier lieu aux ados débordant de questions et aux parents en mal de mots d'explications pour leurs enfants. Au-delà, chacun pourra le lire pour alimenter sa réflexion personnelle sur ce sujet éternel et inépuisable. Il fait partie de toute une collection aux éditions du Seuil depuis " Le racisme expliqué à ma fille " par Tahar Ben Jelloun en 1998. Parmi les prochaines publications : " La culture expliquée à ma fille ", par Jérôme Clément.
  • UNE NOTE :
    ( = bien sans plus, = très bon moment, = formidable)

N° 53 LUNDI 6 MARS 2000
" LE GUIDE DE LA COMMUNICATION "
UN LIVRE DE JEAN-CLAUDE MARTIN, MARABOUT, 1999, 352 P.
  • LE GENRE : guide pratique relié
  • L'AUTEUR :
    Ancien comédien, Jean-Claude Martin est aujourd'hui formateur aux techniques de communication.
  • LE CONTENU :
    Convaincre pendant un entretien, animer une réunion, prendre la parole en public…, nous sommes tous, à un moment ou à un autre, confrontés à ce type de situations. Chacun s'y sent plus ou moins à l'aise. Progresser pour être plus convaincant, mieux entendu, plus séducteur est possible en intégrant quelques conseils simples pratiqués par les professionnels. C'est précisément ces conseils que met en avant cet ouvrage. Découpé en de nombreux et brefs chapitres très clairs, il aborde des sujets aussi variés que la communication non-verbale, ces gestes qui nous trahissent, comment être compris, l'entretien de recrutement, gérer ses émotions, la gestion des réunions…
  • EXTRAIT :
    " Le silence est la clé de voûte du savoir-dire. Il faut cesser de penser que le silence est un blanc (ce qui nous ramènerait à l'écrit). Un silence est d'abord une respiration , il permet de laisser à l'autre le temps de comprendre ce qui vient d'être dit et d'attendre ce qui va être dit. " Chaque atome de silence est la chance d'un fruit mûr ", disait Paul Valéry. Prenez conscience d'un facteur essentiel : le silence ponctue votre expression personnelle. Vous pouvez toujours vous arrêter où vous le souhaitez, lorsque vous parlez. "
  • UN AVIS :
    Pour seulement 99 F, ce guide de 352 pages est une mine de pépites. Il peut se lire de manière classique dans l'ordre ou s'ouvrir au gré de ses besoins du moment : vous y trouverez toujours un conseil pertinent. Il portera peut-être seulement sur un détail, mais dans le domaine de la communication, ce sont bien souvent les petites attentions qui font la différence. C'est le cas des fameuses 5 premières secondes d'une prestation devant les autres, qui conditionnent largement la perception de la suite de la présentation. Ce guide se veut très pratique et est donc riche de nombreux encadrés, résumés, exercices et illustrations. Il fait partie de ces usuels à mettre en bonne place dans la bibliothèque parce qu'on en a souvent besoin. Une fois de plus avec ces guides accessibles, les éditions Marabout touchent juste.
  • UNE NOTE :
    ( = à lire sans plus, = très bon moment, = formidable)

N° 52 LUNDI 28 FEVRIER 2000
VIVIANE FORRESTER RECIDIVE 
LE MONDE, 22 FEVRIER 2000
Le précédent livre de Viviane Forrester, " L'horreur économique ", il y a trois ans, a connu un vrai succès critique et de librairie. Il s'en est vendu 350.000 exemplaires. Aujourd'hui, elle revient, sur le même thème, avec " Une étrange dictature ", celle de la globalisation. Le Monde a publié de larges extraits du premier chapitre, dont voici deux pépites qui ne peuvent que nous encourager à poursuivre la lecture. " Il serait temps de nous éveiller, de constater que nous ne vivons pas sous l'empire d'une fatalité mais, plus banalement, sous un régime politique nouveau, non déclaré, de caractère international et même planétaire, qui s'est installé au vu mais à l'insu de tous, anonymement, d'autant moins perçu que son idéologie évacue le principe même du politique et que sa puissance n'a que faire du pouvoir et de ses institutions. (…) L'un des meilleurs atouts, l'une des meilleures armes de cette razzia ? L'introduction d'un terme pervers, celui de " globalisation ", supposé définir l'état du monde, mais qui l'occulte, en vérité, " englobant " en terme vague et réducteur, sans signification réelle, du moins précise, l'économique, le politique, le social, le culturel, qu'il escamote pour s'y substituer et soustraire ainsi cet amalgame à l'analyse comme aux constats. Le monde réel semble happé, englouti dans ce globe virtuel donné, lui, pour la réalité. Et nous avons l'impression d'être, nous aussi, capturés au creux de ce globe, dans un piège sans issue. " La suite promet. " Une étrange dictature " est publié chez Fayard.

N° 51 LUNDI 21 FEVRIER 2000
LES " PENSEES " DE LICHTENBERG 
UN LIVRE AUX EDITIONS RIVAGES POCHE/ PETITE BIBLIOTHEQUE, 1999, 204 P.
  • LE GENRE : anthologie
  • L'AUTEUR :
    Georg Christoph Lichtenberg était un professeur de philosophie et de physique à l'université de Göttingen en Allemagne au XVIIIème siècle. Il était petit, bossu et tellement laid qu'on le surnommait le crapaud. L'histoire des sciences lui doit la découverte de figures électriques qui portent son nom. Du point de vue de la littérature, son succès est posthume. Son frère publia en effet neuf volumes de ses carnets à sa mort. Toute sa vie, à la première personne, il les avait couverts de notes et d'aphorismes. Ses lecteurs les plus illustres le comparent à Voltaire et Chamfort.
  • LE CONTENU :
    Ce livre de poche est une collection de pensées extraites du " Miroir de l'âme ", la grande anthologie de Lichtenberg enfin publiée en France en 1997 aux éditions José Corti. C'est un bon moyen de faire connaissance avec le personnage.
  • EXTRAITS :
    " Celui qui est amoureux de soi a au moins l'avantage de ne point avoir trop de rivaux. "
    " On trouve dans le monde plus souvent matière à s'instruire qu'à se consoler. "
    " On pourrait appeler un livre une sorte de tout ce qu'on peut. "
    " Tout apprendre, non point pour l'afficher, mais pour s'en servir. "
  • UN AVIS :
    La lecture de Lichtenberg est jubilatoire. Quand on tient le livre entre les mains, on imagine ce petite homme, bossu, physiquement repoussant. Mais il devient vite notre ami parce qu'il touche souvent juste et non sans humour. A coup sûr vous prendrez un papier et un stylo pour relever l'un ou l'autre aphorisme qui vous accompagnera. Comme ce dernier, imparable : " Que celui qui a deux pantalons en vende un et se procure ce livre. " Il coûte à peine 40 F.
  • UNE NOTE :
    ( = à lire sans plus, = très bon moment, = formidable)

N° 50 LUNDI 14 FEVRIER 2000
UN " DICTIONNAIRE DES SENTIMENTS " 
UN LIVRE DES EDITIONS SYROS, 1993, 438 P., 46 F
  • Le genre : dictionnaire
  • Le contexte :
    Le 14 février, nous fêtons la Saint-Valentin, bonne occasion pour se plonger dans ce dictionnaire inattendu.
  • Le contenu :
    Il mêle les définitions d'états d'âme, d'intuitions, d'émotions, d'impressions et d'opinions. Le ton est souvent familier ce qui lui réserve un usage personnel. Il nous conduit de A comme Abandon à V comme Vulgarité.
  • L'extrait :
    Béatitude : " Un petit goût de paradis. On plane, nimbé d'une auréole, en odeur de sainteté. C'est moelleux comme un coton et délicieusement rose. On rit aux anges, comme un bébé. "
    Dureté : " Se heurter à ce mur fait froid dans le dos. Rugueux, rébarbatif, aucune porte ne s'y ouvre. Un cœur de pierre où rien ne palpite, qu'aucune chaleur humaine n'habite. "
    Soutien : " La rambarde d'un balcon qui nous protège du vide. Le soutien moral n'a pas besoin d'être en fer ni en béton. Un regard compréhensif, un sourire confiant, une oreille attentive font parfaitement l'affaire. "
  • Un avis :
    C'est précisément parce qu'il est à usage très personnel que ce petit dictionnaire est utile. Chacun pourra y trouver un trait de caractère qui lui est propre, pour mieux le comprendre et donc mieux le cultiver… ou le déjouer !
  • Une note :
    ( = à lire sans plus, = très bon moment, = formidable)

L'ART DE VENDRE DES LIVRES 
PARIS-MATCH, 10 FEVRIER 2000
" Il faut attendre deux cents ans pour savoir ce que sera un grand livre. En revanche, je sais ce qu'est un bon livre. C'est un ouvrage qui rend heureux celui qui l'a acheté." Dixit Bernard Fixot, qui vient de quitter Robert Laffont pour créer sa propre maison d'édition, XO. Son ambition est de publier 10 à 15 ouvrages par an, sans hésiter à recourir aux méthodes du marketing le plus banal. Il estime en effet que la plupart des éditeurs fonctionnent encore avec un état d'esprit qui n'a pas évolué depuis cinquante ans. Ils n'ont pas non plus le temps de s'occuper sérieusement et en détail du lancement d'un titre. Lui n'hésite pas à travailler avec attention la quatrième de couverture, qui est "la carte d'identité du livre". Il est convaincu de l'importance de la traduction du livre sur d'autres supports, comme la télévision ou les cédéroms. Il n'hésiterait pas non plus à fabriquer un tee-shirt si cela pouvait faire vendre plus de livres. "Il est bien plus difficile de vendre des livres à des gens qui n'en achètent pas qu'à des bibliophiles" aime-t-il à répéter. Il a sans doute raison. Parmi ses premiers auteurs ? Max Gallo et sa nouvelle trilogie "Bleu blanc rouge", qui retrace l'histoire de la France de 1789 à nos jours. Et au printemps, il lancera à Louxor la nouvelle série de Christian Jacq, "La pierre de lumière". Pour mémoire, 38.300 titres ont été publiés en 1999. Ce sont les livres pour la jeunesse qui ont le plus progressé, avec + 4 %, alors que la littérature générale stagne. Le Petit Larousse 2000 aura été l'ouvrage le plus vendu, avec 1,1 million d'exemplaires, suivi du nouveau Gaston Lagaffe avec 600.000 exemplaires. Mary Higgins Clark aura été la première romancière, avec 400.000 exemplaires de "Et nous nous reverrons". Aimé Jacquet a quant à lui vendu le plus de livres dans la catégorie documents, avec 258.000 volumes. Bonne lecture !

N° 49 LUNDI 7 FEVRIER 2000
" BALZAC ET LA PETITE TAILLEUSE CHINOISE " 
UN ROMAN DE DAI SIJIE, GALLIMARD, 2000, 192 P.
  • Le genre : roman écrit en français par un Chinois.
  • L'auteur : il vit en France depuis quinze ans, où il a réalisé trois films. Ce livre est son premier roman.
  • L'histoire :
    A la fin des années 60, au début des années 70, la Chine de Mao connaît la période de la " rééducation ". Les universités sont fermées et les " jeunes intellectuels " sont envoyés à la campagne pour être " rééduqués par les paysans pauvres ". Le roman raconte les aventures de deux d'entre eux, Luo et le narrateur, issus de deux familles " ennemies du peuple " et qui n'avaient que trois chances sur mille de revenir… Entre la petite ville de Yong Jing et le gingko de la vallée de l'amour, en plein contrôle de la dictature du prolétariat, la littérature va les sauver. Et pas n'importe laquelle : celle de Balzac, Dumas, Flaubert…
  • Un avis :
    Dai Sijie parle un français hésitant, mais quand il écrit dans notre langue, il n'a rien à envier à nos bons auteurs du moment. Ce premier roman est d'abord un plaisir de lecture simple : une fois ouvert, on ne le pose plus. C'est ensuite une vraie pépite parce qu'il témoigne, à travers une histoire vraie et attachante, de la force et du pouvoir de la littérature. Quelle belle pépite en ce début d'année !
  • Une note :
    ( = bien sans plus, = très bon moment, = formidable)

ON EST BIEN CHEZ SOI… 
 " LA MAISON : LE PETIT LIVRE DU BIEN-ETRE ", UN PETIT LIVRE DE LA COLLECTION MINI LIBRI, 1999
  • Le genre : anthologie de citations
  • Le contenu : un hommage à la maison, au chez soi, sous la forme d'un petit livre qui tient dans le creux de la main et qui vous aidera donc " à vous sentir chez vous où que vous soyez. "
  • Extraits :
    " Réfléchissez bien à ceci : les heures les plus charmantes de notre vie sont toutes rattachées, par un trait d'union plus ou moins tangible, à un souvenir de table. " Pierre Charles Monselet, écrivain et gastronome
    " On ne peut apprécier sa maison, tant qu'on ne l'a jamais quittée. " O. Henry, écrivain américain
    " Je ne sais pas pourquoi, mais ma maison est ce à quoi je tiens le plus. " Cicéron
  • Un avis : le projet est sympathique mais on regrette la mention en gros, " imprimé en Chine ", dès les premières pages et la petite clé kitsch qui sert de marque page.
  • Une note :
    ( = bien sans plus, = très bon moment, = formidable)

N° 48 LUNDI 31 JANVIER 2000
" LES 100 PLUS BELLES PRIERES DU MONDE " 
UN LIVRE DE POCHE DE ALFIA CHAFIGOULINA, CALMANN-LEVY, 1999, 256 P.
  • Le genre : anthologie
  • Le contenu : une collection de 100 prières personnelles écrites par de grands mystiques, des saints, des théologiens, des poètes, des philosophes, des écrivains représentant différentes religions.
  • Un avis : quelles que soient ses croyances personnelles, chacun trouvera dans ce livre de poche au moins une prière qui raisonnera avec sa conscience. Certaines sont longues, d'autres très brèves, quelques unes sont connues. Voilà le genre de petit livre qui trouve naturellement sa place dans une bibliothèque et que l'on reprend en main de temps en temps, au fil de la vie.
  • L'extrait : cette prière de Saint Thomas More, Angleterre, 1478-1535
    " Seigneur, donne-moi une bonne digestion et, naturellement aussi, quelque chose à digérer… Donne-moi une âme qui ne connaisse pas l'ennui, les murmures, les soupirs, les lamentations. Ne permets pas que je me soucie trop de cette chose envahissante qui s'appelle " moi ". Donne-moi le don de savoir rire d'une plaisanterie, afin que je sache tirer un peu de joie de la vie et que je puisse en faire part aux autres. Seigneur, donne-moi le sens de l'humour. "
  • Une note :
    ( = bien sans plus, = très bon moment, = formidable)

N° 46 LUNDI 17 JANVIER 2000
LES PEPITES DE YANN MOIX 
L'EVENEMENT DU JEUDI, CHAQUE JEUDI
Yann Moix - prononcez le x - est un jeune auteur de romans talentueux. Il a obtenu la Bourse Goncourt du premier roman pour " Jubilations vers le ciel ", en 1996, un livre source de jubilations. Il s'intéresse en fin observateur à notre quotidien et nous le restitue dans un style vivant, plein d'énergie, mais désenchanté. Dans " Les cimetières sont des champs de fleurs ", paru en 1997, il écrivait ceci : " L'être humain ne vit pas : il s'occupe. L'être humain passe 99 % de son existence à régler le 1 % du quotidien qui le gangrène. Tout ce temps pendant lequel on ne fait pas l'amour, on n'écrit pas, on ne peint pas, on ne crée pas. Tout ce temps à remplir des feuilles compliquées, de toutes les couleurs, tout ce temps suicidé à faire la queue dans des endroits vulgaires pour manger, s'habiller, pour s'amuser. " Le jugement est cru, mais lucide. Ce regard en biais, Yann Moix nous l'offre chaque semaine dans l'Evénement du Jeudi, à travers une chronique dans les dernières pages de la revue, qui ne pouvait pas mieux porter son nom : " le fond de l'air m'effraie ". Cette semaine, sous le titre " Tous dans le même sac ", on peut notamment lire ceci : " Nous avons peur de nous retrouver seuls avec nous-mêmes, dans le silence total, en compagnie d'un livre. Il nous faut toujours un peu de son, un peu d'images. Du bruit, des gestes, des silhouettes qui s'animent autour de notre solitude qui n'en peut plus. " Avez-vous peur ?

DES CITATIONS EN PAGAILLE 
" C'EST MERVEILLEUX L'AMOUR ", NATACHA AMAL, ALBIN MICHEL, 2000, 252 P.
" LES SECRETS DU BONHEUR ", JANINE BOISSARD, ALBIN MICHEL, 1999, 222 P.
Les deux auteurs de ces petits livres s'effacent derrière leurs sélections. Le premier est consacré aux plus beaux mots d'amour de nos poètes, écrivains, chanteurs. Le second est un condensé de paroles sur le bonheur, l'enthousiasme, l'optimisme, la volonté, l'équilibre, l'énergie… Ne vous fiez à la couverture ni de l'un, ni de l'autre : elles sont toutes les deux un peu kitsch ! Laissez-vous prendre au jeu des mots, en ouvrant l'un ou l'autre au hasard. Peut-être direz-vous qu'il s'agit d'une compilation de plus, que l'exercice est à la mode et que cela ne vaut pas la peine de s'arrêter. Le plaisir de relever ne serait-ce qu'une seule citation, que l'on note, sur laquelle on revient de temps en temps, n'est-il pas inépuisable… ? Extraits :
" Rien n'est plus proche de l'absolu qu'un amour en train de naître. Le stupéfiant, le merveilleux, c'est que cet absolu naît du hasard. " Jean d'Ormesson
" Ne te courbe que pour aimer. " René Char
" L'amour, c'est quand la différence ne sépare plus. " Jacques de Bourbon-Busset
" Imaginer, c'est hausser le réel d'un ton. " Gaston Bachelard
" Nous aurons le destin que nous aurons mérité. " Albert Einstein
" La vie aime ceux qui l'aiment. " Pierre Seghers
" Encore un jour à mettre au monde. " Paul Eluard
Une note :
( = bien sans plus, = très bon moment, = formidable)

N° 42 LUNDI 20 DECEMBRE 1999
QUELQUES ILES DANS LA BRUME… 
 " ILES ", UN ALBUM AUX EDITIONS TERRE DE BRUME, 1999, 112 P.
Vous aimez Noël mais vous en avez assez de la frénésie commerciale qui entoure cette belle fête de famille ? Vous étouffez sous les " dernières offres du siècle ", les mauvais cadeaux gratuits et les faux Père Noël ? Un conseil : partez dans les îles. Pas dans de lointaines îles tropicales, à la moiteur envahissante, paradis exotiques et fiscaux de pacotille. Non, partez dans les " Iles " photographiées par Jean Hervoche et racontées par l'écrivain Philippe Le Guillou dans un album des éditions Terre de Brume. Il ne nous emmène pas très loin, simplement au large de la Bretagne, de Bréhat à Belle-Ile, mais la balade est magnifique et envoûtante. Les photos sont toutes en noir et blanc, la couleur les auraient ternies. Même celles des plages de Houat en plein le soleil de l'été 1998 se passent avec merveille du bleu du ciel et du jaune du sable. Ouessant sous la brume, la procession du 1er novembre à Sein, le pêcheur à Molène semblent conserver leur mystère entre gris clair et gris foncé. L'invitation au voyage est forte, l'appel est net. Ils se prolongent dans les mots de Le Guillou, le romantique. " Dans l'imaginaire, dans la rêverie, l'île conserve une rare puissance d'attraction " écrit-il dès les premières pages. Cet album en donne l'illustration la plus intense.

N° 41 LUNDI 13 DECEMBRE 1999
" LES IDEES QUI ONT CHANGE LE MONDE " 
UN ALBUM DES EDITIONS SOLAR, 1999, 224 P., 190 F
Les éditions Solar sont très présentes en librairie en cette période propice à l'achat de beaux livres. Elles en proposent dans de nombreux domaines, et notamment la photo et les arts. Celui dont il est question ici est un album d'histoire richement illustré, consacré à ces " idées qui ont changé le monde ". Il commence par une chronologie résumant 5000 ans d'évolution de la pensée occidentale. Cinq domaines différents sont distingués : la politique, la philosophie et la spiritualité, les sciences humaines, les arts et les sciences. Saviez-vous que la médecine vétérinaire a été fondée en 425 par Flavius Vegetius ? Ou encore que c'est en 1597 que fut présenté le premier opéra, Dafne, à Florence ? Après la chronologie, l'ouvrage propose de nombreux articles sur les idées les plus importantes depuis 250 ans. Elles sont également classées selon les thèmes précédents. Chaque article est un résumé de l'idée qui va à l'essentiel. Il est accompagné de l'indication de personnalités de référence et renvoie à d'éventuels autres articles pour prolonger la réflexion. Les illustrations sont commentées en détail et apportent toujours un éclairage supplémentaire. Tout le plaisir d'un tel album réside dans sa lecture au hasard : ouvrir une page et tomber sur un sujet inattendu que l'on découvre ou redécouvre. Peut-être vous arrêterez-vous sur les articles consacrés à la méditation, l'essor du cinéma, la dialectique, l'architecture postmoderne, Richard Wagner ou encore les trous noirs… Bon voyage.

OUI, LES ENFANTS LISENT 
L'EVENEMENT DU JEUDI, 9 DECEMBRE 1999
L'Edj publie cette semaine un sondage rassurant sur les jeunes et la lecture. Il faut tordre le cou à l'idée bien répandue que les jeunes lisent de moins en moins. 73 % des jeunes de 8 à 18 ans lisent en dehors des lectures obligatoires de l'école. Ils sont même 29 % à lire tous les jours. Les filles sont sensiblement plus nombreuses à lire que les garçons. Les données sont différentes selon l'âge. Alors que 79 % des 8-11 ans disent lire souvent, ils ne sont plus que 61 % au lycée. La charge de travail scolaire expliquerait ce chiffre. Les bandes dessinées viennent en tête des lectures, suivies par les magazines et les journaux. Les romans se placent à la troisième position, ce qui n'est pas un mauvais score. Lorsqu'ils sont interrogés sur leurs héros de lecture préférés, ils citent Tintin, Mulan, Le Petit Prince, ou encore Hercule Poirot. Mais tous ces résultats encourageants ne doivent pas faire oublier que 22 % seulement des enfants situent la lecture en tête de leurs distractions préférées, contre 46 % à la télévision et 27 % pour Internet et les cédéroms.

N° 40 LUNDI 6 DECEMBRE 1999
L'UTOPIE DU XXIEME SIECLE SELON JACQUES ATTALI 
 " FRATERNITES, UNE NOUVELLE UTOPIE ", JACQUES ATTALI, FAYARD,1999, 244 P.
En 1990, Jacques Attali, ancien conseiller spécial de François Mitterrand, consultant, écrivain, publiait " Lignes d'horizon ". Le mur de Berlin venait de s'effondrer et le réseau Internet concernait une poignée de spécialistes qui n'imaginaient pas eux-mêmes la forme qu'il a pris aujourd'hui. Abordant les années 2000, il était un des premiers à employer le terme " nomade ", pour qualifier l'homme à venir et les objets qui l'entoureront. " Je les nomme objets nomades, parce qu'ils ont en commun d'être légers, sans attache, portés par chaque individu… " A l'aube de l'an 2000, Attali revient avec un nouvel essai, dont l'ambition n'est pas moins de nous proposer une nouvelle utopie pour le siècle prochain : la Fraternité. Son constat de départ sur la globalisation du marché est très sombre. En cassant les frontières, par la mondialisation des capitaux, en imposant le neuf comme critère de qualité, et donc l'urgence et la vitesse, le marché étouffe les démocraties. Selon lui, la société du futur sera divisée en trois classes : l'hyperclasse, la minorité riche détenant le pouvoir, la classe moyenne, " vivant de salaires incertains et de voyages virtuels dans l'univers des riches ", et les nomades de la misère. Nous n'en sommes déjà pas si loin sachant que la richesse du milliard d'individus les plus pauvres équivaut à celle des 100 les plus riches dans le monde ! Il imagine six types de guerres qui seront courants, opposant les pauvres entre eux ou les riches et les pauvres. Du point de vue des sciences, les trois problèmes écologiques majeurs seront la rareté de l'eau, l'accumulation des déchets énergétiques et les dérèglements du climat. Il ne néglige pas non plus les désordres agricoles liés aux manipulations génétiques et les effets du clonage, " qui aura bien lieu "… Pas étonnant qu'il finisse donc par conclure provisoirement qu' " il n'y a sans doute rien à espérer de l'avenir ". En réaction à ces transformations, " demain, certains prophétiseront un retour du religieux, d'autres chercheront des voies nouvelles vers l'Egalité ou la Liberté. D'autres, enfin, oseront transcender les unes et les autres pour imaginer un monde où l'utopie ne serait plus fondée sur la peur, l'égoïsme ou la jalousie, (…), mais où chacun trouverait son bonheur à faire celui des autres. " Ce qui aura pour nom, la Fraternité. Alors Sénèque avec son " vivre, c'est être utile aux autres ", n'est pas loin. Comment envisage-t-il concrètement de donner forme à son rêve ? A vous de le découvrir, cela passe par vous… N'hésitez pas à vous plonger dans ce livre, parce qu'il aide à prendre un recul salvateur.

N° 39 LUNDI 29 NOVEMBRE 1999
LES PORTRAITS DE NORMAN ROCKWELL 
" NORMAN ROCKWELL ", EDITIONS DE LA MARTINIERE, COLLECTION CARRE D'ART , 1999, 112 P.
Non, tous les livres d'art ne coûtent pas cher ! Il est possible de faire la connaissance de grands peintres, voire de se créer sa petite bibliothèque, sans dépenser des fortunes. La collection " Carrés d'art " des Editions de La Martinière en témoigne. Petits livres carrés presque au format de poche, ils permettent, par le biais des œuvres essentielles, de paragraphes brefs, de citations, de découvrir une œuvre et son auteur. Une des dernières parutions, consacrée au peintre américain Norman Rockwell, est passionnante. Cet autodidacte est aujourd'hui considéré comme un des symboles de la culture américaine populaire. Pendant de longues années, il a illustré les couvertures du Saturday Evening Post avec des tableaux qui n'ont rien a envier aux meilleurs photographies de presse. " Je suppose que je suis tout à fait représentatif de la nostalgie américaine pour la vie à la campagne, simple et propre, par opposition avec le monde compliqué de la ville… Je ne me serais pas étendu si longtemps sur ces étés passés à la campagne dans mon enfance si je ne pensais pas qu'ils ont eu une grande influence sur ce que j'ai peint par la suite. La vision de la vie que j'exprime dans mes tableaux exclut le sordide et la laideur - je peins la vie telle que je voudrais qu'elle soit. " Dès les premières pages, le tableau " The discovery " est saisissant : un gamin de quatre ou cinq ans vient de trouver un habit de père Noël dans le tiroir d'une commode. Dans sa main droite, il tient la barbe. Rockwell le prend sur le vif : dans son regard, on comprend que tout un monde s'effondre. La découverte du lecteur, elle, ne fait que commencer. Et chaque illustration offre le même plaisir.

N° 38 LUNDI 22 NOVEMBRE 1999
LE CHAT : 99,9 % INEDIT 
 " LE DOUBLE CHAT ", PHILIPPE GELUCK, UN COFFRET CASTERMAN, 1999, 96 P.
Vous faites sans doute partie de ceux qui ont un jour croisé Le Chat au hasard d'une page de journal. Sous la forme d'une bande de BD constituée de trois cases, Le Chat fait partager avec drôlerie ses constatations sur la vie de tous les jours. Son auteur, Philippe Geluck - présent sur France 2 et sur Europe 1 aux côtés de Laurent Ruquier -, sort pour les fêtes un coffret de deux albums inédits : " Le Chat 1999,9999 " et " L'avenir du chat ". De temps en temps, Geluck se laisse aller à écrire plus long que trois cases, le format de base. Dans le premier des deux albums, il se met ainsi à commenter le style du Chat : " Au fond, si on devait un jour résumer mon œuvre… Quelques mots suffiraient… Du bon goût à la pelle… De la sobriété à revendre… Une tapée de délicatesse… De la retenue en veux-tu en voilà… Des paquets de tact… Du raffinement à gogo… " Menteur ! La délicatesse est parfois écrasante et le raffinement pataud… Mais peu importe car l'exercice des trois cases est difficile : il faut savoir se renouveler plusieurs fois par page. Et le plus souvent, il frappe juste en quelques mots : " Quand j'étais petit, à l'école on faisait un herbier… Les jeunes aujourd'hui en font aussi… Mais eux, ils le roulent et ils le fument… " ou encore " Celui qui n'est pas en vie doit être considéré comme mort… Donc, si je comprends bien… Avant la vie, on est mort, et après la vie, on est de nouveau mort… " Si vous n'avez jamais vu Le Chat, rencontrez-le sur un site d'admirateur : Made in Belgium .

N° 37 LUNDI 15 NOVEMBRE 1999
" UNE DESOLATION ", UN REGAL 
UN ROMAN DE YASMINA REZA, ALBIN MICHEL, 1999, 162 P.
Dès la première page de ce bref roman, le narrateur, s'adressant à son fils, a ces mots : " Je voudrais que tu m'expliques le mot heureux. " Il les répétera à plusieurs reprises. Mais peut-il seulement obtenir une réponse de ce fils qui le déçoit tant ? La déception et le désenchantement sont bien les deux sentiments qui l'emportent chez cet homme vieillissant. " On est voué à être inférieur à soi " pense-t-il, alors que ses illusions sont envolées depuis longtemps. Il explique bien un instant que " la stagnation me tue ", que " la vie, c'est ce que nous voulons impatiemment ". Mais qu'a-t-il voulu réellement, maintenant qu'il est temps de regarder en arrière ? Il a eu quelques rares aventures sentimentales. Un couple qui n'en est plus vraiment un. Des désirs aussi, sans doute. " Rien n'arrive à la hauteur du désir. Sauf la solitude. " Voilà, le mot est lâché : " l'âme vit seule et on ne peut rien pour l'autre ". Avec ce livre, Yasmina Reza nous offre une des pépites littéraires de cet automne. Elle délaisse un temps le théâtre pour le roman et nous nous régalons. Le style est surprenant au départ, mais la musique de ses mots l'emporte vite. Le projet pouvait sembler difficile : écrire la vérité d'un homme, bien plus âgé que l'auteur. Il est réussi !

N° 36 LUNDI 8 NOVEMBRE 1999
" LA TERRE VUE DU CIEL " 
UN ALBUM DE YANN ARTHUS-BERTRAND, ED. DE LA MARTINIERE, 1999, 426 P., 295 F
A quelques semaines de la fin d'année, les libraires commencent à mettre en avant les beaux livres : albums de photos, livres d'art… Et comme cette fin d'année n'est pas ordinaire, les albums de rétrospective du siècle se multiplient. La surenchère ne fait sans doute que commencer. L'occasion commerciale est trop belle : de nombreux historiens, sociologues, philosophes et autres auteurs ne voudraient pour rien au monde manquer ce rendez-vous. Alors dans ce flot, si vous ne deviez acheter qu'un seul ouvrage, ce serait celui-là : " La terre vue du ciel ", par le photographe Yann Arthus-Bertrand. Avec ce livre, il n'est plus question de pépite, mais de véritable trésor. Il est la somme de dix années de travail aux quatre coins de la planète pour dresser " un portrait de la planète en l'an 2000 ". Parmi les centaines de milliers de photos réalisées, le choix a dû être déchirant, mais il est exceptionnel, saisissant. L'album peut être ouvert à n'importe quelle page, l'impression est toujours la même : celle d'une beauté fulgurante, même dans le pire des contextes. Chaque photo est commentée en détail et des textes, signés par l'équipe de " L'état du monde ", accompagnent le lecteur-spectateur. " Les cotonnades séchant au soleil à Jaïpur " ou encore " le village dans la vallée du Rhéris " au Maroc figurent de véritables œuvres d'art et, pourtant, elles ne montrent que la vie, la terre. C'est d'ailleurs pour cela que Yann Arthus-Bertrand est convaincu que " la vie c'est l'art et l'art c'est la vie ". Vraiment, le témoignage est exceptionnel. Les coordonnées précises de chaque emplacement où ont été prises les photos ont été relevées, afin de rephotographier les sites dans quelques années. Souhaitons que les générations futures puissent encore poser un ouvrage aussi beau dans leur bibliothèque.

N° 34 LUNDI 25 OCTOBRE 1999
LE PALMARES DU SIECLE 
LE MONDE, 15 OCTOBRE 1999
Il y a quelques mois, les lecteurs du Monde et les clients de la Fnac se voyaient proposer de voter pour leurs 100 livres, 100 films et 100 disques préférés du XXème siècle. Le résultat du choix vient de paraître dans le quotidien et dans le numéro 1 d'Epok, le nouveau magazine culturel édité par la Fnac. Il n'est pas question ici de revenir sur la totalité des sélections. Mais voici les trois premiers choix dans chaque catégorie :

Disques :
  1. Abbey Road, The Beatles
  2. Babylon by Bus, Bob Marley
  3. The Good Book, Louis Armstrong
Films :
  1. Les Temps modernes, Charles Chaplin
  2. Citizen Kane, Orson Welles
  3. 2001 : l'Odyssée de l'espace, Stanley Kubrick
Livres :
  1. L'Etranger, Albert Camus
  2. A la recherche du temps perdu, Marcel Proust
  3. Le Procès, Franz Kafka
Partagez-vous ces choix ?

" LE GUIDE DU MILLENAIRE " 
EDITIONS MILLE ET UNE NUITS, 1999, 256 PAGES, 45 F
Si nous survivons au bogue de l'an 2000, nous aurons la chance de vivre une année 2000 riche en événements ! En effet, " le monde est sur le point de vivre la plus grande célébration collective de l'histoire de l'humanité ". Cela méritait bien un petit guide, au format de poche, qui recense toutes les initiatives mises en œuvre aux quatre coins du monde pour accompagner le passage dans le nouveau millénaire. Le livre commence par une série de questions/réponses bienvenues. Une des premières réponses rappelle que c'est bel et bien le 1er janvier 2001 que nous entrerons dans le prochain millénaire. Juste après est posée la question de savoir comment nous appellerons les 10 premières années du siècle. Les francophones retiendront-ils les " années zéro " ? En ce qui concerne le lieu où le soleil se lèvera en premier le 1er janvier 2000, les spécialistes se disputent. Carte à l'appui, l'île Pitt semble avoir de bonnes chances… Ensuite, le guide des événements organisés est d'une richesse incroyable, bourrées de notes et d'anecdotes. En France, une des initiatives les plus spectaculaires sera celle de la Méridienne verte, une grande ligne traversant la France du Nord au Sud, plantée - le 25 novembre prochain - de milliers d'arbres d'essences séculaires. Mais peut-être préférerez-vous aller contempler le Monument du millénaire à Dublin, une flèche en acier inoxydable pointée vers le ciel, ou aller voir l'horloge à décompter le temps installée sur la Grande muraille en Chine… Après la lecture de cet excellent petit guide, vous n'aurez que l'embarras du choix !

RECHERCHEZ DANS Dixit !

Mot exact résultats par page


ECRIVEZ A Dixit ! 

Depuis le 1er février 1999